[#10ANS] Un premier pas vers l'innovation, un grand pas pour la professionnalisation
L’histoire du Challenge Compétences a commencé en 2011 avec le Challenge MayAM pour « Challenge Mayenne Arts&Métiers », une initiative développée par Laval Mayenne Technopole (LMT) avec l’Institut Laval Arts&Métiers. Pour Simon Richir, professeur et directeur de l’Institut Laval Arts&Métiers, l’intérêt du programme est de “pousser la réalité virtuelle dans l’industrie du territoire et de familiariser les entreprises à l’outil”.
Un programme créateur de connexions entre écoles et entreprises
Amener les compétences présentes dans les écoles vers les entreprises, et vice-versa
Après 3 éditions du Challenge MayAM, le programme est devenu le « Challenge Compétences » pour s’ouvrir aux autres écoles supérieures du département en 2014, avec cette même envie de faire connaître leurs compétences et savoir-faire aux entreprises mayennaises. Pour les écoles, la participation au Challenge Compétences est perçue comme un excellent moyen de faire valoir leur savoir-faire et les possibles collaborations auprès des entreprises du territoire, mais également de prendre conscience, et de faire prendre conscience aux étudiant·e·s, de la diversité du tissu économique Mayennais.
Une des ambitions du Challenge Compétences est de valoriser les compétences et savoir-faire mayennais. Les écoles sont conscientes de la ressource de leur environnement, d’après Philippe Moreau, responsable des programmes de l’IIA de Laval, “[La Mayenne est] un territoire qui offre des opportunités, à nous [écoles] d’être attractives, et un territoire qui a la capacité de recevoir les entreprises et notamment grâce à LMT et son ingéniosité pour faciliter les dispositifs d’accueil”. Aurélie Abadie, directrice de l’ESUP Laval, souligne également que “l’action de LMT est un bon outil et un bon moyen pour amorcer des projets entre les écoles et les entreprises”.
Le Challenge Compétences permet également de valoriser le tissu local, à la fois les entreprises mais aussi les écoles et compétences présentes sur le département. Pour Philippe Moreau, “l’expérience permet de mettre le pied à l’étrier et de créer ce lien avec les organes locaux qui assistent les entreprises sur le territoire”.
Le Challenge Compétences permet la rencontre entre les différentes structures et offre un lien remarquable pour entamer des partenariats, comme le précise Jean Labourdette, directeur de l’ESIEA de Laval : “Tous ces moments de frottement participent à l’ouverture des entreprises aux écoles”. Pour Aurélie Abadie, “il y a une vraie volonté des entreprises et écoles de se rencontrer et faire des choses ensemble”.
Le chiffre : 51,2 % des entreprises ayant répondu à notre enquête ont déclaré que le Challenge Compétences leur avait permis de mieux connaître les écoles mayennaises et les compétences présentes localement.
Participer à l’attractivité des entreprises du territoire
La relation entre les écoles et entreprises doit être constamment stimulée et en créant de l’interaction comme le permet le Challenge Compétences, de nouvelles vocations sont en œuvre. Pour Simon Richir, cette expérience permet “ aux étudiants de découvrir des entreprises auxquelles ils n’auraient jamais envoyé un CV”. En effet, le tissu économique mayennais regorge d’entreprises dynamiques mais peu connues par les étudiant·e·s, et le Challenge Compétences permet d’être au contact avec des entreprises de certains secteurs qui ne sont pas forcément identifiées au sein des formations présentes sur le territoire. Dans ce sens, le Challenge Compétences ouvre les portes des entreprises du territoire pour les porter à connaissance des étudiant·e·s et éveiller leur intérêt.
Un des objectifs du Challenge Compétences est de participer à maintenir les compétences acquises par les étudiant·e·s sur le territoire, au bénéfice de ses entreprises. Même si certain·e·s étudiant·e·s veulent “vivre autre chose” après leurs études, partent du territoire ou quittent l’entreprise où il·elle·s ont fait leur alternance, d’autres restent en Mayenne car “il y a de beaux projets, parfois plus que dans les métropoles comme Rennes”, d’après Philippe Moreau.
Le chiffre : Pour 25,6 % des entreprises ayant répondu à notre enquête, "En savoir plus sur les compétences présentes localement dans les écoles" fait partie du TOP3 de ce qu'elles ont le plus apprécié dans le Challenge Compétences..
Générer des collaborations entre écoles et entreprises
Une fois la rencontre impulsée par le Challenge Compétences, des projets peuvent naître. Selon l’équipe de l’Institut Laval Arts&Métiers, plus de la moitié des idées émises par les étudiant·e·s ont été poursuivies et des stages ont eu lieu pour le développement de projets.
Du côté de l’IUT de Laval, qui participe au Challenge Compétences depuis 2014, l’expérience est vouée à perdurer au sein de la formation et l’école prône une véritable ambition à maintenir le lien avec l’entreprise : “On aimerait que l’idée retenue soit plus souvent poursuivie par l’entreprise, pour pouvoir concrétiser le projet ensemble”, Rhouma Drine, responsable relation entreprises à l’IUT de Laval.
Une volonté de co-construire émane des témoignages recueillis auprès des différentes écoles, le Challenge Compétences étant une opportunité pour entrer dans certaines entreprises, maintenir la relation est une réussite non-négligeable pour ces organismes de formations.
Le chiffre : depuis 2011, 52,8 % des entreprises ont poursuivi le développement d’au moins un projet issu du Challenge Compétences. Pour 51,5 % d’entre elles, cette poursuite s’est effectuée en collaboration avec l’école (stages, projets de recherche ou tutorés, …).
Une opportunité pédagogique
Une mise en application pratique des compétences théoriques
Le Challenge Compétences permet aux étudiant·e·s de mettre en application les compétences théoriques développées pendant leur formation, mais cette fois-ci sur le terrain, comme le précise Laurent Poisson, directeur de l’IUT de Laval : “L’idée est qu’ils apprennent en faisant”. En effet comme l’explique Hugues Normand, chef d’établissement de l’ESTACA : « Le Challenge Compétences permet d’avoir un encadrement qui sort du milieu académique et offre aux étudiants le moyen de s’exercer à la communication, au travail d’équipe et se présenter à un public large, et ça c’est formateur ».
Le programme permet d’enrichir des compétences techniques des étudiant·e·s, liées à leur formation. Lors de la semaine du programme, les étudiant·e·s au sein d’une équipe doivent comprendre le fonctionnement d’une entreprise, proposer des idées de projets au regard de leurs compétences, et apprendre à ne pas compter que sur les autres, à communiquer autour de leurs idées pour mettre en application leurs champs de compétences respectifs. Pour la réussite de leur défi lors de la semaine chargée du programme, les étudiant·e·s doivent mettre en commun leurs capacités.
Le chiffre : pour 74,6 % des étudiant·e·s qui ont répondu à une enquête en ligne, le Challenge Compétences leur a permis de développer leurs compétences.
Rendre les étudiant·e·s conscient·e·s de leurs compétences
En plus de permettre aux étudiant·e·s de mettre en application des savoirs liées à leurs formations, le Challenge Compétences permet aussi de gagner en maturité : “ça donne plus de maturité, prendre conscience des choses acquises, et qu’il reste des choses à acquérir”, souligne Philippe Moreau. C’est parfois des étudiant·e·s qui se révèlent en sortant du cadre habituel de leur formation.
En effet, à l’inverse de programmes plus traditionnels qui rassemblent les entreprises et écoles autour d’un projet entièrement proposé par les professionnel·le·s, le Challenge Compétences laisse place aux idées des étudiant·e·s et les invite à donner le meilleur d’eux·elles-mêmes, le meilleur de leurs compétences, pour proposer un projet innovant et viable. “Ce n’est pas l’entreprise qui impose, ce sont les étudiants qui proposent“ rappelle Josiane Herault, responsable de la licence professionnelle génie biologique à l’IUT de Laval.
Le programme permet également aux étudiant·e·s de se rendre compte de ce qu’il·elle·s savent faire et de ce qu’il·elle·s peuvent apporter à une entreprise. Toujours selon Josiane Hérault, “C’est après la présentation devant le jury qu’ils prennent conscience de l’intérêt du projet pour l’entreprise”, et donc de la valeur de leurs compétences pour l’entreprise. En effet, la considération du jury concernant le travail que les étudiant·e·s ont réalisé favorise un sentiment de reconnaissance et les retours des coachs entreprises pendant ce moment d’échanges sont très souvent valorisants.
Pour certaines écoles, une continuité des projets tout au long de l’année
Certaines écoles font du Challenge Compétences le point de départ de l’année scolaire, en en faisant un outil privilégié pour identifier et sélectionner les sujets pour des projets pédagogiques, de type projets tutorés. C’est le cas de l’IUT de Laval (Qualité, Hygiène et Commerce dans l’agroalimentaire) et de l’IIA de Laval (Management de projets informatiques).
Suite au Challenge Compétences, les étudiant·e·s développent un des projets qu’ils ont proposé à leur entreprise pendant le reste de l’année, et il est proposé à l’entreprise de suivre ce développement lorsqu’elle le souhaite. Les étudiant·e·s de l’IIA développent ainsi une maquette fonctionnelle d’un projet informatique, tandis que les étudiant·e·s de l’IUT rédigent un rapport contenant des préconisations sur la mise en place des projets, souvent relatifs à l’élaboration d’un nouveau produit agroalimentaire (hygiène, sécurité, conditions de production, communication, …). À la fin du projet, les équipes soutiennent devant un jury et leurs travaux sont sanctionnés d’une note.
Le chiffre : 40,0 % des étudiant·e·s ayant répondu à une enquête en ligne ont indiqué que le Challenge Compétences leur avait permis de développer leurs compétences en gestion de projet ou en gestion d'équipe.
Le Challenge Compétences fait alors partie des arguments pour les écoles lors du recrutement des étudiant·e·s, notamment dans le cadre des Journées Portes Ouvertes ou des salons de la formation, comme un pas vers le monde professionnel.
Un programme synonyme de professionnalisation pour les étudiant·e·s
Un lien se crée lors de la semaine du Challenge Compétences : les étudiant·e·s découvrent le monde de l’entreprise, tandis que les entreprises découvrent de nouvelles compétences qui ont leur place sur le marché du travail.
Le Challenge Compétences permet la rencontre entre les entreprises, écoles et étudiant·e·s. L’occasion pour ces derniers de mettre en avant leurs compétences et de faire un pas vers le monde professionnel.
Une rencontre entre professionnel·le·s et étudiant·e·s
D’après Jean Labourdette, la rencontre avec les entreprises, les coachs entreprise, ouvre les étudiant·e·s à de nouvelles thématiques et problématiques, et la participation au Challenge Compétences permet de proposer une sensibilisation à l’innovation dans un cadre laissant aux étudiant·e·s l’opportunité d’apporter leurs idées. Hugues Normand explique que le programme est formateur pour les étudiants, et ce sur plusieurs points, en effet les étudiants peuvent présenter leurs projets à un auditoire plus large, ils sont encadrés par des personnes expérimentées et ils ont l’occasion d’échanger avec les entreprises pour confronter leurs idées avec des personnes d’expériences.
Les entreprises, en ouvrant leurs portes aux étudiant·e·s sont surprises des capacités innovantes dont regorgent les étudiant·e·s : selon Laurent Poisson, “Les entreprises sont bluffées “ils ont réussi à faire ça!”, par la rapidité, leur originalité, leur travail en terme de communication … car en une semaine, les étudiants ont réussi à faire beaucoup de choses”.
Une mise en situation réelle pour développer un regard critique et créatif
Sylvain Fleury, professeur et chef de projet à l’Institut Laval Arts&Métiers, explique : “Le Challenge Compétences met les étudiants en contact avec les entreprises et apporte un vrai cadre d’entreprise, avec leurs contraintes”. Il a notamment été marqué par la séance de créativité en présence des entreprises, dans le relationnel et la complicité installée entre les étudiant·e·s et leur coach entreprise, mais également dans la posture adoptée par les étudiant·e·s qui devaient apprendre à délimiter ce qu’il·elle·s étaient capables de faire ou pas.
Ainsi, les étudiant·e·s doivent se questionner sur ce qu’ils peuvent proposer à l’entreprise et comprendre les besoins de cette dernière, avec curiosité et en posant les bonnes questions. Olivier Christmann, maître de conférences à l’Institut Laval Arts&Métiers, ajoute : “les étudiants ne peuvent pas calquer leurs cours, ils sont obligés de mobiliser leurs neurones”.
Pour les étudiant·e·s, c’est une des premières confrontations avec l’entreprise, et notamment en tant qu’apporteur de solutions.
Le chiffre : 29,1 % des étudiant·e·s ayant répondu à une enquête en ligne ont indiqué que le Challenge Compétences leur avait permis de développer leur esprit d’analyse et de synthèse.
De par son programme, le Challenge Compétences invite les étudiant·e·s à développer leur regard critique, mais aussi créatif, pour apporter de nouvelles idées innovantes aux entreprises. Pour cela, il·elle·s découvrent des outils de créativité, qui pourront leur être utile pour leur futur parcours professionnel. Jean Labourdette et Sébastien Gageot, enseignant-chercheur à l’ESIEA de Laval, se rappellent que la séance de créativité animée par LMT correspondait à leurs objectifs pédagogiques de développement de la créativité et de l’innovation, et que le Challenge Compétences donnait un sens et un suivi aux étudiant·e·s :
Le Challenge Compétences offre l’opportunité aux écoles de sortir du cadre de formation habituel et ouvre la porte à de nouveaux apprentissages : “Le Challenge Compétences est l’occasion de sortir de l’ESUP dans le sens noble du terme, vraiment de s'extraire de ce que les étudiants connaissent, d’aller se confronter à l’inconnu”, selon Aurélie Abadie.
Le chiffre : 36,4 % des étudiant·e·s ayant répondu à une enquête en ligne ont indiqué que le Challenge Compétences leur avait permis de développer leur capacité à imaginer de nouvelles idées.
Le Challenge Compétences permet à des étudiant·e·s de la Mayenne, qu’il·elle·s en soient originaires ou pas, de travailler sur des thématiques d’entreprises, en proposant à ces acteurs économiques des projets innovants pour leur activité. Les entreprises bénéficient alors d’un regard nouveau et extérieur pour développer de nouveaux projets. Quant aux étudiant·e·s, le Challenge Compétences leur permet d’approfondir leur formation et découvrir de nouveaux horizons.
Le chiffre : 58,1 % des entreprises ayant répondu à notre enquête ont déclaré que ce qu’elles avaient le plus apprécié dans le Challenge Compétences était d’avoir un regard extérieur sur leur activité, sur leur entreprise, et 23,3 % d’entre elles ont indiqué que le Challenge Compétences leur avait permis de prendre du recul sur leur fonctionnement.
Une ouverture vers le monde professionnel
Pendant la semaine du Challenge Compétences, les étudiant·e·s sont alors dans un vrai cadre d’entreprise, avec leurs contraintes et développent dans un même temps leurs connaissances du monde de l’entreprise et sont témoins des problématiques entrepreneuriales. Pour certains étudiant·e·s, le Challenge Compétences est la première confrontation avec le monde professionnel. Il permet alors de démystifier l’entreprise.
Le Challenge Compétences fait découvrir aux étudiant·e·s des entreprises de secteurs, de tailles et business model différents. Il·elle·s découvrent la réalité du terrain, en prenant conscience que l’entreprise, pour développer un nouveau projet, doit prendre en compte plusieurs indicateurs comme le retour sur investissements, les ressources à dispositions,... “Ça leur permet de rentrer dans le concret des projets d’entreprises, prendre conscience que tout n’est pas possible à faire”, précise Laurent Poisson. Ainsi, les étudiant·e·s apprennent pendant le programme à adopter une posture professionnelle.
Le Challenge Compétences, c’est aussi adopter une posture professionnelle, une posture qui fait appel à des codes différents, et à adapter son discours face à ses interlocuteur·trice·s. Lors du programme, les étudiant·e·s sont à la place du prestataire. Ils ont alors pour mission de bien questionner les coachs qui représentent les entreprises participantes et d’être capables de proposer les meilleures idées et de les remettre en question quand cela est nécessaire, en s’adaptant aux enjeux de l’entreprise, d’appréhender les notions de budget par exemple. Rhouma Drine se souvient de la détermination des étudiant·e·s à questionner des fournisseurs eux·elles-mêmes et chercher des devis pour leurs maquettes d’emballage en bois destiné à du beurre local.
Les étudiant·e·s doivent “se confronter à des contextes de travail différents avec des codes différents”, souligne Sylvain Fleury. Pour cela, les « soft skills » sont capitales pour réaliser une bonne lecture de la situation.
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Ces retours d'expériences ont été recueillis lors d'une enquête, réalisée à l'occasion des 10 ans du Challenge Compétences entre juin et septembre 2020 (enquête en ligne et entretiens qualitatifs), auprès des entreprises ayant participé, des écoles partenaires mais aussi des étudiant·e·s. Le dossier complet rédigé à la suite de cette enquête est disponible sur notre site internet.
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Pour en savoir + sur le Challenge Compétences, visitez notre site internet.
J'accompagne les projets des entreprises en m'appuyant sur des méthodes créatives et collaboratives | Facilitatrice LEGO® SERIOUS PLAY®
3 ansPour la rédaction de cet article, nous avons rencontré, pour l'Institut Laval Arts et Métiers ParisTech - École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers : Simon Richir, Sylvain Fleury, Marie Verrier et Olivier Christmann Pour l' Institut d'Informatique Appliquée : Philippe Moreau (et Jean-Charles Guédon pourra bientôt nous donner son avis également) Pour l' ESUP Laval, Aurélie Abadie (avec l'arrivée de Yann SEITE cette année dans l'aventure) Pour l' IUT de Laval : Laurent Poisson, Laurent Gauvry, Josiane Hérault et Rhouma Drine (et Clémence Pavoine pourrait également nous donner son retour maintenant) Hugues Normand pour l' ESTACA - Ecole Supérieure des Techniques Aéronautiques et de Construction Automobile Laval Et enfin, Jean Labourdette, Richard REY et Sébastien GAGEOT pour l' ESIEA - ÉCOLE D'INGÉNIEUR·E·S D'UN NUMÉRIQUE UTILE Laval !