Ainsi la création prend acte.
A chaque fois que j’ignore, je poursuis. L’inconnue m’attire. La question vient : comment m’approprier ? Le tâtonnement débute. Je transpire. L’angoisse est prégnante. J’ai la sensation étrange de parcourir quelque chose. La nouveauté est où je ne connais pas. Ne pas connaître ne veut pas dire ne pas sentir ni ressentir. L’inconnue me drague. Je suis sans dessous. En équilibre puis déséquilibre. Je vacille. L’inexistant m’attire et me renverse. Je ne m’attendais pas à çà. La surprise est totale. Yeux fermés ou à peine entrouverts, ensuite écarquillés. Créer est loin de la sinécure, cependant j’y trouve ce que tout spectateur qui se rend au cinéma de découverte éprouve. Je suis pantois, bras ballants, comme défait et disons-le, sidéré. La sidération agit au croisement de l’exogène et de l’endogène. Le saisissement provoque une déflagration pour ne pas dire un choc. S’approprier la chose ou se faire dévorer. C’est là qu’on s’aperçoit que la mort est à chaque pas à deux pas. L’expression tomber des nus prend ici toute sa signification. L’érotisme permet de redresser la tête et de partir à l’attaque de la bête. L’égo en prend un coup. Moi ne compte plus tant que la bête qui trace son chemin en soi. Ainsi la création prend acte. Appelons-la ensuite objet, sujet, projet. Appelons-la comme on veut. La dénomination vise juste à rassurer le spectateur que nous sommes. JET16.8©PN