Échapper à la liberté...

Échapper à la liberté...

Ce qui se passe actuellement dans le monde et que tout un chacun peut observer, m’a fait penser à l’extrait d’un texte de Viktor FRANKL que j’ai à cœur de partager avec vous. Je pense en effet que le message de FRANKL peut-être pour nous précieux par rapport à ces évènements. 

Viktor FRANKL considère que chaque humain est seul responsable pour donner du sens à sa vie. Et que cette responsabilité, bien qu'inconsciemment, nous habite au plus profond de nous-mêmes.

« La peur pathologique de la mort ou d’une maladie n'est rien de plus qu'une peur de prise de conscience : Un intérêt vif et presque exclusif pour une maladie ou une façon de mourir n'est qu'une solution pour masquer un manque d'intérêt pour la manière dont nous vivons, pour masquer un mode de vie qui ignore totalement notre responsabilité de donner du sens à notre vie. »*

FRANKL nous dit donc qu’être libre c’est trouver un sens à notre vie, à nos souffrances. Ceci est notre responsabilité. Ceci est notre devoir. Personne ne peut le faire à notre place. L’on pourrait donc dire que vivre, qu’être adulte et responsable, au final être libre, n’est possible que si nous nous donnons du sens. Bien sûr, c’est une liberté intérieure, transcendantale, et non pas politique. Bien que.

Actuellement, nous pouvons observer une peur profonde. Une peur comme celle dont nous parle Viktor FRANKL. Une peur pathologie de la mort, de la maladie, représentée par un virus. Cette « peur pathologique » serait-elle dû à notre refus d’être libre, de nous confronter à notre responsabilité de trouver du sens ?

En effet, est-il anodin de voir que les membres de la société attendent actuellement une délivrance de cette peur par des mesures politiques, sanitaires, etc. et qu’ainsi, ils abandonnent la responsabilité qui est la leur entre les mains d’autrui ?

Cependant, la peur, et le refus d’une confrontation avec cette peur déresponsabilise. Ainsi, la responsabilité pour ma propre vie et ma liberté ne m’appartient plus. J’attends de la part de quelqu’un d’autre, d’une institution de me dire quel est le sens de ma vie. Je deviens soumis un peu comme un enfant face à l’autorité. J’accepte de perdre ma liberté pour ne pas être responsable. C’est confortable, c’est rassurant.

Selon FRANKL, cela peut occulter un mal être. Peut-être même un phénomène de société… Car cette peur si présente aujourd’hui serait alors aussi l’expression de ce désintérêt pour notre manière de vivre.

Et si la qualité de vie que nous avons atteinte dans nos sociétés, qui finalement, ne nous confrontent plus à notre responsabilité propre à trouver du sens à notre vie, en raison d’une consommation facile, d’un amusement médiatique, d’une médicalisation rassurante… nous a fait perdre tout sens. Le sens ne vient-il pas aussi par le danger, le défi, la difficulté, le mal qu’on se donne ?

Et si toute cette peur actuelle n’était que ce masque que nous préférons porter plutôt que d’avoir à avouer que nous avons perdu tout sens ? …

* Viktor E. FRANKL : « Logotherapie und Existenzanalyse » Beltz Taschenbuch 2002, p 23

Michel Wibault

Enacteur et activateur des transformations stratégiques et culturelles des organisations et des territoires, serial entrepreneur

4 ans

Excellent. Nous avons un enjeu immense de metamorphose. C'est maintenant que cela se joue pas demain. Au coeur de la crise. Reinventer notre maniere d'habiter le monde, nos modes de consommations, nos manieres de gouverner nos villes ou pays aussi, notre solidarite plutot que l'idee d'etre en guerre, nos rapports d'echange-utilite y compris avec nos soi disant concurrents ou adversaires... ce sont ces questions et choix qui se presentent a nous aujourd'hui et au coeur notre capacite a le faire avec les autres, de maniere participative.

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