Arrêtons d'être paresseux, réponse à Nicolas Duvernois
J'ai lu ce matin le blogue de monsieur Duvernois ici. Je dois avouer que j'aime bien sa participation au contenu du journal en ligne.
Par contre j’ai aussi envie de dire qu’il est un peu à côté de la coche cette fois-ci. Je vais commencer par dire que je suis aussi d’avis qu’il y a trop d’entrepreneurs qui se lancent en entreprise pour les mauvaises raisons, surtout parce que c'est encore très tendance. Mais j'aimerais aussi rappeler qu'avant te se lancer tête première dans la Vodka sans regarder en arrière, vous vous êtes frappé au mur de la restauration. Est-ce que votre motivation de devenir restaurateur dans ce temps-là n'était pas un peu à la mode et à la limite séduisante? Même si je suis aussi de votre avis que trop d'entrepreneurs "succombent à la dernière tendance du moment”, il faut admettre que ça fait partie du processus d’apprentissage pour plusieurs d’entre eux et nous savons tous que certains ne serviront pas le premier échec.
Moi je dis laissez-les se péter la gueule. Ma première entreprise (en fait ma première tentative d’entreprise remonte à l’âge de 11 ans, mais je ne savais pas vraiment c’était quoi dans ce temps-là être entrepreneur, je le faisais seulement parce que j'étais le seul de mes amis à ne pas avoir d'argent de poche), c’était dans la réalité augmentée en début 2011. Avec mon associé on a quelque peu succombé à la tendance du moment pour finalement se rendre compte que l'on était trop en avance sur notre temps. Mais on s’est adapté, nous avons connu de sacrés revers, ça s’est mal terminé pour certains d’entre nous, d’autres s’en sont mieux sorti. Finalement, tout le monde a beaucoup appris de cette aventure et 8 ans après nous sommes encore sensiblement dans le même domaine, mais avec une perspective différente, en train de bâtir notre nouvelle entreprise. Le résultat est que nous avons acquis une connaissance du marché, une connaissance du milieu des affaires et du style de vie qu'est celui d’être entrepreneur.
Vous dites aussi dans votre article que les aspirants entrepreneurs se lancent en suivant un manuel d’assemblage Ikea. Il faut bien commencer avec une référence. Il y a un paquet de livres (deux excellents de vous d'ailleurs) , de vidéos Youtube, de cous en ligne, d'écoles un peu douteuse ou trop couteuse, etc., mais ça fait partie du processus. Toutes ces références ont une bonne leçon à retirer. Mais rien ne bat l’expérience et la résilience.
L’endroit où vous frappez dans le mile c’est ici: “la majorité des jeunes pousses que je rencontre n’ont pas encore une seule vente à leur actif et ont déjà un plan de match bien établi quand vient le temps de financer leur idée.”
Pour moi c’est ce que je trouve le plus triste et le plus dangereux: la vocation première d’un entrepreneur de combler un besoin dans le marché. Pour ce faire, quand le besoin n’est pas apparent, on devrait toujours tenter de faire des ventes et adapter notre produit à notre clientèle avant de chercher le financement nécessaire pour lancer son entreprise. Après tout, ce n’était pas vraiment évident pour Microsoft ou Apple de voir le marché, mais avant d’obtenir du financement d’investisseur, avant de créer le premier PC ou le premier OS, ils ont vendu les services à des clients.
Au final je dirais de toujours suivre l’ABC de Glengarry Glen Ross: Always be closing !