Aider pour exister, un vrai faux bon plan?

Aider pour exister, un vrai faux bon plan?

  • Vous êtes du genre à être souvent prêt.e à aider, quitte à faire à la place de ?
  • Petit.e, vous vouliez sauver le monde, grand.e vous êtes le premier.e à proposer votre aide même quand personne ne l’a demandée ? 
  • Quand c'est compliqué de rentrer une relation, vous vous débrouillez pour d'abord rendre service?
  • D’ailleurs vous dîtes souvent qu’aider c’est ce qui donne du sens à votre vie !
Mais pourquoi en parler puisque ça fait du bien à tout le monde, non ? 

Et bien parce tout irait bien dans le meilleur des mondes, si juste après il n’y avait pas cette seconde phrase qui surgissait  « avec tout ce que j’ai fait pour lui, voilà comment il me remercie ! », ou cette troisième : «je n’en peux plus, je suis épuisé.e, je porte trop de choses… tout le monde compte sur moi  » ! 

Ce "syndrôme du sauveur" est assez répandu parmi les personnes (femmes et hommes) que j’accompagne.  Ce qui pose problème, c'est lorsqu' il devient un de nos modes privilégiés pour entrer en relation. Il est alors porteur de frustrations, de déceptions et source de conflits relationnels.

"Quand est-ce que ça n'est pas juste de donner ?"
  • Sans demande de la part de l’intéressé.e, le "sauveur" agit à la place de « ». Faisant ainsi, il enlève à l’autre une part de sa responsabilité dans ses actes, ses choix, ses décisions. 
  • Cette forme de relation peut engendrer à terme une situation de dépendance voire de « dette » du destinataire envers l’émetteur.
  • Enfin entrer en « sauveur » dans une relation nourrit le terreau de jeux relationnels dans lesquels très vite les rôles se succèdent : le triangle de KARPMANN encore appelé triangle dramatique bien connu chez les spécialistes de l'analyse transactionnelle décrit parfaitement ces jeux où au départ d'une intention qu'on estime louable, la relation se détériore et nous amène dans des postures de persécuteur ou de victime.
"Alors, quelles pistes explorer ?"
  • se contraindre à n'intervenir que sur demande :  face à un collaborateur, un collègue dans une situation difficile, préférez le :  "Comment puis- je t’aider ? Qu'est ce qui pourrait t'aider?" Par ces mots, vous amènerez votre interlocuteur à formuler sa demande, ou pas d'ailleurs.
  • apprendre à se centrer sur vous et vos besoins. J’observe très souvent la difficulté voire la peur de ne pas trouver sa place, chez ceux que j’accompagne. Pour cette raison, ils choisissent (consciemment ou pas) le rôle du sauveur. Très schématiquement, ça pourrait donner « je me sens différent des autres. Pour exister, être reconnu, je donne, je donne …». Si vous vous reconnaissiez dans ce que je décris, alors vous pourriez essayer de répondre à cette question : "à quoi, à qui est-ce que je réponds, en agissant ainsi ?".   C’est une façon toute simple de vérifier que vous répondez  bien à vos besoins. 
  • Enfin, apprendre à se reconnaître en dehors du regard de l’autre. Le désir de donner, de sauver est souvent imbriqué à un profond besoin de reconnaissance. Donner toujours plus pour espérer être reconnu(e) comme le grand professionnel que vous êtes, pour l’excellence de vos talents, ou/et pour être accepté dans un groupe ou une communauté. Or l'apaisement vient de l'abandon de la quête sans fin de la reconnaissance extérieure pour entamer celle de la reconnaissance que vous vous donnerez. 

Un long chemin, j’en conviens. D’autant plus, lorsqu’on a passé une grande partie du temps à essayer de s’accepter avec sa singularité. Mais c’est bien la voie pour nourrir et prendre soin de son (grand) besoin de reconnaissance. 

Si vous vous retrouvez dans cette quête et de ce besoin de prendre votre place, d'être reconnu.e, que vous avez envie d'en parler, je vous invite à prendre RV. Lors de cette séance que je vous offre, nous vérifierons ensemble si je peux vous aider et comment nous pourrions avancer ensemble.

Cristina Filipe Araujo

Multilingual digital project manager

4 ans

Aïe aïe aïe ! Comme tu l'écris en fin d'article c'est un long chemin... ça confirme sur quoi je dois travailler: "apprendre à se centrer sur vous et vos besoins".

Virginie Michelle Dupont 🌍

Entreprends ta Vie et Brille dans l'Ultime Confiance sans Burnout ni Perte de Sens 🌟 Reconversion Pro 🌍 Profiler 🎯 Neuroception 🧠 Résilience 🚀 Deviens LE Leader Humaniste Emotionnel tant recherché 🥇

4 ans

Garder ses frontières, ne pas sauver pour recevoir de l'amour. Ceci me fait penser à l'énnéagramme où le profil type du sauveur est l'altruiste. Cet altruiste est un humain qui fait passer les besoins des autres avant les siens. Quand il l'a compris et s'appuie sur ses ressources internes et ses forces, il devient un terrible leader 🌸 Je pose çà là ma chère Isabelle LECLERCQ

Coralie Deny

Comptable Fournisseurs

4 ans

Votre post me parle complètement. J'ai appris cette semaine que nous portons tous en nous des 5 blessures émotionnelles plus ou moins élevées. En vous lisant, j'ai pensée que le syndrome de sauveur va avec la blessure de l'abandon.

Très parlant ! Merci pour cet éclairage Isabelle

Camille Descamps, Ph.D

🖌 Faites de vos contenus, l'ADN (atout distinctif naturel) de votre marque. J'accompagne les entreprises à communiquer par le sens à travers des messages impactants |Copywriting print & digital | Marketing de contenu

4 ans

Merci beaucoup Isabelle pour ton éclairage. Pas évident de sortir de cette posture, et de sortir du triangle dramatique. Prendre plus confiance en Soi et être assertif sont certainement des clés pour mieux nous remettre et remette l’autre à sa juste place.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets