3 clés fondamentales pour ne plus subir le stress de la crise

Cette crise qui nous frappe tous depuis plusieurs mois met à mal nos cœurs et nos cerveaux.

Face à cette situation qui dure et dont on ne sait pas quand elle s’achèvera, il devient difficile de savoir par où commencer pour retrouver un peu de paix intérieure.

Infobésité, changement permanent, risque de maladie, de perdre son emploi, nouvelles charges mentales sont autant de stimuli pour nos émotions ; et leur accumulation met notre corps en mode « stress », et ça se traduit par la tempête sous les crânes et dans les cœurs.

L’ambivalence émotionnelle peut s’inviter dans le jeu également. Par exemple, vous pouvez simultanément être soulagé de ne plus prendre les transports avec la maladie qui circule, mais triste de ne plus voir vos collègues ou vos proches à cause du confinement et du télétravail. Tout ceci est tout bonnement épuisant émotionnellement et cognitivement.

Dans ces moments, on n’a plus qu’une envie : retrouver un peu de calme et de sérénité. Mais on ne sait plus par où attaquer le problème. Et s’il ne suffisait que de 3 clés pour y arriver ?

Clé n° 1 : Accepter et apprivoiser ses émotions

Une émotion est une réaction physiologique instantanée. Une émotion n'est pas faite pour être gérée, mais est là pour nous guider, nous alerter sur notre environnement, telle une sentinelle. Il est tout bonnement impossible de vouloir gérer un truc qui se produit en 100 millisecondes et donc nous avons conscience près d’1 seconde après sa survenance.

Une émotion naturelle et adaptée dure en moyenne 90 secondes. Quand on vit une émotion jusqu’au bout (la décharge), on se sent mieux après. Il y a problème quand l’énergie mobilisée lors de la charge et de la tension ne peut pas être déchargée : une énergie mobilisée pour agir qui ne s’exprime pas va rester en tension dans le corps.

Comment fait-on pour apprivoiser ces émotions pour qu’elles ne deviennent pas source de tension ?

Accueillir les sensations physiques

Vos mains refroidissent subitement, votre mâchoire se crispe. C’est peut-être la peur qui se manifeste en vous. Votre corps vous parle, et vous avez tout intérêt à l’écouter, et surtout ne pas lui demander de se taire. De toute façon, il en serait incapable, les émotions sont programmées pour assurer notre survie.

Vous doutez de ce que vous venez de lire ? Essayer de ressentir de la joie alors que vous êtes enfermé dans une cage avec un tigre affamé. Alors, ça donne quoi ? C’est impossible. Votre cerveau SAIT qu’il y a danger et votre corps va chercher par tous les moyens à vous mettre en sécurité, et activer les zones de votre corps qui le permettront. En 3 secondes, vous serez perché au grillage tout en haut, en train de hurler à pleins poumons pour qu’on vous vienne en aide. Pas en train de sourire à pleines dents, les bras ouverts.

Identifier les émotions

Mettre un mot sur l’émotion est fondamental pour réussir à la vivre pleinement, et ne pas laisser le cerveau mouliner dessus pendant des heures voire des jours.

Des travaux en neurosciences menés par l’Université de Californie ont établi qu’il existe pas moins de 27 émotions. Six sont dites « de base » : joie, colère, tristesse, peur, dégoût et surprise. Les 21 autres sont le savoureux cocktail de plusieurs de ces émotions de base.

Savoir faire la différence entre la frustration, l’exaspération et le mépris est très important pour apprivoiser les émotions. Toutes ont la colère en commun, mais cela ne suffit pas. Il existe de nombreuses ressources sur les émotions disponibles en ligne pour vous aider à y voir plus clair.

Mesurer leur intensité

Pour apprivoiser ses émotions, c’est important de les évaluer, sur une échelle de 1 à 10 par exemple. Il y a une grande différence entre la vague contrariété et la rage. Les deux sont pourtant les extrêmes d’une même émotion de base, la colère.

Vous pouvez vous aider de cette rosace, qui en plus de graduer, met des mots.

Comprendre le message de votre émotion

Une émotion est une information sur un besoin non satisfait. Pour vous sentir à nouveau mieux, il faut donc tout simplement combler ce besoin. Encore faut-il justement bien identifier le besoin. Il existe, là encore de nombreuses ressources disponibles pour trouver le besoin non satisfait correspondant à chaque émotion.

La joie se manifeste lors d’une rencontre, d’une réussite ou d’un émerveillement particulier. Cette émotion très puissante vous indique que vous avez besoin de partager, créer du lien. Il est en effet très difficile de ne pas communiquer sa joie, tant on a naturellement envie de la partager. Dans ces moments difficiles que nous travsersons en 2020, il est important de partager ses joies avec son entourage, ses collègues… non seulement ça vous fera plaisir, ça leur enverra de belles énergies, et les incitera à faire de même à leur tour.

Passer de la réaction à la réponse émotionnelle

Assumer son émotion, c’est l’accueillir, la nommer, la mesurer, la comprendre mais surtout assumer votre réponse. Lorsque ce travail est fait, on n’est plus dans la réaction primaire, mais bel et bien dans la réponse.

Si un collègue vous fait un coup bas, l’émotion de base sera probablement la colère, et la réaction émotionnelle, la vengeance. La réponse émotionnelle, elle, sera d’une toute autre nature, et pas forcément un retour de bâton. Vous pouvez décider, sereinement, de mettre en place une stratégie ou un mode de fonctionnement qui ne lui permettra plus de recommencer. Grâce à tout ce travail sur votre émotion, vous trouvez une réponse qui comble le besoin non satisfait sans heurter vos valeurs fondamentales.

Ces étapes vous permettront de faire le ménage dans vos émotions. A force de pratiquer, vous le ferez de façon plus juste et rapide, et la surcharge émotionnelle diminuera.

Clé n° 2 : Maîtriser son environnement

On a vu comment atteindre la paix émotionnelle, mais on peut également agir sur notre environnement, pour limiter les stimuli négatifs.

Choisir son entourage

Une étude montre que nous sommes la somme des 5 personnes dont on est le plus proche. Et une autre, réalisée par Harvard sur une période de 75 ans, montre que le bonheur, c’est la qualité des relations que nous entretenons. Ai-je vraiment besoin d’en dire plus ?

Si vous êtes entouré de gens hyper flippés, contestataires, ou complotistes, peu de chances que votre attention se porte sur des informations factuelles et rationnelles. Votre réalité sera faite de ce que vous échangez avec les personnes dont vous êtes les plus proches.

Limiter les informations anxiogènes

Vous allez me dire que par les temps qui courent c’est tout bonnement impossible, ou dangereux de ne pas se tenir informé. Je n’ai pas dit qu’il fallait absolument se couper du monde et vivre en ermite.

Je dis simplement que vous avez le choix. Vous pouvez vous tenir informé sans regarder BFM TV en boucle (en fait vous n’aurez même aucune information, mais simplement des avis contradictoires émanant d’invités proclamés experts et qui n’osent pas dire qu’ils n’en savent rien ou presque, qui ne vous permettront absolument pas de vous faire une opinion sur ce que l’on vit)

On sait que le virus tue, principalement les personnes âgées et que les hôpitaux sont surchargés. Suivre les chiffres quotidiens vous aide-t-il à en savoir plus, concrètement, ou tout simplement à vous faire encore plus peur ? (je précise que c’est une vraie question, je n’ai pas la réponse)

Sans nier la réalité de la situation, vous pouvez porter votre attention sur les initiatives solidaires pour aider les personnes isolées, ou encore celles mises en place par les entreprises pour accompagner leurs équipes dans cette crise.

Limiter les notifications

En ces temps de surcharge émotionnelle, il est indispensable de supprimer tout ce qui alourdit le quotidien, surcharge notre cerveau et monopolise notre attention. Il y a bien évidemment un outil qui concentre tout ceci : le smartphone. En 15 ans, il s’est imposé dans nos vies et il devient difficile de s’en passer. Pourtant, les notifications coupent notre concentration et mettent à mal notre ouverture d'esprit, les algorithmes ne nous proposant que du contenu similaire à celui déjà vu.

En limitant les notifications de vos applications, vous reprenez le pouvoir sur votre temps, votre attention, et votre discernement en choisissant ce que vous consultez et quand.

Prendre du temps pour soi chaque jour

Il suffit de s’accorder 15 minutes le matin et autant le soir pour se sentir mieux au bout de 10 jours. L’idée n’est pas de profiter de ce temps pour mettre une machine à laver en route ou faire la liste des courses. L’objectif ici est de vous détendre et de reposer votre esprit, loin de toute perturbation. Libre à vous de trouver ce qui vous fait du bien, et de le faire pendant ces temps. Cela peut être de la lecture, de la musique, du tricot, de la méditation…. Ce que vous voulez tant que ça vous allège et vous ressource.

Clé n°3 : Choisir ses pensées

 Se libérer des pensées négatives

Je ne vais pas vous vanter les nombreuses vertus de la pensée positive. Les pensées créent notre vision du monde et donc notre réalité. Voir le monde en noir ne vous aidera pas à trouver des solutions pour demain. Comment faire alors pour choisir ses pensées ?

On fait un pas de côté et on se regarde en train de penser. A quoi pensez-vous ? Cela vous est –il bénéfique ou néfaste ? Si cela vous fait du mal, prenez un papier et notez tout ce qui vous passe par la tête, même si cela vous parait anodin, futile ou ridicule. Quand vous aurez tout écrit, jetez simplement cette feuille sans la relire ni lui porter attention. En vous libérant de ces pensées, vous vous allégez et laissez de l’espace libre pour de nouvelles pensées plus joyeuses.

Alimenter sa source de bonheur

Pour cela, il vous suffit d’identifier ce qui vous rend heureux et de faire en sorte de le nourrir le plus souvent. Par exemple, vous adorez passer du temps de qualité et de partage avec vos enfants, alors faites de profiter des week-ends confinés pour faire des jeux de société ou des crêpes. Vous êtes cinéphile ? Préparez-vous un bon plaid et un film qui vous réchauffe le cœur et c’est parti pour 2h hors du temps.

En manque d’inspiration ou dans l’impossibilité de vraiment faire ce qui vous rend heureux ? Chaque matin, prenez une citation qui vous parle et écrivez-la sur un bout de papier que vous emmènerez partout avec vous.

Conclusion

Cette crise est difficile, mais ce n’est pas une raison pour tout subir de plein fouet. Grâce à quelques petits « hacks » cérébraux au quotidien, vous pouvez gagner en sérénité émotionnelle, reprendre le pouvoir sur votre vie, et surtout moduler vos pensées (et donc votre réalité) pour retrouver la joie de vivre et ne pas vous laisser gagner par l’atmosphère anxiogène.

Et maintenant, pour que ces changements soient effectifs, la dernière clé est… l’action !