16 mars 2023 - La gendarmerie de l’armement souffle ses 50 bougies.

Le décret du 16 mars 1973 consacre la création de la gendarmerie de l’armement « chargée de la police dans les lieux et établissements relevant de la délégation ministérielle pour l’armement » (la DMA deviendra ultérieurement #DGA – Direction générale de l’armement). Le contexte lié aux évènements de 1968 rendait nécessaire de dédier une force à la protection de l’industrie d’armement reposant principalement à l’époque sur les infrastructures de la DMA.

C’est la toute dernière née des formations spécialisées de la gendarmerie nationale, après la gendarmerie maritime (dont l’origine remonte aux « prévôts de la mer » au XIVe siècle et qui réintègre la gendarmerie par la loi du 2 janvier 1970), la gendarmerie de l’air (créée en 1943), la gendarmerie des transports aériens (mise en place par le décret du 31 mars 1953) et la gendarmerie de la sécurité des armements nucléaires (créée en 1964 sous l’appellation de « groupement spécial de sécurité »).

Petite dernière des gendarmeries spécialisées, la gendarmerie de l’armement reste une entité peu connue, y compris au sein de la communauté des gendarmes. Aucun ouvrage ne traite de son périmètre d’action et de son organisation. Sans doute les considérations liées au caractère confidentiel de ses missions expliquent cette situation. Non la gendarmerie de l’armement n’est pas l’armurerie de la gendarmerie nationale ! Son appellation renvoie à sa filiation historique avec la DGA et son insigne de tradition, parti d’azur et d’azur foncé, comporte en son centre une fusée stylisée d’argent, soulignant l’une des fonctions principales de l’industrie d’armement.

Forte de 318 militaires, la gendarmerie de l’armement exerce, via ses brigades, l’ensemble des missions de la gendarmerie départementale sur des circonscriptions particulières que sont les sites de la DGA, mais également ceux de l' #ISL Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (Haut-Rhin) et du #CEA-DAM de Gramat. En 2017, son modèle s’est exporté au profit du service de santé des armées avec la création d’une brigade de gendarmerie de l’armement au sein de l’institut de recherche biomédicale des armées du #SSA de Brétigny-sur-Orge (91).

La mission de protection est au cœur de l’activité opérationnelle de la gendarmerie de l’armement. La spécificité et la raison d’être de la gendarmerie de l’armement restent la protection du secret de la défense nationale. Les gendarmes de l’armement assurent également un nombre important d’escortes sensibles sur l’ensemble du territoire métropolitain et jusqu’au Centre spatial guyanais, à Kourou. Le groupe de protection de la GARM est dédié à la protection rapprochée des hautes autorités de la DGA et de certaines délégations étrangères. La création de cette unité fit suite à l’assassinat de l’ingénieur général de l’armement René Audran, le 25 février 1985, par des membres du groupe Action Directe. Enfin, la section de recherches de la GARM, dont les enquêteurs disposent d’une compétence nationale, traite d’un contentieux spécifique (enquêtes liées à la délinquance économique et financière du commerce de l’armement, aux accidents mettant en cause un système d’armes français, enquêtes liées à la protection du secret).

Au cours de ses cinq décennies d’existence, la gendarmerie de l’armement aura connu de nombreuses évolutions, suivant en cela celles de la DGA. Si les structures et les capacités se sont adaptées à leur temps, les femmes et les hommes qui servent au sein de cette formation ont gardé intact leur motivation.