24 lettres, pas mieux !

24 lettres, pas mieux !

Arrêtons nous un instant sur ce mot indigeste de la langue française : l’apopathodiaphulatophobie.

Ce nom d’une complexité rare désigne la peur d'être constipé. Soyons précis, il ne s’agit nullement d’un problème de constipation mais simplement de définir ici, la seule perspective d'être « bloqué ». Cette appréhension qui suffit à se lancer dans une surconsommation de produits laxatifs, potentiellement dangereux pour la santé. Voilà une phobie bien réelle qui peut donc entraîner de graves complications et de nombreux allers-retours aux toilettes.

Très bien mais alors, c’est quoi l’idée, où veut-il en venir avec cette notion d’apopathodiamachinbidule ? Qu’est ce que la peur de la constipation vient faire dans une publication Linkedin”.

Si cette question vous traverse l’esprit, bravo, je dirai que vous êtes déjà curieux, puisque cela signifie que vous avez lu le texte jusqu’ici. Autre option envisageable, vous souffrez de constipation régulière et vous mettiez à profit une pause technique pour travailler votre social selling avant de tomber sur cet article a vocation quasi scientifique. Joie de la sérendipité.

Quoiqu'il en soit, cela ne répond pas à la question initiale. C’est vrai, on parle rarement de sujets aussi décalés sur ce réseau social. Je ne suis encore jamais tombé sur un article détaillant les origines de la calvitie par exemple. Alors pourquoi subitement traiter de l’apopathodiaphulatophobie ?

La peur d’être bloqué... ça vous parle ?

Mais si, je suis convaincu que vous voyez chaque jour des collaborateurs pétris de talents et de créativité, des hommes et des femmes dotés de qualités humaines rares et animés par une énergie folle, de réels potentiels capables de partager beaucoup dans leurs environnements professionnels pour accompagner les changements, se réinventer, travailler autrement, mais qui se refusent à transformer l’essai par peur d’être bloqués… pas le courage de sortir du cadre, de se lancer sur un nouveau terrain de jeu, d’expérimenter une nouvelle façon de faire, par peur d’être bloqués.... pas la volonté d’exprimer ce qu’ils pensent réellement, ce qu’ils sont vraiment, leurs mots, leurs personnalités, par peur d’être bloqués.

Sortir du rang, prendre le risque de ne plus être reconnu par ses pairs, prendre le risque de quitter sa zone de confort et de lâcher sa place au sein du troupeau, accepter de mettre un jean parce qu’on n’a pas eu le temps de sortir le fer à repasser pour lisser son costard, prendre la décision de remettre en cause un process vieux de 20 ans, ou simplement être capable de dire non…

Voilà l’enjeu, voilà ce qui occasionne sans doute la peur d’être bloqué pour beaucoup... bloqués dans leurs évolutions, leurs parcours, bloqués dans leurs projets de carrière, dans leurs progressions de la classif A vers la classif B ou tout simplement dans leurs postes, bloqués sur un chemin dont ils ont parfois complètement perdu le sens à force de faire semblant.

Résultat, ici, point d’abus de laxatifs (encore que, je ne serai pas surpris que pareille attitude conduise à la constipation), mais des conséquences toutes aussi nocives pour les intéressés et leur entourage professionnel.

Combien se cachent quotidiennement derrière un masque, enfilent chaque jour un costume qui n’est pas le leur, jouent la comédie et privent leurs collègues ou leur entreprise de savoir faire et de savoir être bien réels, gâchent leur énergie pour quelques managers d’un autre temps, qui n’ont pas encore compris l’intérêt de justement libérer cette énergie, d’inciter leurs équipes à se lâcher, à exprimer leur créativité, à devenir force de proposition et preneur d’initiatives, à simplement devenir eux mêmes sans le nez de clown triste et la cravate à pois.

Apopathodiaphulatophobie donc, la peur d’être bloqué, constipé (en quatre mots, ça fait “con ce type est”). Alors, si vous êtes arrivés jusqu’ici et si vous vous dites que cet article est tiré par les cheveux (teasing pour un prochain post sur la calvitie), je comprendrai.

Néanmoins, l’usage de ce mot complexe n’avait d’autre but que de vous inviter à rester vous mêmes en toutes circonstances, à libérer votre énergie créatrice, à vous dévoiler, à offrir le meilleur de vous mêmes quitte à parfois casser les codes et sortir du troupeau. N’ayez plus peur d’être bloqués, les temps changent, les entreprises se transforment et elles ont besoin de tous les profils pour progresser, de toutes les idées nouvelles pour continuer d’exister. Dans ce contexte de changement et d’innovation permanente, la pensée unique et les comportements uniformisés n’ont plus leur place.

Think different est un slogan publicitaire créé pour Apple Computer en 1997 (22 ans déjà), il doit plus que jamais résonner dans les bureaux de nos entreprises.

Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée, faut que j’y aille, je suis convié à un apérostorming ;)

Catherine Testa

CEO 🍋l’Optimisme, Auteure best-seller « osez l'Optimisme", entrepreneuse engagée qui donne de nombreuses conférences sur l’optimisme... parce que l’optimisme est nécessaire à la construction de notre société !

5 ans

Hors moule.... ;) j'adore ! Merci !

Valérie FEUILLADE

Responsable projet Conformité bancaire - BPCE

5 ans

Je ne te connaissais pas sous cet angle mais chapeau !!!

Fadila S.

Fondatrice Société Au Coeur Calme Accompagnement & conseils bien-être pour femmes sur mesure. Soins énergétiques holistiques. En France 🇫🇷 et à l' international. Top Voice Coach de Vie & Pleine Conscience

5 ans

Article très intéressant. Il y a certes des choses qu on pourrait se garder de partager parce que ben .. ça ne se fait pas !! Évidemment ... n empêche qu on n imagine pas les dégâts d une constipation !! L énergie bloquée .. la difficulté à s ancrer dans la matière tel que l on est peut être un vrai challenge pour beaucoup. 👍

Emmanuelle Vignau

Experte en leadership et prise de parole en public. Orthophoniste, coach certifiée, formatrice.

5 ans

Merci Julien PONS pour cet article percutant pour lequel je pourrais faire des parallèles avec l'éclosion du langage chez l'enfant (cf stade anal Freud). Faire tomber un masque, oser être soi demande du courage et est, comme vous l'expliquez très bien, libérateur en termes d'énergie, de confiance et de créativité.

Valérie LECLEF

Vacancière à temps complet - Chef de Projet DSI retraitée - Caisse Epargne Loire Centre

5 ans

Lu jusque au bout et c'est passionnant. Bravo Julien.

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