Arrêtons de parler de « mettre un masque » !
Comment gérer un risque?
Différence entre danger et risque
En Santé sécurité au travail (SST) un danger est souvent défini comme la propriété intrinsèque d’un produit, d’un équipement, d’une situation susceptible de causer un dommage à l’intégrité mentale ou physique d’une personne. Le risque lui est très souvent défini comme résultant d’une exposition à un danger.
Mesures pour gérer un risque
En SST, comme pour toute gestion de risque quel que soit le domaine, il est nécessaire de mettre en place des actions de prévention ET de protection.
La prévention regroupe toutes les dispositions prises pour prévenir un risque et donc éviter sa survenue. La mesure de prévention ultime est l’évitement (le risque n’a pas été créé) ou la suppression du risque (le risque existait et il a été supprimé). Si ce n’est pas possible, la prévention va alors s’attacher à faire baisser sa probabilité de survenue.
La protection regroupe toutes les dispositions prises pour, le risque n’ayant pas été évité ou supprimé (donc la prévention ayant échoué), protéger les personnes concernées par ce risque.
Parmi les mesures de protection, il faut distinguer les protections collectives (à privilégier chaque fois que cela est possible) et les protections individuelles. Un masque vise à protéger son porteur d’un danger (fibre d’amiante, risque biologique, etc) existant en évitant, à tout le moins en limitant et réduisant l’exposition à un danger : il relève donc de cette dernière catégorie. Parfois il est qualifié d’Équipement de Protection Individuelle (EPI) : cette qualification entraine des exigences particulières.
Masque et virus
Caractériser le danger
Avant de parler de port d’un masque, il convient de caractériser le danger pour choisir le masque le mieux adapté.
Le danger est-il le virus lui-même ? S’agissant du Covid-19, la littérature s’accorde à dimensionner ce virus entre 0,06 et 0,1 micromètre (µm). Le danger est-il la charge virale contenue dans une gouttelette (dite gouttelette de Pflug) en suspension dans l’air ? La littérature propose des dimensions allant de 1 µm à 500 µm, avec une densité significative entre 10 et 100 µm. Le danger est-il une personne contaminée qui veut limiter sa projection de gouttelette ? Ou une personne saine qui veut se protéger de son environnement ? En milieu fermé ? A l’extérieur ? Pendant combien de temps ? Etc. On voit bien la complexité du problème à résoudre.
Dès lors ce n’est pas UN masque qu’il faut porter, mais définir les caractéristiques DU masque à porter en fonction de la caractérisation du danger.
Porter une protection respiratoire ne s’improvise pas
Pour choisir un masque de protection respiratoire efficace, quelle que soit sa typologie (masque, demi-masque ou masque complet) et son niveau de filtration, il est nécessaire de réaliser deux types de tests pour contrôler son efficacité.
Le premier test est un test d'ajustement. Il permet de vérifier que le masque est bien adapté à la morphologie du visage et offre une étanchéité sûre. La norme ISO 16972 propose un protocole qui va déterminer de manière qualitative, ou quantitative, la capacité individuelle à obtenir une étanchéité correcte.
En effet, pour bénéficier du niveau de protection attendu, le masque de protection respiratoire doit être correctement ajusté sur le visage du porteur. Un bon ajustement dépend de l'adaptabilité entre l'appareil et le visage du porteur ainsi que la bonne mise en place du masque. Tous les visages sont différents et un modèle donné de masque de protection respiratoire ne peut convenir à toutes les morphologies faciales. Il faudra donc sélectionner pour chaque utilisateur, le modèle et la taille garantissant la meilleure étanchéité avec le visage
Le second test est un test d'étanchéité qui permet de s'assurer que le dispositif respiratoire est correctement porté à chaque mise en place.
En effet, en plus d’un risque de fuite du contaminant vers l’intérieur du masque, l’autre risque est l'apparition de la buée sur les lunettes en cas de mauvaise étanchéité.
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Critères pour choisir un masque
Le choix va dépendre:
· de la substance à laquelle la personne est exposée (le contaminant)
· du niveau de l'exposition
· de la durée de l'exposition
Et une fois le choix effectué, il sera nécessaire de ne pas oublier :
· la formation au port d'une protection respiratoire
· l’entretien de la protection respiratoire et ses composants
· la vérification de la compatibilité de la protection respiratoire avec les autres EPI, portés simultanément (protection auditive, casque, lunette de protection, etc.)
· la vérification périodique de la protection respiratoire et ses composants
Rappels
Masque chirurgical et FFP (source INRS)
Un masque chirurgical est un dispositif médical (norme EN 14683). Il est destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis. Il ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. On distingue les masques de :
· Type I : efficacité de filtration bactérienne > 95 % d’un aérosol de taille moyenne 3 µm.
· Type II : efficacité de filtration bactérienne > 98 % d’un aérosol de taille moyenne 3 µm.
· Type IIR : efficacité de filtration bactérienne > 98 % d’un aérosol de taille moyenne 3 µm et résistant aux éclaboussures.
Masques FFP
Un masque FFP est un appareil de protection respiratoire (norme NF EN 149). Il est destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation à la fois de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique et respiratoire). Il existe trois catégories de masques FFP, selon leur efficacité (estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage) :
· FFP1 filtre au moins 80% des aérosols de taille moyenne 0,6µm (fuite totale vers l’intérieur <22 %).
· FFP2 filtre au moins 94% des aérosols de taille moyenne 0,6µm (fuite totale vers l’intérieur <8 %).
· FFP3 filtre au moins 99% des aérosols de taille moyenne 0,6µm (fuite totale vers l’intérieur <2 %).