Éloge de la maintenance

La signature de marque de Safran : powered by trust—la confiance est notre moteur—tire d’abord sa pertinence de la criticité de nos produits. Qu’il s’agisse d’aéronautique, d’espace ou de défense, pas le droit à l’erreur.

Affirmer que la confiance est au cœur de notre identité, c’est aussi mettre l’accent sur l’engagement à long terme avec nos clients que supposent nos activités.

Le modèle économique de Safran repose en effet sur deux piliers.

Il y a d’abord, cela va de soi, la vente de nos produits. Mais par ailleurs, un peu moins de la moitié du chiffre d’affaires de notre Groupe, supérieur à 21 milliards d’euros en 2018, est constituée par notre activité de service et notamment d’après-vente, incluant prestations de maintenance, révision, réparation et vente de pièces de rechange. Ainsi, le CFM56, moteur d’avion le plus vendu de l’histoire de l’aéronautique, représente aujourd’hui une flotte de l’ordre de 30 000 exemplaires au potentiel de revenus d’après-vente très important—sachant que 60 % des CFM56 de dernière génération actuellement en service n’ont pas encore effectué leur premier passage en atelier. Par suite, pour ses acquisitions, Safran se tourne vers des activités qui comportent une part d’après-vente significative, comme ce fut le cas récemment pour Zodiac Aerospace.

Pour autant, nous ne considérons pas le niveau de succès atteint comme acquis.

De nouvelles technologies, comme la fabrication additive ou l’intelligence artificielle exploitant les données en vol des produits, ouvriront des possibilités toujours plus grandes à de potentiels acteurs, y compris provenant d’autres secteurs.

Certes, pour l’heure, ces technologies sont loin de suffire à la production de nos pièces, qui supposent en particulier la maîtrise de toute une supply chain, ainsi que d’une batterie d’essais et de certifications. Mais nous aurions tort d’imaginer que l’avenir de nos marges est naturellement assuré. La montée en puissance de concurrents pour l’heure peu présents sur le marché de l’après-vente, est inévitable.

Les acteurs traditionnels de l’après-vente, comme Safran, doivent donc savoir répondre aux exigences croissantes de leurs clients en matière de réduction des coûts de possession des produits, ainsi qu’à la demande de prédictibilité qu’elle engendre. On le voit dans la transition entre le moteur CFM56, dont les revenus de l’après-vente, qui attendront leur pic vers 2025, auront été assurés majoritairement par la vente de pièces de rechange, et le LEAP, son successeur, pour lequel nos clients s’orientent vers des contrats de prestations de services sur le long terme facturés à l’heure de vol. Ce changement implique de notre part toujours plus de rigueur dans nos prévisions—avec, à la clé, une meilleure visibilité sur nos revenus d’après-vente, et une plus grande capacité à optimiser les coûts de maintenance.

Il faut également répondre aux exigences toujours plus grandes de nos clients en matière d’anticipation des problèmes et de réactivité dans leur règlement.

C’est ce que nous faisons avec le réseau spart parts qui permet d’assurer des réparations et des livraisons de pièces de rechange en des temps record grâce à une logistique optimisée. Safran a aussi développé des capacités avancées d’analyse des données moteurs, des offres comme NacelleLife pour les nacelles, ou encore EngineLife pour les turbines d’hélicoptères, proposant des services personnalisés, en particulier basés sur le numérique, afin d’optimiser l’usage des flottes. 

Dans le domaine, si important, de l’après-vente, les grands acteurs comme Safran doivent rester combatifs en proposant à leurs clients les meilleurs produits, les meilleurs services et les meilleurs prix. Sans jamais nous reposer sur nos lauriers, nous devons continuer de donner, là comme ailleurs, le meilleur de nous-mêmes.

Après tout, ne dit-on pas que la condition de la liberté est une vigilance éternelle ?