Ecarts de retraite entre les hommes et les femmes : situation discriminante ?
Analyse du dernier rapport du COR sur les retraites

Ecarts de retraite entre les hommes et les femmes : situation discriminante ?

39.2 ! Il ne s'agit pas là de la température de votre bébé mais de la différence de pension de retraite entre les hommes et les femmes sur laquelle le dernier rapport du COR apporte quelques renseignements intéressants.

Cet écart a sensiblement baissé en 10 ans puisqu'en 2004 il était de près de 46% pour se réduire en 2015 à 39.2%. Ainsi, un retraité de sexe masculin percevait en 2015 une rente mensuelle brute de 1 728 € contre 1 050 € pour une retraitée de sexe féminin.

Ces chiffres s'entendent nets de tout droits dérivés (c'est à dire hors complément lié à des reversions). Si on intègre les droits dérivés qui concerne plus fortement la population féminine, cet écart se réduit à 25.1% avec un montant de pension brute de  1 309 € en moyenne pour un retraité de sexe féminin.

Pourquoi un tel écart ?

La principale raison repose sur les différences de revenus d'activité qui permettent d'acquérir de futurs droits pour la retraite. Selon la dernière étude INSEE de 2014, les salaires des hommes sont supérieurs de 24% à ceux des femmes ! Cet écart s'explique en partie par une présence plus importante des femmes dans des métiers et secteurs à revenus plus bas (administrations, enseignement, santé...) et par leur taux d'activité qui baisse sensiblement dès lors que les femmes deviennent mères : 72% des mères de famille ont un travail (contre 85% des pères) et 33% de celles-ci sont à temps partiel (contre 4% pour les pères). Restent 10% d'écarts de salaire jugés discriminants à poste, expérience et âge identiques...

Quelle évolution dans les années à venir ?

Les pensions de retraite devraient continuer à converger entre les deux sexes compte tenu des évolutions sociétales qui tendent à réduire progressivement les discriminations salariales en entreprises.

Devrait également contribuer à réduire cet écart le niveau croissant de qualification des femmes qui pour les jeunes générations est supérieur à celui des hommes : 31,3 % des femmes de 25 ans à 34 ans ont un diplôme supérieur à bac + 3 contre seulement 26,4 % des hommes et depuis 2013 un cadre sur deux entrant sur le marché du travail est une femme.

En synthèse, cet écart devrait continuer à se réduire. Restent à voir comment seront traités dans les réformes à venir certains sujets qui pour des motifs d'égalité "hommes-femmes" pourraient recréer de nouveaux écarts. Je ne prendrais que deux exemples : les majorations familiales qui aujourd'hui bénéficient à de nombreuses mères de famille et dont la disparition leur serait très préjudiciable et les écarts d’espérance de vie à la retraite entre les deux sexes qui pourraient amener une réduction de la pension de retraite des femmes pour compenser une durée de versement plus longue que celle des hommes. A suivre....

N'hésitez pas à apporter vos commentaires sur ce sujet ! 

Patrick, votre post est, malheureusement, toujours d'actualité avec, sûrement, quelques différences marginales... La pandémie actuelle nous offre la possibilité, à tous, de comprendre la fragilité de ce que l'on a dénommé, parfois, les "Acquis Sociaux"... Votre/Notre optimisme peut nous inviter à intégrer : 1_les limites atteintes, et maintenant dépassés, de notre "modèle socio-économique" discriminant plus de 50 % de notre population..., 2_inventer une approche plus "sensée", plus "inclusive, compatible avec les : 2_1 limites physiques en termes de ressources de notre, encore belle, "petite planète", notamment sur les ressources, "renouvelables", exploitables avec un/des risques mesurés/compris, 2_2 les limites de "l'individualisme triomphant" depuis les années Thatcher/Reagan, 3_la ré_émergence de l'importance des liens sociaux, notamment, chez les "générations actuelles et/ou en devenir" 4_reste, maintenant, à en convaincre les générations "aux manettes" de viser le "long terme" en matière de "cohésion sociale" L'ensemble de vos posts, positifs, humanistes, sur LinkedIn et, sûrement, vos activités/actions, y participe ! Pour "ceux qui suivent", 😉 dans tous les sens du terme, de vrais Changements dans nos actes/choix...

Marielle Grimeau

Expert retraite et conseiller en évolution professionnelle

6 ans

Il existe malgré tout des solutions qui peuvent efficacement gommer les écarts entre hommes et femmes. Je pense au travail à temps partiel adopté par de nombreuses mères de familles. Très peu demandent à leur employeur de pouvoir cotiser sur du temps plein... des solutions existent à condition que l on soit suffisamment informé... J essaie le plus possible à mon niveau de diffuser ce genre d information.

Auj la retraite de base est calculée sur la moyenne des 25 meilleurs revenus demain cela sera sur toute la carrière .Les femmes ont souvent privilégié leur temps a l éducation des enfants arrêt provisoire de travail temps partiels poste nécessitant moins de déplacements formations réunions extérieures ... et là mécaniquement leur retraite est faible. A quand la reconnaissance par un salaire à celles et ceux qui veillent à apporter des forces vives de travailleurs à la France qui financent les régimes de retraite dont tous les retraites bénéficient. Nous sommes dans un régime de répartition et non à la bourse ou au casino pour nos retraites.

Quand on part avec un écart de salaire flagrant et que l’on ne réussira pas a gommer avant 190 ans... et pourtant les pistes de solutions sont nombreuses : congé paternel obligatoire de 4 mois à la naissance de chaque enfant, garde partagée, véritable partage des tâches, et les employeurs n’auront plus de raison passéiste de nous discriminer... espérons le

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