Anecdote non anecdotique
On se demande parfois ce qu’apporte un réseau. Du business ? Des prescripteurs ?
Je dirais que c’est avant tout une source de surprises et de rencontres inattendues.
Je voudrais vous raconter ici celle que j'ai faite au moment de partir de la soirée organisée hier soir par l’APACOM, (association de communicants de ma région), avec deux étudiants en communication qui nous ont abordées, une amie et moi, en s’amusant à deviner nos professions.
La jeune fille m’ayant deviné un côté artistique, nous nous sommes mis à parler de ma casquette d'auteure, de l’importance des mots, de la lecture, de l’écriture. De la façon dont elle pouvait se sentir jugée à cause de son orthographe hésitante et de sa difficulté à rédiger un texte de façon fluide dans le cadre de son alternance ; comment elle trouvait dommage de ne pas avoir été davantage sensibilisée et formée à cet exercice indispensable, au sein de l’école et de ses études supérieures. Le jeune homme qui l’accompagnait a renchéri en disant combien il regrettait que l’on ne mette pas plus de livres entre les mains de tous afin de sortir des discours simplistes, d’ouvrir de vraies discussions. Il déplorait que l’on bannisse des auteurs pour leurs propos jugés réactionnaires, alors qu’ils permettraient de comprendre le racisme ou d’autres phénomènes sociaux. D’expliquer et de débattre avant de condamner en un clic.
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Nous avons aussi échangé sur le pouvoir que donnent les mots : celui de se faire entendre, comprendre et respecter ; et, à contrario, celui de se faire jeter dans le camp des « incultes ». Nous avons regretté ensemble cette volonté sous-jacente de scinder en deux la population ; d’un côté, des élites, qui seraient les seules à savoir réfléchir lire, écrire, et parler pour les autres. De l’autre, une majorité à qui on ferait croire qu’elle ne peut pas comprendre les choses et n’aurait le droit que de se taire.
A la fin de nos échanges, la jeune fille a demandé si elle pouvait me contacter pour que je l’aide à avancer dans son désir de mieux écrire et dans la recherche d’une nouvelle alternance. J’ai bien sûr accepté. Le jeune homme, quant à lui, passait son oral de fin d’étude le lendemain à 16H00, il n’attendait que cela pour confirmer son CDI en tant que motion designer.
Nous nous sommes quittés un sourire aux lèvres, heureux d’avoir trouvé les bons mots pour partager notre aspiration à être libres et considérés.
Responsable pédagogique 1er cycle ISG - Campus de Bordeaux
2 ansMerci Laure pour cette anecdote non anecdotique ! Nos jeunes savent réfléchir bien sûr et ils ont un grand besoin d'être mis en confiance et d'accompagnement personnalisé.