Chaque fois que les médias remontent une telle affaire d'une majorité de professeurs subissant le comportement d'un chef d'établissement, il est étonnant que l'Education nationale ne fasse rien ou presque.
Si Education nationale continue de désavouer les professeurs Anne GENETET sans les écouter lorsqu'ils émettent une alerte de souffrance collective, en prenant toujours le parti du cadre dirigeant, le retour d'attractivité du métier de professeur s'éloignera toujours plus.
Notre époque a changé.
Nous sommes entrés dans une ère numérique.
Si les Recteurs et Dasen peuvent se permettre d'etouffer toutes les contestations pour tout cacher sous un grand tapis pour que triomphe le "pas de vagues" dans une omerta managériale oppressante, les médias et les réseaux sociaux, eux, ont un pouvoir de grande diffusion.
Cela s'est fait crescendo depuis 6 ans via le mouvement des "Stylos Rouges" et l'augmentation des membres des groupes privés sur Facebook. Environ 20% des professeurs échangent et libèrent désormais leur parole et c'est extrêmement salutaire.
Ils expriment leur volonté de vivre en démocratie. Ils aspirent à un système qui agisse en prévention et en remédiation et pas en répression.
L'Education nationale affirme par son dernier DGRH que la GRH de proximité fonctionne bien.
Tout démontre au contraire ça et là que c'est une stratégie de masquage des difficultés du terrain. L'autosatisfecit de l'encadrement académique dans chaque académie ne peut plus passer sous silence tous ces professeurs en souffrance.
Désormais tout salarié du privé tenté par l'enseignement, tout étudiant, consulte ces groupes privés sur Facebook. Les témoignages de toutes les académies, tous les départements, permettent à tous les potentiels candidats de se rendre compte que malgré un Bac+5, ils seront traités comme des employés au bas de l'échelle.
Et chaque rentrée jusqu'à 2050 subira les affres de la pénurie de professeurs si rien ne change.
Les pays voisins, eux, ont une toute autre politique, et les rémunérations qu'ils proposent, notamment aux frontières orientales, incitent de plus en plus d'excellents candidats à préférer s'expatrier pour avoir pour premier salaire celui de fin de carrière exceptionnelle d'un agrégé.
Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, seront les grands gagnants du papy-boom.
Le papy-boom c'est la concurrence pour attirer les meilleurs professeurs, Cela a déjà commencé.
Si ça continue la France perdra ses meilleurs professeurs et si le niveau des élèves diminue, ce sera juste la faute de ceux qui n'ont pas su désamorcer, au moment où c'était possible, tous ces conflits locaux d'établissements qui se multiplient, où le soutien du MENJS est systématiquement apporté au chef d'établissement, à l'inspecteur.
Les professeurs attendent d'être écoutés, entendus, soutenus, protégés des excès de certaines personnalités.
HELPEN Education nationale