La dimension économique doit être intégrée plus que jamais dans l'action publique non pas pour supplanter les autres impératifs mais pour les rendre possibles !
𝐋’𝐢𝐦𝐩𝐞́𝐫𝐚𝐭𝐢𝐟 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐚𝐮 𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐫𝐛𝐢𝐭𝐫𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬. La nomination d’un Premier ministre, en la personne de Michel Barnier est rassurante. Son « equation personnelle », en termes de parcours et de positionnement, envoie un signal de determination, d’expérience,de réalisme et d’abnégation, fondé sur une compréhension profonde de notre pays et du monde exigeant qui l’entoure. La situation qu’aura à gérer notre gouvernement est d’une rare complexité au niveau national et international. Les attentes exprimées lors des législatives sont fortes, et pour certaines contradictoires. La situation très tendue des finances publiques complique terriblement les réponses à leur apporter - encore que certaines, notamment régaliennes, n’engagent pas nécessairement de dépenses. La fracturation du paysage politique n’aidera pas non plus. Une autre composante,non moins sensible, devra immanquablement orienter les arbitrages imminents: la fragilité de la conjoncture économique et du marché de l’emploi, sous pression d’une concurrence internationale exacerbée. Les effets de cette situation sont déjà perceptibles dans la baisse des investissements, des rentrées fiscales (TVA,IS,DMTO,…), ou avec l’inversion de la courbe des créations d’emplois ds le privé (-28500 en T2). L’attentisme des décideurs économiques est avéré,à l’approche des prochains PLF et PLFSS,ou s’agissant de décisions toujours reportées - sur le prix de l’électricité ou les mesures de simplification par exemple. La réduction attendue des taux directeurs ne suffira pas à inverser ces tendances récessives,socialement et budgetairement menaçantes. Lors de la REF, j’ai lourdement insisté sur l’impérieuse nécessité d’intégrer cette dimension économique dans le débat politique : elle en est dangereusement absente ! Notre Nouveau Front Économique - composé de chefs d'entreprise, d'économistes et de think tanks indépendants - participera pleinement à remettre cette grande absente au cœur des débats, en proposant une véritable vision économique pour notre pays. Redresser nos finances publiques est évidemment impératif. Encore faut-il le faire durablement, donc sans altérer notre potentiel productif et notre compétitivité, ni dissuader l’investissement rentable ds l’économie réelle qui en a tant besoin. Sans quoi le remède serait pire que le mal. Il nous éloignerait de nos objectifs stratégiques de taux d’emploi, de revalorisation robuste des salaires, de rééquilibrage de notre commerce extérieur, de décarbonation et de souveraineté. L’innovation et la formation, déterminants de notre prospérité future, doivent être particulièrement sanctuarisés. Nos entreprises et leurs actionnaires assumeront toutes leurs responsabilités si ces objectifs stratégiques, d’intérêt général,sont bien pris en compte. Et le MEDEF contribuera tout autant à un dialogue social responsable et constructif auquel l’Etat se doit de laisser toute sa place. #BilletDuDimanche