Adieu Simone Veil... bonjour aux nouvelles députées... qu'elles soient ses héritières

Simone Veil est morte et avec elle une combattante, une survivante d'Auschwitz et la femme qui affronta en 1974 une hémicycle masculin d'une agressivité sans nom... Q uelques documents sonores subsistent, car malheureusement les images témoignant de cette violence sont difficiles à trouver. La vie n'étant qu'un éternel paradoxe, elle s'opposa bien plus tard au mariage pour tous. Signe qu'aucun de nous ne peut préjuger de ce que sont les Valeurs d'autrui. L'important étant sans doute de savoir les exposer et les défendre sans pour autant agresser l'autre. A quoi sert la démocratie sinon à trouver un accord majoritaire pour définir un cadre de vie collectif, malgré nos différences ? "Liberté, égalité, fraternité" mais également "Unis dans la diversité".

Nous venons d'élire 224 femmes députées soit plus de 38% de l'assemblée nationale. Sans vouloir tomber dans un féminisme acharné, peut-on espérer que cette vague féminine pourrait apporter une autre teneur aux débats politiques ? Un peu de douceur dans ce monde de brutes ? Je ne suis pas naïve. La femme n'est certes pas meilleure que l'homme, car la "Femme" n'existe pas plus que "l'Homme" ni que le "Français" d'ailleurs, dont on a pourtant allègrement commenté les intention de vote et les fines stratégies politiques...

N'empêche. La femme, comme le noir, le petit, le gros, le roux, le bègue, le balafré, le bigleux, l'intello ou le prolo, barrez le terme requis selon le contexte, a l'avantage d'avoir connu le statut Ô combien apprenant de MINORITE. Qui dit minorité dit non conforme à la majorité, donc à la norme. Donc a-normal. On est toujours l'anormal de quelqu'un. Question de contexte. Au royaume des aveugles, les borgnes sont roi. Dans un conseil d'administration, les femmes restent minoritaires. Dans un jardin d'enfant, l'homme seul ressent un vague malaise au milieu des assistantes maternelles.

Le jour où l'assemblée nationale sera composée d'une belle grande diversité représentant le joyeux melting pot qu'est en réalité la France, le jour où tous les accents du terroir et d'ailleurs fleuriront sur les radios et les télés nationale, alors nous aurons peut-être gagné la bataille de la diversité, de la tolérance et du respect d'autrui.

En attendant, rendons hommage à Simone Veil, une grande dame dont j'ai toujours admiré le courage et la dignité. Elle rejoint le panthéon des Culottées, merveilleusement racontées par Pénélope Beaugieu, que je vous invite à découvrir, histoire de ne pas déprimer. Les femmes d'exception sont rares mais elles nous sont toute chères. Et pour mieux connaître la grande Simone, le mieux est sans doute de la lire dans le texte...