l'âme de la création
J’écris pour dire quelque chose. Je pourrais presque dire que je crée pour dire quelque chose. Écrire créer sont proches. Dans le sens qu’on veut, on se lance à l’assaut de la création peut-être aussi pour tester sa résistance à l’amour. L’âme de la création, c’est ce vertige et vestige qui date et atteste de quelque chose. On traverse et peut-être inverse quelque chose. On ne sait pas ce qu’on fait mais on le fait parce qu’on sait qu’on a ça à faire. On s’y emploie corps et âme. On teste sa résistance d’abord dans le corps puis l’amour suit. Faut du corps pour créer. Se soustraire de la matérialité, c’est prendre le risque, inévitable, de trébucher voir de se démettre. Nombreuses sont les personnes qui ont expérimenté la traversée des âges et du miroir et qui se sont démises de toutes fonctions aux dépens de celle unique de créer. On ne peut pas et ne doit pas se soustraire de la matérialité. On doit et peut au contraire s’appuyer dessus pour réaliser des oeuvres qui attestent et signent la traversée. Le monde inversé existe, c’est celui dont je parle et reparle. On peut chercher à le comprendre mais ça n’est évidemment pas de cet acabit dont il s’agit. Comprendre la création serait comme vouloir comprendre la vie alors que celle-ci demande juste à être vécue. Exister c’est vivre. Créer c’est vivre. On touche quelque chose qui ne peut se raconter mais juste se constater. Comme c’est le cas dans toute aventure, il s’agit de s’y jeter pour voir de quoi il retourne, voir au sens figuré. On ne voit rien d’autre qu’un objet créé, mais le partage de l’expérience entre le créateur et l’acquéreur reste de l’ordre du mythe. Pourquoi acheter une oeuvre de création ? Nombreux sont ceux qui se ruent dans des boutiques ou sur des marchés qui proposent des oeuvres de création en édition unique ou limitée. C’est le mythe du luxe et plus avant de la luxure qui est ici à l’oeuvre. L’aventure textuelle de l’objet rejoint l’expérience sexuelle du corps traversé et inversé. On touche à l’extraordinaire et quand on y goûte, on en redemande. Le péché originel flambé et vilipendé par les religieux et moralistes agit ici comme un interdit à ne surtout franchir sous peine de s’y voir pétrifié et ou crucifié. Si on ne retient pas les sornettes de l’interdit à la source, la voie est grande ouverte et offerte à la découverte. Plus on s’y jette, plus on s’y projette et plus on s’y rejette. Plus loin, toujours plus loin, plus haut, plus fort, plus vite. On retrouve ces sensations aussi dans le sport de compétition. L’extase vécue dans le corps égale l’amour du travail bien fait et infini. On cherche ça. On trouve ça. On recherche ça. On retrouve ça. Et ainsi de suite. Jusqu’à ce que mort s’en suive… Vivre, c’est ça. Créer, c’est ça. Le reste à côté, paraîtrait presque de la gnognote. ©PN
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