La semaine dernière à Paris, le sommet international contre le blanchiment d’argent a réuni des experts venus du monde entier pour la 30e session plénière du groupe Egmont, un réseau de cellules de renseignement financier.
Sous la présidence de la Polonaise Elzbieta Frankow-Jaskiewicz, l’événement a rassemblé 400 participants débattant des enjeux de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le ministre délégué au Budget, Thomas Cazenave, a souligné l’engagement des différentes cellules, mettant l’accent sur la collaboration internationale dans son allocution.
Parallèlement, des mesures de sécurité strictes étaient observées, limitant l’accès à certaines zones aux porteurs d’un badge noir et restreignant la divulgation d'informations sur les réseaux sociaux pour protéger la localisation du sommet.
Le sommet a abordé les défis posés par les technologies émergentes comme les cryptomonnaies et les NFT, qui offrent de nouvelles voies pour les activités criminelles. Les participants ont discuté de la nécessité d'adapter les méthodes de renseignement financier à ces nouvelles technologies, comprenant des ateliers pratiques et des réunions thématiques pour partager les meilleures pratiques et les dernières avancées.
Un enjeu majeur a été la compétition pour attirer des talents qualifiés, souvent attirés par des salaires plus élevés dans le secteur privé, ou pire, recrutés par des réseaux criminels.
Les cellules de renseignement financier doivent ainsi rivaliser pour retenir les compétences nécessaires à la lutte contre le blanchiment d’argent.
Les crimes environnementaux ont également été mis en relief, illustrant l'importance croissante de cette forme de criminalité dans le contexte global de la lutte contre le blanchiment d’argent.
Des cas pratiques ont été présentés pour renforcer la sensibilisation et la coopération internationale sur ce front.
Cependant, le sommet a révélé des difficultés dans la mise en œuvre de mesures concrètes, comme l'a souligné Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Il a exprimé sa frustration face à l’incapacité à établir des délais de réponse plus courts pour les échanges d'informations entre les cellules, malgré des discussions ouvertes.
Ce grand rassemblement a donc non seulement mis en lumière les avancées et les défis du secteur du renseignement financier, mais aussi les tensions inhérentes à la nécessité de concilier des approches nationales diverses dans un cadre de coopération internationale.