21ème anniversaire de l’adoption définitive de la loi sur la parité, poursuivons le combat !

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Simone de Beauvoir 

Hier, nous fêtions le 21ème anniversaire de l’adoption définitive de la loi sur la parité, qui garantit un égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux. Une première dans un milieu jusqu’alors principalement réservé aux hommes. 

Le cheminement pour la reconnaissance des droits des femmes fut long et tourmenté : droit de vote en 1944, exercer une profession et ouvrir un compte bancaire en 1965, puis la reconnaissance du droit à disposer de leur corps par la légalisation de l’avortement en 1975.

Si le cadre constitutionnel et légal ne souffre d’aucune ambiguïté, l’égalité réelle n’est pas là. Les femmes, soit plus de la moitié de l’humanité, sont trop souvent absentes des postes à responsabilité ou des fonctions électives. Elles subissent également les temps partiels non souhaités, des salaires inférieurs à leurs homologues ou encore des plafonds de verre qui persistent dans l’entrepreneuriat. Ces freins sont encore plus nombreux lorsque ces femmes sont jeunes. 

Que cela soit le fruit d’une discrimination initiale ou d’une autocensure qu’elles s’imposent, les femmes sont trop souvent absentes des lieux dans lesquels elles devraient être représentées et les lois sont trop souvent contournées. Une aberration que nous ne pouvons plus cautionner. 

Le Président de la République, Emmanuel Macron, a déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes « grande cause du quinquennat ». Les premiers résultats sont là, mais il faut aller plus loin car les obstacles sont encore trop nombreux, à commencer par la vie professionnelle des femmes. 

La crise sanitaire que nous connaissons nous éloigne de cet objectif. Une étude du Forum économique de Davos du 31 mars dernier établit que cet évènement a fait perdre 36 ans à l’égalité femmes – hommes, 36 années supplémentaires qui viennent s’ajouter aux 135 années déjà nécessaires pour atteindre ladite égalité. Rien n’est donc jamais acquis comme l’affirmait Simone de Beauvoir. 

Je profite de cette date anniversaire pour saluer les progrès permis grâce à mes collègues Marlène Schiappa et Elisabeth Moreno. En 4 ans : un index d’égalité femmes hommes a été instauré afin de corriger les anormales différences de salaire qui persistent ; les entreprises se sont vues fixer des objectifs de représentation équilibrée au sein de leurs équipes dirigeantes ; des protocoles ont été mis en place pour favoriser la reprise d’activité pour les parents de jeunes enfants ; et enfin, sans exhaustivité, à compter de Juillet 2021, le congé paternité va être doublé. Les actes sont là. 

Je crois aussi qu’atteindre l’égalité réelle est un combat de tous, tous les jours. Chacun, homme comme femme, doit se sentir concerné par ce véritable enjeu de notre temps. Notre jeunesse nous challenge en la matière. Elle ne se résout pas à ce constat et a à cœur de faire bouger les lignes, de mettre fin à cette inégalité qui n’a pas de raison d’être. 

Nous n’avons plus de temps à perdre en matière d’inégalités de genre alors : agissons !