Aperçus général sur la Finance Participative

Aperçus général sur la Finance Participative

Aujourd’hui, la finance participative est au centre de tous les débats. C’est une finance simple et durable qui se présente comme une alternative éthique en appliquant les principes de la Sharia’a à l’activité financière. Pour mieux comprendre cette nouvelle finance, les questions suivantes sont à poser : Qu’est-ce que la finance participative ? Quels sont ses principes et ses produits ? Qu’est-ce qu’on entend par une finance participative éthique ? Quelle est sa contribution au développement économique et sociale ?

La Finance Participative est l’ensemble des instruments financiers qui ont été adoptés suivant les principes de l’islam, elle se doit de respecter l'ensemble des principes éthiques de la Sharia’a. La finance participative se distingue des pratiques financières conventionnelles par une conception différente de la valeur du capital et du travail. Elle est basée sur l’interdiction du taux d’intérêt, Al gharar et Maisir. C’est une finance éthique, socialement responsable basée sur les principes fondamentaux suivants :

§ L’interdiction de l’intérêt (Usure ou Prêt à l’intérêt) : Egalité et justice

§ L’interdiction du risque excessif (Al Gharar et Al Maisir) : Transparence

§ L’adossement à des actifs réels (Assets Banking) : Traçabilité

§ La participation aux pertes et aux profits (3P) : Justice

§ L’interdiction des activités illicites : Ethique

La finance participative a diversifiée sa gamme de produits pour pouvoir concurrencer les banques conventionnelles, on distingue :

ü Les opérations sans contreparties : Al Qard al Hassan

ü Les opérations commerciales (Sans PPP) : Mourabaha, Ijjara, Salam, Istisna’a

ü Le financement avec participation : Moudaraba, Moucharaka

Pour Al Qard al Hassan, c’est un prêt sans contrepartie, effectué dans un but humanitaire ou de bienfaisance.

Mourabaha : C’est un contrat de vente par lequel la banque, sur ordre de son client, achète un bien et le revend à son client à prix majoré. La marge bénéficiaire et la période de remboursement sont précisées à l’avance par un contrat irrévocable. 

Ijjara : C’est un contrat de location de biens meubles ou immeubles déterminés, identifié et propriété de la banque à la disposition d’un client. L'Ijara est l'équivalent du contrat crédit-bail ou le leasing. On distingue deux types : Tachghilia et Ijja wa Iqtinae.

Salam : C’est un contrat de ventre à terme, c'est-à-dire un contrat avec la livraison différés de M/ses. L’islam interdit toute transaction commerciale dont l’objet est inexistant au moment de sa conclusion ce qu’on appelle « Bay’a al Ma’adoum » à l’exception de Salam qui a été autorisé par notre prophète. 

 Istisna’a : C’est un moyen de financement progressif. C’est un contrat de fabrication ou de transaction par lequel (entrepreneur) accepte de fournir à l’acheteur dans un délai et un prix précis, des biens spécifique après leur fabrication conformément au cahier des charges.

Moudaraba : C’est un contrat conclu entre un investisseur qui apporte des fonds (Rab al Mal) en l’occurrence la banque et entrepreneur qui assure le travail nécessaire et apporte son expertise pour faire fructifier ces fonds (Moudarib) dans une opération conforme à la Sharia’a.

Moucharaka : C’est une association entre deux parties ou plus dans un projet ou investissement moyennant une répartition du profit ou perte. Les bénéfices sont répartis selon des rations prédéterminés alors que les pertes sont supportées en fonction de l’apport initial de chacun. On distingue deux types de Moucharaka :

ü Définitive : La banque participe au financement du projet d’une façon durable et perçoit régulièrement des bénéfices comme étant associé.

ü Dégressive : La banque participe au financement du projet mais avec l’intention de se retirer progressivement (Graduellement). C'est-à-dire, le client devient progressivement le propriétaire unique de projet.

En fait, l’islam n’est pas opposé au profit financier tant qu’il n’entre pas en contradiction avec la Sharia’a et toutes les interdictions précédentes s’appuient sur la justice sociale, l’égalité, l’éthique, la solidarité et le droit patrimonial.

La justice sociale et l’éthique veut qu’un emprunteur et prêteurs partagent équitablement les avantages et les pertes et que l’accumulation ainsi que la répartition des richesses soient conformes à la justice et à la productivité véritable. Ces valeurs nécessitent, dans le secteur financier, un comportement honnête, interdisant par exemple de profiter de l’inexpérience ou du manque d’information d’un partenaire de transaction.

Donc, la finance participative est une finance éthique et solidaire qui a pour objectif la réussite des projets d’investissements et d’accompagner le client en terme d’information et de conseils. 

La finance participative fait partie des ISR (investissement socialement responsable) et de la finance éthique. Elle est considérée comme un acteur du développement durable par excellence. Elle est amenée à jouer un rôle social en investissant dans les pays en voie de développement, dans le développement durable et des projets à utilité public … Elle ne fait pas de prêt avec intérêt, si elle prête ce sera sans intérêt (Qard hasan) qui peut être utilisé pour financer des projets dans le domaine social, économique, éducatif ou religieux.

Pour finir, la finance participative aujourd’hui est devenue une vraie finance qui continue à se développer et à se propager jour après jour. Avec des taux croissances satisfaisant publiés chaque année, Cette finance constituera une nouvelle source de financement pour les investisseurs et une finance alternative à la finance conventionnelle. 

M. Soufiane BOUHADI


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