Allégorie prémonitoire

Le crash tant redouté s'est produit.

Comme cet autocar, notre mode de production est entré dans le mur. Les victimes ne sont pas désincarcérés de l’épave (même si certaines se sont extirpées, munies d’un gilet jaune).

Coincées par tout ce qui les relie au véhicule, elles n’arrivent pas à se dégager.

Tout un tas d’obligations, de lois, de règlements et de contrats divers les maintiennent sanglés. Elles voudraient que la structure cède ou se plie, qu’elle les libère. Leurs appels sont sans effets.

Un système ne se découpe pas de lui-même. Il résiste par tous les renforts qui ont été installés pour assurer sa solidité. Les outils nécessaires, marteaux de sécurité, cisailles... sont entre les mains de ceux et celles qui prennent l’initiative de s’en servir. Un système ne se débranche pas de lui-même. La batterie doit être débranchée avant que le feu ne prenne.

Il faut s’extraire de la carcasse et ne pas renoncer à poursuivre son chemin par ses propres moyens. Les échanges de travail, de biens et de services doivent retrouver leur pleine liberté, doivent pouvoir fonctionner sans entraves.

Les transformations profondes, les ruptures abruptes qui s’imposent rencontreront de l’opposition. Dans ce cas, elles passeront inévitablement par de la désobéissance civique. Question de force majeure, question de survie.