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Faut-il conserver le réseau de transport et de distribution de gaz fossile pour y mettre plutôt du biométhane ? Notre réseau gazier a été développé pour alimenter en gaz fossile des chaudières (industrielles ou de bâtiment), des appareils de cuisson (y compris dans l'agroalimentaire), pour une consommation totale dans notre pays d'un peu moins de 400 TWh (1 TWh = 1 milliard de kWh) en 2022. Si nous décarbonons le pays, fin du gaz fossile. Techniquement, il y a beaucoup d'usages pour lesquels se passer de ce combustible n'est pas très compliqué, et du reste il existe des pays industriels qui n'ont jamais eu de réseau gazier significatif, comme par exemple la Suède. Pour les logements on peut remplacer les chaudières à gaz par des pompes à chaleur, des cumulus électriques, quelques poêles à bois, des appareils de cuisson électriques, et une bonne isolation. Pour l'industrie on peut aussi utiliser de la biomasse ou des pompes à chaleur haute température. C'est probablement pour la production électrique variable (qui "complète" facilement éolien et solaire) que les pays qui n'ont pas de barrages mettront le plus de temps à se passer de gaz (voir l'Allemagne !). Si nous parvenons à nous passer de gaz dans le diffus, et notamment dans le chauffage (plus de 50% de l'usage), faut-il conserver un réseau de gaz ? Une autre alternative serait de remplacer le gaz fossile par du biogaz, sans trop baisser la consommation. Le gaz d'origine biogénique produit par fermentation de déjections animales ou de végétaux est alors injecté dans le réseau, qui est conservé. Chimiquement, gaz fossile et biogaz sont identiques : dans les deux cas de figure, il s'agit de méthane quasi-pur. Le méthane issu du biogaz n'est aujourd'hui pas complètement décarboné : il y a des émissions de gaz à effet de serre liées aux cultures et aux opérations de méthanisation. Mais à l'arrivée le biogaz émet quand même 80% de moins par unité d'énergie (https://t.ly/t2G61 ) La limite va plutôt venir de la biomasse disponible pour produire ce biogaz. En effet, la seule biomasse qui n'entre en concurrence avec "rien" est celle constituée de déchets (déjections animales, déchets alimentaires, déchets verts, éventuellement cartons et papiers non recyclés). Mais une autre partie de la biomasse va venir en compétition avec celle utilisée pour les agrocarburants (aussi issus de cultures), pour les matériaux (lin, chanvre, laine...), pour la construction (bois), pour la chimie (pois ou céréales), et bien sur celle qui nous nourrit ou nourrit les animaux. Admettons que nous obtenions les 50 TWh de biométhane en 2030. C'est 8 fois moins que le gaz actuellement utilisé, et on pourrait s'en servir sans réseau, pour deux usages en particulier, géographiquement proches du méthaniseur : la motorisation agricole (qui demande aussi 50 TWh par an) et les bus ou camions locaux. Le biogaz est assurément une composante de l'avenir décarboné. Mais il faudra bien choisir comment s'en servir au mieux !
Ingénieur commercial entreprises Suez chez division Organique
9 moisBonjour Jean Marc, je vous écoute et lis assidûment vos avis et analyses sur le vaste sujet de l’énergie. Merci pour vos éclairages et vos vulgarisations. Concernant le biogaz et la methanisation j’ai une question de fond. Combien d’années de production de gaz »vert » faut-il pour effacer la dette carbone de l’outil? ( béton, ferraille,terrassement, mat première…) Quand on sait en plus qu’une unité de metha consomme 30 à 40% de l’énergie qu’elle produit: ( pompes, agitateurs, système de chauffage, ligne d’hygienasation pour celles qui traitent des déchets spa3…) J’ai bien peur que l’on nous annonce dans 10 ou 15 ans que cette filière était un miroir aux alouettes… Avez vous connaissance d’études sérieuses sur le sujet. Merci d’avance et excellent we. Cordialement Benoît