Ça fait +de 2000 ans qu’on râle sur la jeunesse !
On entend souvent cette phrase qu’on attribue à Socrate :
"La jeunesse d’aujourd’hui aime le luxe, elle est mal élevée, elle se moque de l'autorité et n’a aucun respect pour les anciens."
Alors, d’abord, soyons clairs, Socrate n’a probablement jamais dit ça :) , mais cette phrase revient tellement souvent qu’on a l’impression que critiquer les jeunes, c’est une tradition vieille comme le monde. Mais aujourd’hui, si les jeunes sont comme ils sont, c’est aussi parce qu’ils évoluent dans un monde que les générations précédentes ont construit. Et ce monde, il a bien changé. Il est aussi digital que physique, et leur réalité, elle se vit autant sur les écrans que dans la rue.
Ces jeunes, nos jeunes, avec leur téléphone toujours à portée de main... scotchés sur les réseaux... on pourrait croire qu’ils sont déconnectés du "vrai" monde, mais la réalité, c’est qu’ils construisent leur quotidien entre ces deux mondes : le online et le offline. Pour eux, ces 2 mondes ne sont pas séparés, ils sont complètement imbriqués. Ce qu’ils vivent sur leurs écrans, c’est aussi réel que ce qui se passe dehors. Leur vie, elle est à la fois numérique et physique, et c’est là qu’on a parfois du mal à les comprendre.
Alors oui, ils ont souvent l’air d’être dans leur bulle, le nez collé à leur écran, mais il ne faut pas se méprendre : ce monde digital, c’est une partie intégrante de leur réalité. Ils y créent des liens, ils y apprennent, ils y vivent des choses importantes. Ce n’est pas juste du divertissement. Pour eux, les conversations sur Discord, les partages sur TikTok, les vidéos qu’ils postent ou qu’ils regardent, tout ça participe à leur construction, à leur manière de voir le monde et de se positionner dedans. Ils ne sont pas "déconnectés", c’est juste qu’ils sont connectés différemment.
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Et d’ailleurs, si on y réfléchit, même pour les "anciens", la frontière entre online et offline devient de plus en plus floue. Que ce soit pour bosser, pour s’informer, pour rester en contact avec les autres, tout passe par le numérique. Alors si on trouve que les jeunes sont tout le temps sur leurs écrans, c’est parce que le monde actuel est construit comme ça, en partie grâce (ou à cause) des générations d’avant.
Donc, plutôt que de les juger ou de dire qu’ils ne comprennent plus le "monde réel", on devrait peut-être reconnaître que ce monde-là, le leur, c’est autant le virtuel que le concret. Ils jonglent entre les deux en permanence. Et si parfois ça nous dépasse un peu, c’est parce que leur réalité est hybride, bien différente de celle qu’ont connue les "vieux". Ce qu’ils vivent en ligne, ça a un vrai impact sur leur identité, sur la façon dont ils perçoivent le monde, et même sur leurs interactions dans la vie de tous les jours.
Le rôle des générations précédentes, ce n’est pas de leur reprocher d’être différents ou de ne pas faire comme "avant", c’est plutôt de leur donner de l’espace et de les accompagner dans ce nouveau monde qu’ils naviguent. Ils auront besoin de faire leurs erreurs, de tester, de recommencer. Et si on fait bien les choses, on pourra les voir construire un futur qui, même s’il est digital, reste bien ancré dans le réel. Parce qu’au fond, que ce soit en ligne ou hors ligne, ce qu’ils veulent, c’est la même chose que ceux d’avant : trouver leur place et construire un monde à leur image.
Et un jour, ces jeunes-là deviendront des "vieux" voir même des "vieux C***" et qu’eux aussi critiqueront la génération qui viendra après eux, comme le veut la tradition. Mais si on les laisse faire, qui sait, ils seront peut-être les premiers à enfin réussir à ne pas faire les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs… ou pas. Après tout, ça fait quand même plusieurs milliers d’années qu’on tente cet exploit sans grandes réussites, lol.