Ça va bien aller.

Ça va bien aller.

Une autre semaine riche en émotions qui se termine. Une autre semaine où chaque journée apporte son lot de surprises, c’est du jamais vu.

En mars normalement, c’est le calme plat. Je profite de ce moment pour partir en vacances parce que les mois précédents ont été consacrés à la révision des portefeuilles de mes clients, de leur stratégie d'investissement, de la planification de leur retraite, etc.. Mars est également synonyme de semaine de relâche où un grand nombre de mes clients sont en congé, en voyage. C’est le début de la fin de l’hiver qui ne finit pas de vouloir rester, c’est la fièvre des séries au hockey, le début de la Formule1, c’est un beau mois, l’un des plus agréables. Normalement.

Deux mille vingt (2020) était censé être une année festive par les jeux de mots la décrivant c'était celle du "vin-vin". Finalement c’est une addition qu’il fallait faire, 20+20 = quarantaine. Disons que ce n’était pas le scénario au soir du jour de l’an lorsqu’on s’est souhaité la bonne année. C’est cependant l'année ou l’habitude de se souhaiter la santé prend tout son sens et son importance. Nous ne serons plus jamais les mêmes après cette crise.

Les conséquences pour l’économie seront lourdes, la récession est maintenant une certitude. J’avais écrit le 9 mars dernier que le Canada était probablement en récession technique, ce sera confirmé plus tard cet été si on se fie aux chiffres de baisse du PIB prévus par les économistes sondés, cela ne m’inquiète pas vraiment. Pourquoi? Parce qu’il s’agit d’un problème exogène à l’économie qui se portait très bien avant d’attraper le virus. Lorsque le virus ne sera plus parmi nous en grande quantité, l’économie repartira et de plus en plus de spécialistes voient une reprise en forme de V. V pour décrire le graphique, pour Vélocité, Vitalité, Vitesse, mais svp, pas pour Virus.

La réponse fédérale qui a semblé tarder pour plusieurs est en mode adaptation. Lors de la première semaine, le gouvernement fédéral a présenté un timide plan d’aide de 1 milliard de dollars, le plan est maintenant de plus de 200 milliards de dollars. Cette semaine, de nouvelles mesures ont été annoncées et certaines furent remplacées par d’autres quelques jours plus tard. C’est ainsi que l’Allocation de soins d’urgence, et l’Allocation de soutien d’urgence ont été remplacées par la nouvelle Prestation canadienne d’urgence d’un montant de 2 000 $ par mois pendant une période (actuelle) de quatre mois. La subvention à l’emploi pour les PME est passée de 10 % à 75 %. Des allègements financiers sont offerts par les institutions bancaires pour les hypothèques et autres prêts, les constructeurs automobiles annoncent à la télé qu’ils sont là si on veut suspendre momentanément les paiements sur les prêts-autos, les villes suspendent les versements de taxes, Hydro-Québec suspens les intérêts sur les paiements en retard. En 23 jours, la Banque du Canada a procédé à sa troisième baisse de taux directeur qui est maintenant de 0.25 %. Ce geste vise à soutenir l’économie et le système financier canadien durant la pandémie de COVID-19. La Banque du Canada procédera à des injections massives dans le marché, à raison de 5 milliards de dollars par semaine. Faut ce qui faut. À un journaliste qui demandait si ce n’était pas un peu excessif, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz a déclaré : « …aucun pompier n’a jamais été blâmé pour avoir utilisé trop d’eau pour éteindre un feu! ». Quelle image pour décrire l’urgence d’agir. Le gouvernement s’adapte.

Les historiens retiendront probablement l’improvisation spectaculaire de l’éleveur en chef de licornes américaines. Certaines langues sales lui souhaitent même d’attraper avec ironie, le virus chinois au nom de bière mexicaine… Quoi qu’il en soit, le gouvernement américain a voté un plan de sauvetage de plus de deux mille milliards de dollars, c’est un 2 avec douze zéros à la suite.

Résultat? Les programmes de sauvetage annoncés ont encouragé les investisseurs partout sur la planète et nous avons connu la meilleure semaine boursière depuis…1930! Est-ce la fin de la baisse des marchés, la séance de vendredi nous a démontré le contraire. Nous vivons des jours de grandes volatilités et les gestionnaires de portefeuille en raffolent puisque c’est dans ces moments que les opportunités fleurissent. Je suis donc très heureux de ne pas avoir à décider quelle compagnie acheter ou vendre puisque les gestionnaires en qui nous avons mis notre confiance livrent la marchandise. Je suis très heureux d’avoir construit les portefeuilles de mes clients avec des investissements gérés par des professionnels, dont les décisions ne sont pas dictées par les émotions, mais bien par les chiffres, les faits.

Je suis fier également du choix que j’ai fait il y a maintenant plus de 25 ans en choisissant PEAK pour servir mes clients, car ils ont su relever le défi de continuité des affaires dans un environnement perturbé. Ils ont d’ailleurs fait l’objet d’un reportage dans le journal Finances et Investissements pour la façon dont ils ont géré la crise à ce jour.

Il y aura beaucoup de leçons qui seront apprises de cette crise, des leçons de solidarité, de résilience sociale, de celle des individus, des entreprises. Les exemples commencent déjà à se manifester. Des tests cliniques avec des médicaments connus sont conduits à grande vitesse par un groupe de chercheurs de Montréal, Bauer a développé en quelques heures, des visières de protection pour le personnel soignant, qui devraient être produites rapidement, à Blainville. Des usines de fabrication de pièces automobiles en Ontario ont débuté la fabrication de respirateurs artificiels. Des épiceries ont développé en catastrophe, des systèmes de prise de commandes et de réseaux de livraison qui ont nécessité l’embauche de centaines de personnes. Walmart Canada a annoncé son besoin d’embauche de 10 000 personnes, comme bien d’autres commerces maintenant jugés essentiels.

Parlant d’essentiel, j’ai toujours trouvé que je rendais un service important, mais franchement quand je me comparais aux pompiers, policiers, médecins et autres professionnels de la santé, je trouvais l’importance de mon travail plutôt faible. Contrairement à ces gens, je ne sauve pas des vies, si je fais une erreur, personne ne meurt. Quel beau compliment que me font les gouvernements en déclarant que je fais partie des services essentiels, que les conseillers financiers jouent un rôle crucial dans la société! C’est donc avec une fierté renouvelée que je travaille avec l’équipe du bureau, six jours par semaine pour assurer que nos clients aient le service auquel ils sont habitués. Notre priorité actuelle demeure la même qu’avant: celle d’être 100 % opérationnels et disponibles. Nous sommes tous en télétravail, mais la technologie rend la chose possible, sans perte d’efficacité. Cela fait maintenant deux semaines que nous sommes tous à domicile et pour ceux qui nous ont contactés, ils ne peuvent voir la différence. Tout se déroule parfaitement.

C’est devant l’adversité que l’innovation surgit. De quoi aura l’air notre société après, nul ne le sait, mais ce sera certainement différent, probablement mieux, et nous serons meilleurs. Meilleurs en technologie, en prudence sanitaire, en relation d’aide, car plus rien maintenant dans notre quotidien ne semble grave lorsqu’on évalue que le confinement est infiniment moins pénible que la maladie. Lorsque tout cela sera terminé, on ne reviendra pas en arrière, ni pour les habitudes de vie ni pour la technologie.

C’est le mois de mars, je suis content parce que le Canadien n’a pas perdu hier, je regarde par la fenêtre et c’est calme, pas mal calme. Le printemps s’installe, ça va bien aller.

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