3e Journée d'étude du Vice-rectorat aux affaires académiques de l'Université d'Etat d'Haïti - 11 mai 2018 « UNIVERSITE, ECOLOGIE ET CITOYENNETE »

L’écologie ne se réduit pas à l’environnement. La défense de l’environnement est une partie du programme écologique. En effet, l’écologie dite intégrale est la relation que tous les êtres vivants et non vivants, naturels ou culturels entretiennent entre eux et avec leur milieu. Parler d’écologie, c’est aborder la question du rapport de l’être humain avec la nature et avec les autres êtres humains. Nous ne pouvons parler de l’écologie en soi. La société et la culture font donc partie du complexe écologique. Les questions politiques, économiques, sociales, militaires, urbanistiques, agricoles relèvent du domaine écologique.

Dans le milieu haïtien, il n’y a pas encore de réflexions sérieuses sur l’écologie. Nos universités n’offrent pas encore suffisamment de programmes de licence ou de master sur cette discipline. Nous voyons peu de spécialistes qui en parlent dans nos différents médias. Nos jeunes et nos étudiants sont loin d’avoir une conscience écologique. Conscient de cette réalité, le vice-rectorat aux affaires de lUniversité d’Etat d’Haïti (UEH) veut interpeller la société haïtienne sur l’urgence de s’intéresser au présent et au futur de l’espace haïtien qui est une partie de Notre Terre qui est notre « Maison commune ».  Il n’y a qu’une terre et nous sommes tous liés. Nous sommes citoyens d’une seule planète qui est notre patrimoine commun.

Le problème écologique ne relève pas d’une seule discipline. Chaque champ du savoir peut l’aborder d’une certaine manière. C’est pourquoi, nous avons fait appel à un ingénieur, le professeur Evens Emmanuel, à un géographe, le professeur Jean Marie Théodat, à un ingénieur agronome, le professeur Neudy Jean-Baptiste, et à un sociologue, le professeur Hérold Toussaint, en vue de nous aider à réfléchir et à débattre sur ce thème : « Université, écologie et citoyenneté ».


ECOLOGIE ET JUSTICE

Herold Toussaint

Résumé

La crise écologique ici et ailleurs entraîne deux types d'injustice: l'injustice sociale, conséqunece de l'atteinte aux droits des travailleurs, des marginalisés et des exclus, et l'injustice environnementale qu'est la violence exercée contre l'environnement, contre l'atmosphère, contre la couche d'ozone et contre l'eau. Un minimum de justice environnementale est indispensable pour assurer une justice sociale minimale et la préservation de notre Maison commune. Nous sommes en présence de deux types de cris: le cri des marginalisés au niveau socio-économique et le cri de la terre.

Face à ces cris, il faudrait faire la promotion d'une double justice: justice sociale et justice écologique


Résumé de Jean Marie Théodat

Trois concepts clés nous permettent d'aborder la problématique haitienne en mettant l'accent sur la congruence de leur actualité dans l'urgence de résoudre les problèmes fondamentaux de la nation haitienne : citoyenneté, écologie et université. Le propos est de souligner la difficulté de résoudre un élément de cette équation sans toucher aux autres car leur relation est organique et structurelle.


Gestion Hydrosystémique, un Conflit Ecologique.

Neudy JEAN-BAPTISTE, Ing-agr., PhD.

Resumé

Les caractéristiques des écosystèmes lotiques changent de leur source à leur embouchure et l’homme est l’un des éléments centraux de ce changement qui impacte négativement le littoral. La notion d'écosystème implique, évidemment, des interactions entre les différents éléments qui le constituent. De plus, chaque écosystème étant défini dans ses limites, il faut en connaître le fonctionnement pour proposer des règles de gestion adaptées et limiter du même coup les effets pervers. Alors, la solution serait de mettre en  place un processus de gestion écologique intégrée, en maintenant les activités humaines dans les équilibres naturels. L'enjeu de cette démarche consiste donc à proposer des règles de gestion des écosystèmes lotiques viables à très long terme, en intégrant l'ensemble des contraintes liées au maintien du fonctionnement écologique des hydrosystèmes et en tenant compte des besoins raisonnés des populations.



Quel pourrait-être l’apport de l’université haïtienne dans la création de l’écocitoyenneté ?

Evens Emmanuel

Résumé

L'écosystème global de la Terre est aujourd'hui en péril. En effet, la nature et notre humanité, composantes principale de l’écosystème terrestre, sont victimes d’une inconsciente tradition des rapports sociaux qui existent entre les êtres humains, les autres êtres vivants et les ressources des sols et des eaux. Le double processus «d’appropriation-désappropriation», caractérisant toute activité technique où la matière est mise en œuvre, a non seulement généré de la pollution en facilitant, entre autres, le transfert de contaminants vers les milieux naturels, mais a également introduit la planète dans un processus climatique indésirable sans précédent. Dans un tel contexte, il parait opportun de se questionner sur l’émanation d’une nouvelle tradition d’abord critique sur les comportements humains vis-à-vis de la nature, mais surtout sur la nécessité de penser, par un enseignement supérieur et une recherche scientifique de qualité, la création d’un écocitoyen capable d’agir sur le fonctionnement du binôme « homme-environnement naturel » en vue d’inverser la tendance des mutations écosystémiques. Dans l’éventualité d’une mouvance globale qui se concentrerait vers une telle émanation, quel pourra-être l’apport de l’université haïtienne dans la création de cette écocitoyenneté ?

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