2016 : à la recherche de l'authenticité qui rassure
Le temps des voeux et des bonnes résolutions est venu. Je vous propose quelques réflexions, dans un récit personnel : il n'est pas drôle, et il m'expose jusque dans ce qu'un professionnel dissimule, normalement. Je n'en oublie pas qu'un entrepreneur est d'abord quelqu'un de pragmatique. Mais prendre un peu de recul et réfléchir à la marche du monde permet d'affiner la stratégie et l'efficacité de nos entreprises. En 2016, je gage que nous serons nombreux à être -humainement- meilleurs qu'avant. Enfin une bonne nouvelle. Bonne année!
Préliminaires
D'abord et surtout, j'ai réalisé la prise de vue qui illustre cet article l'été dernier. L'image suffit à exprimer tout le bien que je vous souhaite pour l'année qui commence.
Ami lecteur, en l'absence de volonté de philosopher, je te conseille de zapper et d'attendre 10 jours avant de revenir trouver un article plus conforme à la ligne éditoriale du blog du DAF freelance. Et pourvu que le côté obscur de la force ne s'exprime qu'au cinéma ... tout ira bien!
Pour dire un mot du millésime 2015...
D'un point de vue comptable, l'exercice révolu a été un bon cru, pour Adjuvamus. Pour l'avenir, tout reste à faire...
On dira tous en choeur qu'aux difficultés économiques, auxquelles nous sommes tous "habitués", un motif d'anxiété lancinant est venu s'ajouter. A titre personnel, j'ai observé par deux fois, en janvier, d'abord, puis en novembre dernier qu'en tant qu'être humain, la plupart d'entre-nous a besoin d'un cadre, pour gagner de la confiance. A bien y réfléchir, les parents définissent ce cadre pour leurs enfants et, les psys vous le rappelleront, l'enfant que nous étions demeure en nous pour la vie entière.
Je m'explique : assez isolé lors du massacre du début de l'année, suspendu aux infos en continu et, ce n'est pas original, totalement sidéré, j'ai mis un laps de temps énorme a retrouver une certaine capacité d'analyse. Des circonstances professionnelles m'obligeaient alors à un certain confinement (en janvier dernier je concevait les cours que j'ai donnés cette année). Seul, tout au long de ces jours tragiques, j'ai tardé à me ré-assurer au contact d'autrui. "Mon" média, la radio, n'avait aucune information rassurante à donner. Sur les réseaux sociaux, il était de bon ton d'affirmer qu'on avait "même pas peur"; j'ai suivi le mouvement, alors que, j'ose le dire, la peur me liquéfiait. Le danger était partout.
C'est finalement la jeunesse, à savoir mes filles (19 et 16 ans) qui m'ont inspiré, à ces tristes occasions, la réflexion que je vous ai soumis : nous sommes tous tributaires d'un cadre rassurant, au sein duquel évoluer :
- en janvier dernier, dès le début de ces jours affreux, la salle de séjour est redevenue salle commune. Mes enfants s'y sont installés jusqu'en fin de soirée, pour y faire leur travail. Habituellement, sauf le temps du repas du soir, chacune occupe sa chambre pour réviser ses cours. Nous n'avions aucune information à partager qui puisse atténuer le choc, aucune réponse à nos questions : pourquoi ? Comment est-ce possible ? L'horreur sera-t-elle finie lorsque les crapules auront été neutralisées ? Nous n'avions pas de réponses satisfaisantes, mais nous éprouvions la nécessité d'être ensemble. Sans y avoir réfléchi : la nature humaine nous a conduit à renouer avec un réflexe primaire : nous regrouper.
- c'est difficile a écrire, mais j'ai moins mal vécu le 13 novembre que le mois de janvier. Et pourtant le bilan est pire et une famille de ma ville reste inconsolable. En novembre, les faits se sont imposés à nous alors que nous étions tous au bercail. L'aînée de mes filles dormait déjà lorsque les mauvaises nouvelles ont été annoncées. Sa vie d'étudiante l'avait conduite à passer la nuit dehors, la veille, en terrasse, puis dans une soirée de carabins. Au coeur du Paris des noctambules, au coeur de la cible. Ce soir-là, encore, la jeunesse m'a montré, sans y penser, le pouvoir du être ensemble, pour (re-)trouver la sérénité. Réveillées par le tohu bohu que nous faisions encore à deux heures du matin, mes deux grandes filles ont fait, cette nuit-là, lit commun. Il n'y avait rien à faire, il n'y avait pas de mots, mais elles se sont regroupées spontanément : vivre ensemble, parler, être physiquement proches.
C'est un peu cucul la praline mais, depuis que j'ai la chance de proposer mes services, en tant que chef d'entreprise, je défend quelques principes simples :
- la première richesse d'une entreprise, c'est la ressource humaine qui l'anime.
- le réseau professionnel ne sert pas à vendre : on y tisse des liens humains de nature a construire ce fameux cadre, au sein duquel notre action professionnelle peut s'inscrire
- un projet d'entreprise commerciale s'articule autour de la nécessité de satisfaire chaque client contre une rétribution de juste mesure ; tout autre modèle ne relève pas de ce qu'on peut appeler "commerce".
Ces valeurs, pour les entreprises, sont, à mon avis tout à fait primordiales. Dans le contexte anxiogène qui nous opresse, les performances individuelles risquent, dans les prochains mois, d'être impactées par le ressenti de chacun face à des évènements perpétrés dans le dessein de déstabiliser chacun de nous.
Article publié initialement sur le blog du DAF freelance
Organiser la résistance
En tant qu'entrepreneur, vous tirez les wagons du train que vous conduisez ? Les évènements vous imposent de porter désormais une nouvelle casquette : il vous revient de vous soucier davantage encore de ceux qui collaborent à la bonne marche du convoi, autant que du confort des clients-passagers. La bonne marche de l'économie, en 2016 repose sur la capacité des entrepreneurs à ra-ssu-rer. Prendrez-vous la résolution de créer un cadre propice à l'épanouissement, malgré ... tout!