Alors comment se porte notre industrie?
Chez WHYN, on a lancé en 2020 le Tour de France des Industriels première édition avec une trentaine de PME visitées et en 2021 on a réalisé la Seconde Edition, le Tour du Renouveau, et nous sommes allez à la rencontre des dirigeants des TPE et PME industrielles de toute la France pour prendre la température.
L’après Covid, la croissance est bien et en particulier en France.
Pour l’industrie du textile l’état des lieux est le suivant:
1, le secteur se porte bien avec un intérêt grandissant pour le MIF
2, il souffre de la hausse du prix des matières premières et de l’énergie.
3, il fait face à un manque de main d’œuvre.
Plus de 50% de la production française va vers des usages techniques (aéronautique, auto, santé, construction, la décoration). L’habillement est loin d’être le secteur dominant ; mais le MIF prends des couleurs.
«C’est un secteur en résilience, qualifie Martin Breuvart, Président de Lemahieu dans la région lilloise. Depuis 2016, les chiffres d’affaires, les montants à l’export et les salaires sont en hausse de manière assez continue, de 2 à 5 % selon les domaines. » C’est bien le textile technique qui porte la croissance, mais les crises sanitaire et climatique ont permis de redécouvrir le vêtement français
« Plus de 95 % des vêtements vendus en France sont importés, me rappelle Martin. Quant production française gagne un point, c’est 4000 emplois créés en France. Aujourd’hui, tous les acteurs notent une appétence pour le made in France. Quelques fois, ce n’est qu’une collection “capsule”, mais une “capsule” peut faire des dizaines de milliers de mètres importants pour l’entreprise qui décroche le marché. » Le prêt-à-porter ne sera jamais franco-français, il faut s’y résoudre. « D’autant qu’on est confronté à une hausse des coûts des matières premières et de l’énergie.
Et inévitablement une hausse des salaires sensible l’année prochaine. »
«"En terme d’emploi, on manque de main d’oeuvre, on pense et on veux embaucher mais l'histoire de notre secteur a souffert", Selon Martin Breuvart» et ces métiers nécessites des formations longues sur les terrain pour acquérir compétences et savoir faire pour atteindre les attentes de qualité du MIF de 2022.
C’est pourtant 3 000 emplois à pourvoir par an à cause de départs à la retraite mais aussi pour répondre à la croissance,
Les TPE et PME qui résistent bien sont celles, qui ont engagées une démarche d’innovation notamment sur des textiles innovants (eco-sourcés ou techniques) depuis longtemps et qui en récupèrent les fruits aujourd’hui grâce à une singularité de leur produits et des marques plus confortables.
Pour la Métallurgie la situation est différente c’est le tassement de l’activité et le manque de visibilité
Les trimestres se suivent mais ne se ressemblent pas dans l’industrie en Haute-Savoie. La suractivité enregistrée au 2e trimestre 2021 n’est plus de mise en cette fin d’année, relève la dernière note de conjoncture publiée par le Medef, en collaboration avec la Chambre syndicale de la métallurgie.
Avec des taux d’utilisation des capacités de production à 80 %-85 %, soit inférieurs à fin 2019. Pénurie de matières premières, manque de visibilité sur les carnets de commandes… Autant d’incertitudes qui pèsent sur les chefs d’entreprise, impactant leurs choix d’investissements et de recrutements. Même si la plupart sont des entreprises financièrement saines et qu’elles cherchent structurellement à recruter.
Et dans la cosmetique?
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Le secteur des cosmétiques a abordé la crise dans une situation favorable mais avec le temps la santé des TPME et des PME s’est dégradée.
Cependant, ce secteur s’est encré depuis très longtemps dans l’innovation pour proposer de nouvelles innovations (usages, technologiques, matières, marketing, …).
Ces innovations ont permis de valoriser une image haut de gamme, et donc de conserver des marges confortables des TPE et des PME françaises qui sont reconnu à l’international.
Et en région AURA?
La région Auvergne-Rhône-Alpes est le premier bassin industriel de France. L’industrie y est extrêmement diversifiée. Nous avons ici presque toute la palette de ce qui peut se faire. L’industrie représente près de 15 % des emplois dans la région. Ce chiffre est à mettre en perspective avec un autre chiffre : un emploi industriel, c’est quatre à cinq emplois indirects. L’industrie représente plus de 13 % du PIB de la région. Avoir une industrie forte, ça permet d’avoir une économie hyper-dynamique, de rayonner vers d’autres territoires et de créer les conditions favorables à l’innovation. L’industrie est un démultiplicateur de dynamisme économique, l’industrie transforme les idées en réalité.
Comment se porte le tissu industriel local après la crise inédite de la Covid ?
Je souhaite revenir bien avant la crise, dans les années 1990. L’industrie était alors en décroissance en raison d’une situation complexe de désindustrialisation, notamment de la part des grands groupes pour sourire à l’extérieur ayant un impact sur nos TPE et PME. La pensée dominante considérait que nous pouvions n’être qu’un pays avec du tertiaire, qu’il fallait envoyer les industries ailleurs. Heureusement, il y a quelques années, il y a eu un changement de paradigme, de vision et la volonté de réindustrialiser. Ça a d’abord été conceptuel, puis les citoyens ont compris que cela nécessite des efforts – l’industrie ce n’est pas virtuel, ça signifie la présence d’usines, de camions, de barrages et de centrales de production d’énergie… -
Ils ont accepté les contraintes et les politiques ont commencé à prendre des mesures pour que les industries reviennent. On était, je pense, reparti dans le bon sens pour reconstruire l’industrie… et la Covid est arrivée ! Elle n’a eu, en réalité, que peu d’impacts pour nos industries grâce aux aides directes, aux PGE, au chômage partiel. Dans l’industrie, le quoi qu’il en coûte a clairement fonctionné. On redémarre même avec des capacités de productions supérieures.
Tous les industriels vont donc bien… ?
Aujourd’hui, les choses redémarrent donc bien mais pas uniformément. Globalement, on assiste à une hausse de la demande, qui est contrecarré comme l’automobile qui ont même dû arrêter des lignes de fabrications par le prix à court terme sur les matières, les énergies, les salaires et surtout les pénuries.
Avoir des TPE et des PME très diversifiées nous permets aussi de mieux rester qu’ailleurs à ces événements. Globalement l’industrie française est donc dans une situation favorable.
Pour accompagner, renforcer et accélérer ce mouvement de nombreux leviers sont disponibles, encore faut-il les connaitre et savoir comment les activer.
On trouve par exemple les aides régionales. Elles ont permis à une grande imprimerie de la région lyonnaise que j’ai accompagnée de financer directement une part très significative des 1,2 M€ de son renouvellement de machine.
Au niveau national, le financement à l’innovation déjà important va croitre de 50% en 2022, passant de 20 à 30 % des dépenses d’innovation.
Mais avant de se lancer dans ce type d’opération, il est impératif que le dirigeant prenne le temps de réfléchir à la stratégie de son Entreprise: innovation produit, process, technique, etc.. croissance interne/externe, rapatriement de production, etc…. Tout ou presque peut être financer par des aides et des subventions , mais il faut identifier clairement sa stratégie et ainsi trouver le bon levier à actionner pour que le projet se matérialise et aboutisse à un succès. Cette phase est indispensable et c’et en la préparent avec soin avec le dirigeant que nous avons put obtenu un tel succès avec notre Imprimeur. Je pourrais vous parler d’autres exemples dans l’agro-alimentaire (charcuterie, viticulture)… mais le temps passe.