Afrique Subsaharienne: vers une économie plus autonome?
Les relations entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne ont récemment gagné de l’importance dans le débat public européen, notamment en raison du phénomène migratoire, rarement perçu de manière positive. Malgré cette perception, il a été reconnu par plusieurs institutions internationales qu’entre 2000 et 2017, l’économie de cette zone du globe a progressé au rythme annuel d’environ 5%, et le FMI a récemment estimé qu’entre 2018 et 2023 les perspectives de croissance de l'Afrique subsaharienne seront parmi les plus prometteuses au niveau mondial. Ce paradoxe entre représentations et dynamisme économique met en lumière la méconnaissance chez beaucoup des opportunités offertes par le continent à l’heure actuelle et des nombreuses à venir. En reconnaissant le lien inextricable entre l’UE et l’Afrique dans son discours sur l’état de l’Union de septembre 2018, le président Juncker a proposé que l’UE « approfondisse ses relations économiques et commerciales avec l’Afrique par une politique axée sur les investissements et la création d’emplois ».
L’Union européenne est de fait le premier partenaire commercial du continent africain en sachant que 2017 a vu 36 % du commerce de marchandises de l’Afrique se réaliser avec l’Union, pour une valeur de 243,5 milliards d’euros. En outre, l’UE reste le marché du monde le plus ouvert aux exportations africaines. Le discours du président Juncker avait suivi le Sommet entre l'Union Africaine et l'Union Européenne d'Abidjan en 2017, organisé afin de relancer le partenariat entre l’Afrique et l’UE et visant à renforcer la coopération économique, le développement durable, ainsi que la paix des deux continents. Les deux partenaires se sont en effet engagés à travailler ensemble sur le long terme et de manière stratégique, conscients que dans un monde de plus en plus interconnecté, leurs intérêts communs devraient comprendre aussi les enjeux du changement climatique.
Toutefois, malgré les signaux encourageants et les progrès en termes de croissance, l’Afrique subsaharienne est loin de représenter un environnement stable et prospère pour ses habitants. La majorité des progrès réalisés sur le continent peuvent être attribués à la croissance économique constante de la région et aux stratégies de réduction de la pauvreté mises en place. En effet, si l’Afrique subsaharienne a connu au cours des vingt dernières années un développement économique remarquable qui a contribué à réduire la pauvreté, les niveaux de croissance n’ont pas été suffisants pour générer une transformation structurelle et irriguer toutes les couches des sociétés. Si d’un coté, plusieurs commentateurs ont souligné le besoin d'investissements dans des secteurs tels que les infrastructures, la technologie et l'éducation, de l’autre, d’autres ont remarqué qu’il reviendra à l’Afrique d’inventer son propre modèle de développement, fondé sur une politique économique plus autonome et une véritable participation de la société civile.
C'est vraisemblablement la clé du développement de l'Afrique Subsaharienne : développer l'industrie en tenant des nouvelles technologies et ayant à l'esprit le développement durable. Se doter d'énergies nouvelles et dès à présent poursuivre le développement des infrastructures modernes et innovantes.