#13 : C'est Morpheus qui a raison.

Il y a quelques années, je vivais dans un petit village. Mais vraiment petit tu vois. Un village tellement paumé que même les GPS y renoncent. Pas plus de 1000 habitants mais surtout comme il est à la périphérie d’une grande ville, on y trouve surtout des quartiers résidentiels. On appelle ça un village dortoir.

Question commerce, c’est limité : un bureau de tabac (mais je crois que même au fin fond du Sahara, il y aura toujours un bureau de tabac en fait…), un point chaud et un coiffeur.

Oui, tu as bien lu : un coiffeur. Surprenant non ? 🤨

Au début, tu te dis, comment ça se fait qu'un coiffeur réussisse à survivre dans ce trou perdu ?

Dans son salon, Nicolas ne paie pas la SACEM. Il ne la paie pas parce qu’il n’a pas de fond musical. Il n’a pas de radio et il n’en a pas besoin. C’est lui, la radio.

Il fait son show. Toute la journée.

Il a un avis sur tout et tout le monde. Il lit les actus, la presse people, le sport, les faits divers, l’horoscope. Il papillonne de cliente en client pour donne à qui veut l'entendre ses traits d’humour, ses sarcasmes, ses conseils.

En fait, je dirai que Nicolas, c’est un croisement entre Christina Cordulla et Philippe Etchebest. Ça te file le tournis, hein ?🤪

Une fois je l’ai entendu raconter :

Mais oui, hier j’ai une cliente qui voulait un truc pas possible sur la tête. Je lui ai dit « mais ma chérie, je peux pas te faire ça, ça colle pas avec ton visage et puis ça se fait plus ». Et là, elle me répond « pourtant c’est super à la mode ! ». Tu te rends compte ? J’haaaaaallucine ! Elle a jamais ouvert un Vogue de sa vie et elle veut m’apprendre mon métier !

Tout ça avec 2400 mots/minutes et les bras qui gesticulent dans tous les sens. Je suis sûr que tu as l’image. Ça te semble caricatural ? Pourtant je n'exagère pas.

Alors évidemment, Nicolas, soit tu l’aimes, soit tu le détestes. Mais il ne laisse pas indifférent.

Au-delà de tout ça, c’est surtout un excellent coiffeur et visagiste. Il écoute ses clientes bien sûr, mais il comprend très vite ce qu’il faut faire ou pas. Et jusqu'où il est possible d’aller. Puis il expose ses choix. Parce que c’est d’abord un artiste, un créatif. Et on finit par l'écouter.

Et lorsqu’il a terminé, on lui dit « ah oui, tu avais raison, j’aime beaucoup. »

Le résultat ?

✅ Des clientes qui font plus de 100 bornes pour venir se faire coiffer chez lui.

✅ Un panier moyen qui ferait rougir de jalousie des coiffeurs chics en centre-ville.

✅ Et un salon qui existe depuis plus de 23 ans avec 3 salariés à temps plein. Dans un village dortoir de 1000 habitants.

Bien sûr, comme tu t’en doutes, il y a une morale derrière tout ça et c’est ce bon vieux Morpheus qui nous la donne :

Concentre-toi sur ce qui fait ta force et développe-le au maximum. Ne cherche pas à plaire. Assume qui tu es et ce que tu fais. Attire à toi celles et ceux avec qui ça résonne.

C’est ça qui construira ton positionnement et façonnera ton identité de marque.

C’est aussi là que se trouve la future réussite de ton business. 🤩

Envie d'en discuter avec un pro du storytelling et de l'accompagnement entrepreneurial ? Je suis à ta dispo si tu le souhaites.

D'ici là, une bonne semaine. Et à lundi prochain.

Franck