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Conseiller référendaire en service extraordinaire à la Cour des comptes

La Cour des comptes publie un rapport sur l’organisation territoriale des soins de premier recours. Elle souligne que plusieurs indicateurs quantitatifs traduisent les difficultés d'accéder à cette offre : "les délais moyens pour obtenir des rendez-vous avec les médecins s’allongent, la part de patients sans médecin traitant s’accroît, de même que la part de médecins ne prenant plus de nouveaux patients. Parmi les patients sans médecin traitant, la part des plus précaires augmente. Les inégalités géographiques de répartition des professionnels de santé s’aggravent. Dans certains territoires, le taux de patients sans médecin traitant peut ainsi représenter jusqu’au quart des patients et le taux de passages aux urgences sans gravité particulière atteindre 40 %." Pour la Cour, "le contraste est donc important entre l’ambition des mesures annoncées et le « sentiment d’abandon » que peuvent ressentir des habitants des territoires les plus fragilisés. La multiplication des dispositifs d’aides et leur instabilité dans le temps rendent une consolidation globale des résultats très difficile. Bien que des éléments positifs soient à noter, les aides apportées se révèlent inefficaces si l’on en juge par leur faible impact. En outre, la possibilité pour les diverses professions de santé d’organiser des coopérations structurées est insuffisamment mise en pratique." La Cour formule 7 recommandations : 1. Inscrire dans les missions des schémas territoriaux de santé la réduction des inégalités sociales et territoriales de santé. 2. Établir au niveau national un suivi annuel de la politique d’amélioration de l’accès aux soins de premier recours, placé sous le pilotage administratif du secrétariat général des ministères chargés des affaires sociales. 3. Prévoir, dans le cadre des négociations conventionnelles entre la CNAM et les médecins libéraux, qu’une part des aides à la création d’emplois d’assistants médicaux soit allouée, de manière distincte, sur des critères de priorités territoriales (par exemple de 50 %). 4. Pour développer la coopération entre professionnels de santé, conditionner l’aide apportée aux différentes structures d’exercice coordonné par la signature de protocoles. 5. Encourager les médecins à venir exercer à temps partiel dans les zones manquant de professionnels de santé : à court terme en complétant les aides des collectivités territoriales à l’équipement de cabinets secondaires ; et, à plus long terme, en conditionnant toute nouvelle installation dans les zones les mieux dotées en médecins à un engagement d’exercice partiel dans les zones les moins bien dotées. 6. Étendre aux médecins hospitaliers exerçant dans des centres de santé hospitaliers la possibilité de percevoir une rémunération partiellement indexée sur leur activité, dans des conditions juridiques sécurisées. 7. Dans les zones manquant de professionnels de santé, confier aux hôpitaux une mission d’intérêt général nouvelle, consistant à déployer des centres de santé polyvalents.

Delphine Rubé Millon

Médecine Générale Bourges

6 mois

Nous savons travailler en médecine générale libérale avec efficience : pourquoi vouloir faire faire notre boulot par des hospitaliers??? Qui ne sont pas formés à la prise en charge globale et à la complexité !!!

Katiuscia Quiniou

CEO chez CyZéKa Institut Capillaire

6 mois

Quel que soit le professionnel de santé, spécialiste ou non, le problème n'est pas seulement les effectifs, mais les missions et les charges de travail. Il faut rétablir l'administratif à l'administratif, donc aux personnels dédiés, faire des campagnes appuyées pour des assistants médicaux (formation lancée il y a quelques années mais encore trop méconnue), alléger les charges pour nos professionnels, ce qui donnera envie à nos jeunes diplômés de ne pas partir exercer ailleurs ou de choisir des filières plus rémunératrices qui permettront de payer des taxes très lourdes et de pouvoir vivre décemment... Faciliter l'accès aux médecins européens et leur permettre de s'installer même pour un temps défini tel que 3 à 5 ans. La médecine dans le monde entier reste la médecine.

Attention à ne pas laisser dériver l’offre de centres de santé vers les deux extrêmes: une offre publique trop gourmande en frais administratifs et donc déficitaire à court terme: ou une offre privée structurée autour du profit par des financiers peu concernés par l’intérêt général.

En quelques mots, le service de santé français est très malade et a du mal à trouver un bon médecin. Quant aux recommandations, quelques doutes, notamment sur la 5, surtout sur le long terme.

Jean-Paul Craff

Directeur de projets veille et sécurité sanitaire

6 mois
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