Êtes-vous un auditeur analogique ou numérique ? 4 Baromètres pour vous évaluer
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Êtes-vous un auditeur analogique ou numérique ? 4 Baromètres pour vous évaluer

Alors que je rentre chez moi dans ce train en direction de la banlieue de Paris, France, lisant Big Data de Mayer-Schönberger et Cukier (un livre que je recommande), il me vient à l'esprit que le big data et les technologies émergentes représentent véritablement une grande opportunité pour auditer de manière intelligente. Alors que certains pourraient penser à un parallèle du type "ancien contre moderne" pour opposer le statu quo à l'essor des données et des techniques d'audit alternatives, je penche pour une comparaison plus douce du type "analogique contre numérique", qui peut être illustrée à l'aide de quatre baromètres simples.

1. Échantillonnage vs. Test de population.

C'est de loin l'élément de comparaison le plus populaire. Les auditeurs analogues sont confrontés à diverses approches d'échantillonnage. Mais soyons honnêtes, nous ne fournissons pas toujours une documentation appropriée sur notre option d'échantillonnage. Pourquoi 15 ? Pourquoi 25 ? Pourquoi 30, le chiffre magique ? Pourquoi pas 237 ? Les concepts statistiques tels que intervalle de confiance, erreur d'échantillonnage, risque d'extrapolation, etc. semblent être ignorés. Et les pratiques varient d'une mission à l'autre. Je parie que cette habitude tenace des auditeurs analogiques va perdurer pendant un certain temps, du moins jusqu'à ce que la plupart des auditeurs se familiarisent avec les données et développent l'envie de rechercher des corrélations entre une myriade de données, et pas seulement sous l’angle d'un échantillon. La beauté des tests sur l'ensemble de la population réside dans le fait même que nous traitons la moyenne, l'écart type, etc. de la population réelle, aucune extrapolation n’étant requise.

2. Réunions en présentiel vs. Réunions en ligne

Une catégorie d’auditeurs, dont je fais partie, croit au pouvoir des réunions en face à face. Rien de tel que de briser la glace en lançant une blague avant le début de la réunion, ou en commentant un tableau ou une photo de famille. La pandémie actuelle bouleverse cette bonne vieille méthode, en incitant les auditeurs internes à adopter de nouvelles options pour interagir avec les clients de l'audit d'une manière agréable et plus "humaine". La réalité est que les outils de communication modernes nous obligent à utiliser des moyens différents pour briser la glace virtuellement, lors des échanges avec nos clients. D’emblée, permettez-moi de dire que je suis un grand fan des outils de télécommunication, pour avoir expérimenté la magie de rester au courant des choses à distance, tout en gérant une équipe d'analystes de données de l'autre côté de l'Atlantique. Les auditeurs internes doivent trouver de nouvelles façons de faire bouger les choses. La période sans précédent que nous vivons est un parfait accélérateur. Je me demande comment les véritables auditeurs numériques y parviennent : comment lancer une blague sincère et engageante sans observer le langage corporel complet de son interlocuteur ?

3. Rédaction des rapports

Les rapports d'audit interne analogiques sont épais, avec des paragraphes en noir et blanc qui présentent des défaillances de contrôle ou des opportunités d'amélioration ; ils incluent aussi une myriade de références. À l'ère de la vélocité et de la visualisation des données, les rapports denses sont moins prisés. Les auditeurs internes numériques sont conscients que les lecteurs des rapports veulent aller à l'essentiel. Ils s'éloignent donc du rapport d'audit conventionnel, utilisent peu de mots et se concentrent sur la visualisation. 

4. Utilisation d'outils de sondage

Il est surprenant de constater que certains auditeurs internes utilisent encore Microsoft Excel ou – pire encore – Microsoft Word pour recueillir les réactions des clients et des parties prenantes. Ensuite, ils passent d'innombrables heures à traiter, analyser et digérer le flux de données reçues pour en tirer quelques enseignements. Cela est un peu maladroit à l'ère de la vitesse, surtout si l'on considère le foisonnement d'outils qui nous permettent aujourd'hui de faire le même travail plus efficacement, presque gratuitement ou à faible coût.


Alors, quel type d’auditeur êtes-vous ? Un auditeur analogique franchement satisfait du statu quo ? Un auditeur analogique impatient d'adopter de nouvelles façons de faire les choses ? Un auditeur numérique qui cherche toujours à élargir son champ d'action ? Ou juste entre les deux ?


A propos de l’auteur.

Rigobert Pinga Pinga, CPA, CIA, CFE, CGMA, est Directeur de l’audit interne à l’Organisation Internationale de la Francophonie. Il a été auparavant Coordonnateur du programme de data analytics au sein de la Vice-Présidence Audit Interne du Groupe de la Banque Mondiale basé à Washington, DC. Avant de rejoindre la Banque Mondiale, Rigo a été Directeur de Mission Audit chez Ernst & Young.

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Avertissement : Les propos tenus par l'auteur sont des opinions personnelles et ne constituent pas la position officielle de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

kossiwa SAMA

Auditeur interne Senior chez ASKY AIRLINES

1 ans

C'est la triste réalité

Merci pour ce partage

Aboubakry ba

Responsable audit interne ORABANK Mauritanie

3 ans

Bonne reflexion

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