Après le BREXIT : reconstruire une Europe des Nations et des Cohésions

La stupéfaction passée, il faut prendre la mesure de ce que révèle le coup de tonnerre du Brexit. Ce qui frappe le plus n’est pas propre au Royaume-Uni, ou plus précisément à l’Angleterre qui a voté massivement pour le Brexit. Des deux côtés de l’Atlantique, de l’Amérique profonde qui soutient Trump  jusqu’aux confins orientaux de la vieille Europe, on retrouve cette même grande peur de l’autre, de l’étranger, du changement, des mutations économiques et technologiques qui bouleversent l’ordre des choses, et déstabilise les classes moyennes. Il est d’ailleurs frappant de mesurer combien le populisme et la tentation du repli sur soi restent minoritaires dans les grandes métropoles dynamiques, New York, Londres, Paris, Frankfort, Munich, Milan, là où se concentrent les élites gagnantes de la mondialisation et de la modernité digitale. On a déjà dit que le départ du Royaume-Uni faisait éclater au grand jour l’urgence d’un choix entre beaucoup plus d’Europe ou plus d’Europe du tout. Mais ce que révèle ce débat, c’est aussi l’exigence d’une plus grande solidarité entre les pays européens, et au sein de chaque Etat membre, le besoin d’une refondation du contrat social, de nouvelles régulations, bref de nouveaux compromis. L’Union européenne n’a pas su se montrer capable de jouer le rôle essentiel d’ultime rempart des solidarités. Le risque, c’est le repli sur soi xénophobe des laissés pour compte des mutations en cours, avec dans son sillage, tous les dangers dont l’histoire du XXème siècle porte la trace, mais dont nos contemporains ont perdu la mémoire. Cela révèle combien il est urgent de reconstruire une nouvelle Union Européenne qui doit tout à la fois rapprocher les peuples, respecter l’identité des nations, et en assurer les cohésions internes.