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Le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) s'est imposé comme un acteur politique majeur, particulièrement en Thuringe, où le parti pourrait réaliser une percée historique lors des élections parlementaires du 1er septembre. Ce Land de 2,1 millions d’habitants pourrait devenir le premier, depuis la Seconde Guerre mondiale, à être dirigé par un ministre-président issu de l’extrême droite. Depuis plus de neuf mois, l’AfD y est créditée de 30 % des intentions de vote, une tendance qui reflète la montée en puissance du parti dans cette région et au-delà. L'un des principaux artisans de ce succès est Björn Höcke, une figure controversée de l'AfD, qui enchaîne les meetings et promet une « autolibération » des Allemands face au « cartel de partis » au pouvoir, accusé de vouloir « la fin du peuple allemand » par le métissage. Björn Höcke, condamné à deux reprises pour avoir utilisé des expressions nazies en public, fustige l’immigration, qu’il qualifie de « mère de tous les problèmes », et prône un asile « limité dans le temps ». Son discours séduit une partie de l’électorat. D’autres, tout en reconnaissant son radicalisme estiment néanmoins qu’« il nous faut du changement, en Thuringe et à Berlin ». L'attaque au couteau survenue le 23 août à Solingen, qui a fait trois morts et conduit à l'arrestation d'un Syrien radicalisé, a renforcé les positions de l’AfD, dont les supporteurs exploitent cet événement pour faire avancer leur campagne, avec des slogans tels que « Höcke ou Solingen ». Christine Barwick-Gross de l’université Humboldt de Berlin, observe que « cette attaque pourrait encore faire gagner des électeurs à l’AfD », un parti qui nourrit depuis longtemps des ressentiments racistes et qui a immédiatement utilisé cet incident à ses propres fins. Malgré cette dynamique, les chances de l’AfD d’accéder au pouvoir restent limitées en raison du cordon sanitaire instauré par les autres partis, notamment la CDU, créditée de 20 à 23 % des voix. Mario Voigt, tête de liste de la CDU, affirme que son parti est « la garantie que Björn Höcke ne parvienne pas au pouvoir ». Pour contrer l'AfD, la CDU a adopté des positions plus à droite, en imposant, par exemple, une obligation de travail pour les réfugiés, une idée initialement proposée par l’AfD. La direction nationale de la CDU, en réaction à l’attaque de Solingen, a même proposé de stopper toute immigration de Syriens et d’Afghans. L'influence de l’AfD se fait sentir jusque dans les rangs de la gauche, avec la montée de l'Alliance Sahra Wagenknecht (« Pour la raison et la justice »), qui prône un durcissement de la politique migratoire et pourrait obtenir entre 13 et 20 % des voix. Sur le terrain sont observés les effets néfastes de cette montée de l'extrême droite : la violence, le racisme sont prégnants et pourraient présager des temps difficiles pour les communautés d’immigrés.

Allemagne : l’AfD mène le jeu électoral en Saxe et en Thuringe

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la-croix.com

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