Alimentation de demain - Vers l'essor des fermes verticales ?
Les fermes verticales intéressent de plus en plus les acteurs de la distribution mais aussi les investisseurs. Elles attirent de plus en plus puisqu'elles pourraient résoudre plusieurs problématiques ; a commencer par le défi de nourrir 9 milliards de personnes d'ici 2050 tout en préservant la planète. Un autre avantage est de ne plus exploiter les terres agricoles, déjà sur-sollicitées dans le système alimentaire actuel. Et donc de pouvoir cultiver localement et commercialiser des produits frais. Ces fermes d'intérieur peuvent être installées n'importe où en ville, un atout inestimable à l'heure où dans toutes les grandes métropoles, l'espace se raréfie.
Grâce à cette technologie, nous pouvons cultiver dans différents endroits, en créant et en maintenant un environnement idéal pour que n'importe quel végétal se développe
Osnat Michaeli, l'une des fondateurs d'Infarm
FONCTIONNEMENT DES FERMES VERTICALES
Dans une ferme verticale, les cultures ne sont pas tributaires de la surface au sol, les légumes sont cultivés sur plusieurs étages. Le principe des fermes verticales est de faire pousser des végétaux à l'intérieur, sans utiliser de pesticides et en consommant le moins d'eau possible - en général, ces dernières utilisent ainsi 95 % moins d'eau que leurs alter ego conventionnels. Les légumes puisent de l’eau dans laquelle leurs racines baignent (ce qu’on appelle l’hydroponie) ou de la brume pulvérisée directement sur leurs racines (l’aéroponie) tous les nutriments nécessaires à leur croissance. Tous les facteurs sont rigoureusement pensés pour que les plantes se développent de manière idéale dans un climat parfaitement adapté à leur croissance. Résultat : les fermes verticales affichent un rendement pouvant dépasser 100 fois celui de l’agriculture traditionnelle1, pour une consommation d’eau 10 fois moindre
LES PRINCIPAUX ACTEURS DU SECTEUR
INFARM
Avec 100 millions de dollars récoltés lors d'une nouvelle levée de fonds, la start-up allemande Infarm va pouvoir poursuivre sa conquête des grandes métropoles. Jeune pousse spécialisée dans les fermes verticales, Infarm propose à ses clients la location de potagers d'intérieurs pour profiter de produits frais toute l'année. Son portefeuille compte déjà des dizaines de clients, dont 25 acteurs de la distribution tels que Casino, Intermarché, mais aussi Metro et Amazon Fresh en Europe. Ce qui fait d'Infarm l'un des enfants prodiges de cette industrie émergente et en pleine expansion.
InFarm n'est pas la seule à s'être positionnée sur le secteur. La chaîne de distribution en ligne britannique Ocado, qui livre les produits Marks & Spencer entre autres, a ainsi pris une part majoritaire de 58 % dans « Jones Foods », la ferme verticale la plus grande d'Europe. L'ambition : fournir des produits frais à ses clients en moins d'une heure.
FARM.ONE
Pour Farm.one, le principal partenaire est le néerlandais Philips, à la pointe de l'innovation dans le secteur. « La majorité de nos ampoules viennent de là-bas », révèle Robert Laing. Ce qui est loin d'être un hasard puisque la firme européenne est l'un des trois leaders du marché de l'éclairage horticole. La start-up Farm.one cultive ses plantes dans une cave new-yorkaise.
PLENTY
Outre-Atlantique, la jeune pépite californienne, Plenty, a de son côté levé 200 millions de dollars. Une autre start-up, Bowery Farming, a quant à elle réussi à séduire la maison mère de Google, Alphabet, et le patron d'Uber Dara Khosrowshahi, qui ont injecté 90 millions de dollars dans son business.
ET DEMAIN ?
Sachant que les espaces se raréfient de plus en plus, doit-on s'attendre à voir arriver de plus en plus de fermes verticales pour compléter notre production actuelle ? Ou doit-on s'attendre à un basculer dans un monde où une production "verticale" devient une nouvelle normale ?
#Food #Foodtech #Innovation #VerticalFarm #Data
Twitter @thomashohweyer – LinkedIn/thomashohweyer