Égalité femmes-hommes : poursuivons nos efforts !

Égalité femmes-hommes : poursuivons nos efforts !

Mardi dernier, j’ai eu le plaisir de participer une nouvelle fois à une table ronde aux Assises de la Parité 2022. Plaisir d’échanger autour d’un sujet crucial qui nous rapproche. Plaisir de prendre toute ma part à un combat culturel au sens large, qui est loin encore d’être gagné – c’était d’ailleurs le thème central de cette 3e édition des Assises : « Accélérez !!! ».

J’ai toujours été convaincu qu’en matière de parité, les médias d’information avaient un rôle majeur à jouer.

Comment espérer en effet que notre société progresse si les médias ne donnent pas l’exemple, si les femmes qui y travaillent ont 3 fois moins de temps de parole, si elles ont moins droit à la reconnaissance salariale et aux postes de direction ?

L’information ne saurait être représentative de notre société, et donc prétendre à la qualité, si ceux qui la font, ceux qui prennent le pouls du réel, ne sont pas eux-mêmes l’expression de sa diversité. 

C’est pourquoi, dès ma nomination en 2018 à la tête du Groupe Les Echos-Le Parisien , j’ai fait de l’égalité femmes-hommes un sujet prioritaire : pour sensibiliser les équipes, mais aussi et surtout pour obtenir des résultats tangibles.

Ainsi, en même temps que nous inscrivions au cœur de la raison d’être de notre entreprise ces engagements au service d’une société plus responsable et plus inclusive, nous nous sommes fixés des objectifs concrets, en associant à notre réflexion toutes nos parties prenantes (management, rédactions, élus, collectifs de femmes).

Dès 2019, un accord historique sur la parité a été signé aux Échos. Au Parisien, une charte de l’égalité a suivi en 2021, touchant le plan éditorial comme celui des ressources humaines. Représentation féminine dans les interviews, sensibilisation à la diversité, parcours managers, leadership au féminin... : nombreux sont les leviers pour avancer concrètement !

Et les résultats suivent.

Aux Échos, 48 % des postes d’encadrement sont aujourd’hui occupés par des femmes et désormais, des augmentations individuelles sont pratiquées lors des négociations annuelles obligatoires pour compenser les écarts salariaux injustifiés.

Au Parisien, dans le cadre du projet éditorial #LeParisien200000, les 102 mobilités menées à bien ont permis de nommer 48 % de femmes, et même 52 % à des postes d’encadrement.

Dans la gouvernance de l’entreprise, nous avons fait mieux encore : 8 membres de notre Comex sur 15 sont des femmes, soit une majorité ; et nos 3 directions générales sont féminines, de même que nos 3 directions numériques, ce qui n'est pas si fréquent dans un monde encore très masculin.

Pour aller encore plus loin, nous visons aujourd’hui 40 % de femmes dans la filière numérique et 50 % aux postes d’encadrement. Le temps est venu aussi d’atteindre la parité dans les nominations de grands reporters, et de maintenir le salaire pendant les congés de paternité de nos collaborateurs.

Mais ces progrès ne seront pas sans efforts.

Certes, rares sont ceux aujourd’hui à nier que la parité est un « atout concurrentiel et levier de performance économique », pour reprendre l’intitulé de notre table ronde du 28 juin. Mais promouvoir l’égalité femmes-hommes dans l’entreprise reste un combat de tous les jours, qui demande une vigilance permanente pour vaincre les mauvaises habitudes ou les conservatismes qui résistent.

Ce combat est particulièrement ardu dans les médias, où faire par exemple intervenir des expertes est encore difficile, malgré l’obsession qui nous anime.

En vérité, je suis de plus en plus convaincu que si nous voulons résorber les inégalités de représentation, parce que la bonne volonté ne suffit pas, nous ne pourrons faire l’impasse de mesures contraignantes comme les quotas. Sans ce que la loi Copé-Zimmermann a fixé en 2011, je doute que les conseils d'administration français se seraient autant renouvelés, et que les femmes y seraient aujourd'hui à parité. Comme l'écrivait justement Lucie Robequain , dans Les Echos du 8 mars dernier, « aucune femme n'ambitionne de remplir un quota. La France de 2022 ne laisse pourtant guère de doute : les inégalités de genre s'y réduisent de manière spectaculaire là où la loi l'impose, et ont tendance à perdurer ailleurs. La loi a permis aux grandes entreprises françaises de se hisser parmi celles comptant le plus de femmes dans leur conseil d'administration, devant le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Suède ». Avec l’éducation, c’est à mes yeux un levier indispensable pour faire bouger les lignes.

Et faire enfin pleinement profiter nos organisations de « l’excellence des femmes », pour reprendre la belle formule de Plutarque.

Je suis féministe mais sceptique sur les quotas... Les compétences ne peuvent-elles pas à elles seules faire la différence ? (Désolée, je suis peut-être candide...)

Delphine Goudchaux

🍀Chercheuse & Productrice de Projets & Partenariats Stratégiques et Impactants🍀2 Terrains en OR - le SpORt & la TransfORmation Démographique, au-delà du Travail du SeniOR 🍀Créative, avec une Vision des Enjeux Sociaux

2 ans

#Parité Femmes-Hommes et aussi #Mixité des #Générations, sujet qui fait sens à un moment où reculer l'âge de retrait devient une nécessité !

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