Alternative au backstop : une partie de ping-pong entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni

Alternative au backstop : une partie de ping-pong entre l’Union Européenne et le Royaume-Uni

Ce mercredi 2 octobre 2019, Boris Johnson a écrit à Jean-Claude Juncker afin de lui présenter les grandes lignes de sa solution alternative au « backstop ». La proposition initiale acceptée par Theresa May fin 2018 prévoyait que dans le cas où aucune solution sur la frontière irlandaise n’aurait été trouvée d’ici la fin de la période transitoire, le Royaume-Uni dans sa totalité resterait dans une union douanière avec l’Union Européenne. De plus, l’Irlande du Nord continuerait de faire partie du marché unique en ce qui concerne l’échange de biens et devrait ainsi appliquer diverses réglementations européennes. Mais cette proposition a fait l’objet de nombreuses contestations au niveau britannique, et elle est aujourd’hui la principale source du rejet de l’accord de sortie actuel par les députés. Boris Johnson a donc joué la carte de la dernière chance en proposant à l’Union Européenne une solution alternative à ce « backstop » et a prévenu : « Si Bruxelles ne noue pas le dialogue sur cette offre, alors ce gouvernement cessera de négocier jusqu’à ce que nous ayons quitté l’UE le 31 octobre ».

Cependant, l’Union Européenne n’a pas été convaincue par cette proposition pour deux raisons principales :

  • La solution proposée implique la mise en place d’une frontière douanière entre les deux Irlandes Boris Johnson a tenté de minimiser l’impact : il ne devrait y avoir qu’un « très petit nombre de contrôles physiques » qui, dans tous les cas, devraient être faits soit dans les locaux des opérateurs, soit ailleurs sur la chaîne logistique, le tout étant d’éviter des contrôles à la frontière. Cependant, ceci pourrait amener un risque de fraude important d’après l’Union Européenne.
  • Le parlement nord-irlandais voterait tous les quatre ans pour décider s’ils souhaitent continuer d’appliquer cette solution, ou non. Un « droit de véto » qui ne plait pas du tout aux Européens : que se passerait-il alors en cas de refus ?

L’Union Européenne a donc posé un ultimatum informel au Royaume-Uni : si aucune nouvelle proposition prenant en compte les problématiques relevées par l’Union Européenne n’est présentée d’ici la fin de la semaine, il deviendra alors très compliqué de peaufiner un deal pour le sommet européen prévu les 17 et 18 octobre.

Côté Royaume-Uni, le Premier Ministre considère que sa proposition est « juste et raisonnable », et que c’est désormais au tour des Européens de faire des compromis.

Il semble donc compliqué de voir les deux parties s’entendre sur un accord d’ici le sommet européen qui aura lieu dans dix jours. La question qui se pose à présent : est-ce que Boris Johnson arrivera à faire sortir le Royaume-Uni de l’Union Européenne au 31 octobre comme il l’avait promis, ou bien doit-on s’attendre à un énième report ?

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