Aide Sociale à l'Enfance : Nécessité d'une Prise en Compte Politique et Budgétaire

Aide Sociale à l'Enfance : Nécessité d'une Prise en Compte Politique et Budgétaire

La publication de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) en date du 23 juillet 2024 révèle une tendance préoccupante concernant l’accueil des jeunes en situation de danger ou de vulnérabilité : à la fin de l’année 2022, plus de 208 000 enfants et jeunes majeurs de moins de 21 ans étaient placés sous la responsabilité de l’aide sociale à l’enfance (ASE), marquant une augmentation de 49 % par rapport à l’année 2002. Sur un an, cette augmentation s’élève à 1,7 %.

Les dépenses des départements pour l’ASE ont atteint 9,9 milliards d'euros en 2022, ce qui représente une multiplication par 2,3 des dépenses totales depuis 1998. Selon l’étude, 79,8 % de ces dépenses sont consacrées à l’accueil des jeunes, 5,9 % à des actions éducatives, et 3,2 % aux allocations. Au 31 décembre 2022, la prise en charge des jeunes par l'ASE concernait 208 064 individus de moins de 21 ans, une hausse notable par rapport à 2002, alors que la population de cette tranche d’âge n’a augmenté que de 0,6 % sur la même période (cf. Tableau 1). Parmi ces jeunes, près de 17 000 ont été placés directement par décision judiciaire, principalement auprès d’un tiers digne de confiance. En outre, plus de 191 000 ont été confiés à l’ASE, soit à la suite d’une décision judiciaire, soit dans le cadre d’une décision administrative, incluant les pupilles de l’État et les jeunes accueillis provisoirement avec l'accord de leur famille.

En ce qui concerne leur mode d’accueil, parmi les jeunes confiés à l’ASE, 41 % sont pris en charge dans des établissements, tandis que 38 % sont placés en famille d’accueil. Les 21 % restants sont répartis dans des structures diverses telles que des familles adoptantes, des internats scolaires, des hôtels, des foyers pour étudiants ou jeunes travailleurs, ainsi que des logements individuels. Certains d’entre eux attendent encore un lieu d’accueil (cf. Tableau 2).

La répartition par âge révèle que la majorité des jeunes accueillis ont plus de 12 ans, tandis que les enfants de moins de 6 ans sont sous-représentés, ne constituant que 15 % des jeunes pris en charge par l’ASE, contre 24 % pour la population générale des moins de 21 ans, ce qui constitue un écart important (cf. Tableau 3).

Enfin, en termes de répartition par sexe, les garçons sont plus nombreux à être confiés à l’ASE, représentant 60,8 % des jeunes pris en charge. Cette proportion plus élevée chez les garçons souligne une vulnérabilité accrue de ce groupe face aux risques sociaux et familiaux.

En conclusion

Les données de l’étude publiée par la Drees révèlent une augmentation notable du nombre d’enfants et de jeunes majeurs pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, ce qui met en évidence l'intensification des risques sociaux auxquels ces jeunes sont exposés. Cette tendance souligne non seulement la persistance de la vulnérabilité chez les jeunes populations, mais aussi la nécessité de réagir de manière plus efficace. Face à cette situation, il devient essentiel de renforcer les actions éducatives, d’améliorer les conditions d’accueil et de proposer une réponse mieux adaptée aux besoins spécifiques de ces jeunes. Par ailleurs, il est crucial qu’une prise en compte politique et budgétaire vise un soutien durable de ces initiatives, en veillant à ce que les ressources allouées à l’aide sociale à l’enfance répondent aux enjeux croissants de cette prise en charge.
Tableau 1
Tableau 2
Tableau 3

Les informations proviennent de la Drees ainsi que de la ressource " Démarches administratives - quotidien du citoyen. "

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