➡ Des généraux allemands se rebiffent contre la réforme des structures de la Bundeswehr
Les forces armées allemandes [Bundeswehr] sont actuellement organisées selon cinq commandements principaux, placés sous l’autorité d’un « inspecteur général », qui est le pendant du chef d’état-major des armées en France. Actuellement, ce poste est occupé par le général [l’équivalent de général d’armée, ndlr] Carsten Breuer.
Les forces terrestres [Heer], navales [Deutsche Marine] et aériennes [Luftwaffe] sont chacune commandées par un lieutenant-général [général de corps d’armée]. Enfin, les trois autres commandements principaux, dirigés aussi par des officiers de même rang, sont le SKB [Streitkräftebasis, qui fait office de service logistique et organisationnel], le service médical central [Zentraler Sanitätsdienst der Bundeswehr] et le CIR [ Cyber- und Informationsraum, dédié aux opérations « cyber »].
L’inspecteur général de la Bundeswehr a également la main sur d’autres structures, comme le service de contre-espionnage [MAD], le commandement des opérations [EinsFüKdoBw] et le commandement territorial [TerrFüKdoBw]. Évidemment, d’autres organismes relèvent directement du ministère allemand de la Défense, dont l’administration militaire [elle-même subdivisée en trois « domaines organisationnels »] et dix départements, dirigés par des lieutenants généraux et des hauts fonctionnaires.
Nommé ministre de la Défense, Boris Pistorius a rapidement fait savoir qu’il envisageait de revoir en profondeur cette organisation. Seulement, les mesures qu’il envisagent ne sont pas forcément au goût des principaux chefs de la Bundeswehr, dont notamment l’inspecteur général Breuer et le commandant de la Heer [Inspekteur des Heeres], le lieutenant général Alfons Mais.
Ainsi, selon le quotidien Bild, le projet de M. Pistorius consisterait à fusionner le service logistique et organisationnel avec le service médical central au sein d’un commandement unique… Cette nouvelle structure, forte de 40’000 militaires, serait dirigée par un « général major » [équivalent d’un général division].
Commandement interarmées, le « Streitkräftebasis » ne fait pas que de s’occuper de logistique puisqu’il lui revient également d’assurer, entre autres, des missions liées aux menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique, chimique] et à la sécurité militaire [protection des emprises, discipline, sécurisation des convois, etc.].
D’où le désaccord que le lieutenant général Mais aurait exprimé lors d’une réunion avec M. Pistorius, la semaine passée. En effet, Bild avance que lieutenant général Mais a demandé que la logistique soit confiée à la Heer. Ce qui lui a été refusé. Mais il serait revenu à la charge en exigeant que les missions de police militaire et de protection contre les menaces NRBC lui soient subordonnées. Mais, là encore, il n’a pas eu gain de cause. Reste à voir s’il en restera là… ou s’il manifestera publiquement ses divergences de vues…
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Colonel (er)- OF5 , Cadre dirigeant Sûreté (past directeur prévention des incivilités La Poste et SNCF )
2 moisJ'aime mieux celui ci, qui parle davantage aux soldats de métier. Au delà de ma sympathie très ancienne pour le DGGN.