l'État en éducation
Une triple finalité est assignée au système d’éducation dans les sociétés contemporaines et est reprise à son propre compte par la Commission Parent. Il faut « donner à chacun la possibilité de s’instruire ; rendre accessibles à chacun les études les mieux adaptées à ses aptitudes et à ses goûts ; préparer l’individu à la vie en société ». Cela n’est pas une réalisation aisée dans une société comme le Québec où il faut à la fois moderniser, rendre rapidement plus efficace un système d’éducation éclaté, incomplet, sous-financé, et composer avec une véritable explosion des personnes à scolariser. De nombreux et graves problèmes doivent être surmontés : besoins considérables d’équipements immobiliers et matériels, pénuries d’enseignants qualifiés, coordination verticale à instaurer dans un système éparpillé, coordination horizontale entre une multitude de filières, de programmes et d’établissements de formation, mobilisation d’abondantes ressources Financières, etc. Il est certain, selon la Commission, que l‘« initiative privée ne saurait poursuivre efficacement des objectifs aussi ambitieux, ni suffire à tant de tâches », et ce, d’autant moins que de multiples autorités exercent une juridiction sur les diverses parties du système d’enseignement. En fait, pour la Commission, seul le pouvoir politique, gardien du bien commun de la société et garant des droits des individus, peut assumer les tâches d’organisation, de financement et de direction de l’effort d’éducation. Il faut donc faire de l’État le maître d’œuvre de la réforme de l’ensemble du système d’éducation, « un simple replâtrage ne suffirait pas. Pour accomplir la rénovation qui s’impose, l’État a le devoir de prévoir avec précision et envergure, d’exécuter avec rapidité et compétence. » De plus, contre ceux qui craignent l’« ingérence politique » dans l’éducation, la Commission fait valoir qu’elle existe déjà mais de façon occulte. L’intervention acceptée et claire de l’État en éducation susciterait des débats démocratiques et renforcerait la reddition de comptes sur les enjeux de l’éducation. Par ailleurs, la majorité des pays d’Europe et des provinces canadiennes ont déjà un ministère responsable de l’éducation. La Commission formule ainsi les recommandations fondamentales du premier tome de son rapport : consacrer la responsabilité de l’État en matière d’éducation en instituant un ministère de l’Éducation flanqué d’un conseil supérieur le surveillant et l’éclairant à la fois. Ces recommandations donneront lieu à de vigoureux débats ; mais, à peine un an après le premier volume du rapport, déposé le 22 avril 1963, le ministère de l’Éducation et le Conseil supérieur de l’éducation auront été institués par décision de l’Assemblée législative en mai 1964.
Éducation: Action d'élever ou de forme un enfant.
Éducation permanente, V. ÉCOLE. Éducation physique, pratique des exercices qui donnent au corps souplesse, force et résistance.
Très informatif