ADULTE ???

Il y a quelques temps, dans une commission au CJD, suite à ma présentation de projet, lors du debrief, une personne s’adressa à moi et me dit qu’il fallait « que je devienne adulte », phrase qui m’intimait l’ordre d’arrêter de rêver. (Ca c’est mon interprétation 😉)

Ce mot ADULTE m’a beaucoup dérangé et j’ai réagit sans vraiment donner d’arguments.

Ce qui est, pour moi, une vérité fondamentale, c’est que je refuse d’être adulte.

Du moins dans le cadre de la signification que notre société donne à ce mot. Je ne suis pas du tout sûre que la personne en question ai compris mon propos et il me semble, maintenant, que cela a peu d’importance.

Mais, juste pour moi, j’ai creusé les notions que nous mettons derrière ce mot.

Globalement, le Stade Adulte marque la fin, l’aboutissement d’une période de croissance. C’est le nom que l’on utilise pour parler de la fin du développement.

J’ai toujours dit, que toute ma vie et jusqu’à ce que je meure, je voulais grandir.

C’est donc complètement incompatible avec le stade adulte. J’ai encore tellement de chose à apprendre, à expérimenter, à subir, à transcender. Je suis en construction et j’espère pour encore très longtemps.

Il y a, pour moi, dans ce mot, une trop lourde injonction de la société à endosser un costume, des normes, à faire preuve d’une raison apprise comme une leçon, de reddition.

Cela voudrait dire que je suis un être fini depuis longtemps. Quel intérêt de vivre après ?

Le homard, peut vivre une centaine d’année. Quand il a fini sa croissance, il mue. Et cela lui permet de grandir mue après mue.

Devenir adulte, pourquoi transmettre cet objectif à nos enfants ? Arriver à la fin de son développement, est-ce réellement une ambition ?

Je ne veux accepter un principe de réalité qui serait supérieur au principe de plaisir. J’ai besoin de dépasser les limites de ma nature, j’ai besoin de muer, expérience après expérience. Et pour cela, l’enthousiasme et une forme de douce folie me portent.

Je me cherche et mes recherches me construisent.

Je suis Majeure, oui ! Et responsable ; Ayant des droits et des devoirs. Assumant les conséquences de mes actes, insérée socialement, contribuant aux finances publiques, construisant pour un monde meilleur selon ma vision et mes valeurs.

Adulte, Non !

Et je vais finir ce cri du cœur en reprenant une des plus belles phrases de J. Brel dans sa chanson les Vieux Amants : « Et finalement, il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adulte ».

Voilà ! Si je me dis ça, en toute honnêteté, au moment du grand départ, j’aurai un grand sourire pour la vie et encore assez d’espièglerie pour demander à ceux que j’aime de danser sur ma tombe.

Et vous ?

Etes-vous adulte ?

Bonne réflexion à tous.

De Cœur à Cœur,

Ludivine