Suis-je le seul à en conclure que l'appel d'offres pour les droits TV de la Ligue 1 ne constitue plus une histoire de sport business, mais bien de géopolitique et de politique internationale ? A 3 mois de la reprise de la saison 2024-25 du championnat de France de football, on ne connait toujours pas le nom du diffuseur. Et quand je dis nous, je parle des observateurs et des fans. Mais nous ne sommes pas les seuls, puisque les présidents de clubs, les premiers concernés, n'en savent pas plus que nous. On ne connait donc pas le nom et l'identité du futur acquéreur des droits TV de la Ligue 1, mais on n'en connait pas non plus le montant. De la DNCG jusqu'aux cellules de recrutement des clubs, les jours et semaines qui viennent vont donc s'organiser à l'aveugle. Pourtant, le modèle économique des clubs de football professionnels étant un modèle de dépenses, il va bien falloir que ces acteurs prennent des décisions et fassent des choix. Mais bon, ce n'est pas ce que je voulais évoquer avec vous. Car finalement, lorsque la LFP aura trouvé acquéreur pour ses droits TV et aura signé un accord, le plus intéressant ne sera pas de connaître le nom de l'acquéreur ni le montant qu'il aura concédé pour son acquisition. L'important, c'est tout ce qu'on ne saura pas et notamment tout ce qui aura été promis, concédé et accordé à ce futur acquéreur. A tous les niveaux. A ce titre, cet appel d'offre n'est plus une question de sport business. C'est un sujet de géopolitique et de politique internationale. Et avec cela, d'indépendance. On ne sait encore rien du dénouement de cet appel d'offres qui aura fait couler beaucoup d'encre et qui, j'en suis certain, en fera couler encore beaucoup. Tout ce dont je suis quasiment certain, c'est qu'il y aura un avant et un après. Et qu'on étudiera cet appel d'offres dans les écoles. Comme une étude de cas. Les journalistes aussi reviendront dans quelques années sur ce sujet. Pour le traiter avec le recul nécessaire. J'espère une seule chose : c'est que les futurs acteurs de la vie politique française, quels qu'ils soient, n'ouvriront pas une enquête à posteriori. Pas que je sois contre ce genre d'enquêtes, mais parce que cela signifierait que les décisions qui vont être prises bientôt seront les mauvaises et auront des conséquences qui justifient une telle action. L'histoire du football français s'écrit devant nos yeux. Et elle pourrait bien dépasser les seules limites du sport et du sport business. N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez. #HelloSportsBiz #SportsBusiness #SoftPower #droitstv #football
« Les jours et semaines qui viennent vont donc s’organiser à l’aveugle » : très juste. Les clubs sont forcés de construire leur budget en estimant au doigt mouillé leur principale source de revenu. Le contrôle de gestion dans le foot est déjà soumis à l’aléa sportif, désormais il est aussi soumis à l’aléa politique. Comment espérer que les clubs puissent adopter un fonctionnement viable ?
C'est pourquoi j'affirme (dans mon livre) que le modèle footballistique actuel est totalement dépassé. La ligue 1 doit disparaître au profit d'organisations mediatiques privées de type ASO qui exploiteront en plein les championnats qu'elles organiseront. A chaque club de choisir son exploitant (son championnat). Au final, la fédération de football ne gardera plus comme mission que celle de régulateur avec des critères clairs, précis et transparents dans son cahier des charges a destination des exploitants, tout en gardant la main sur les régulation réglementaires jugées légitimes par la Cour de justice européenne et la Commission. Ce sera alors le marché (force externe) qui régulera la gouvernance; chose impossible actuellement en interne. Il est impossible, en quelques lignes, de résumer l'intégralité de ma réflexion sur l'évolution du système sportif européen. Pour la suite, il faudra attendre mon livre Nicolas Bourreau 😉
Co-fondateur d’APEXIA & de Feepler | CMO de Kheops Conseil | Étudiant M2 ESSCA.
7 moisTout à fait d'accord, sans oublier l'hypothèque de CVC qui nous amputera à long terme...