ATDA 2017, les paris à relever

Edito de Mohamadou Diallo pour CIO-MAG n°48 (disponible le 25/09/17)

La fusion des comités d'organisation de deux événements majeurs consacrés au numérique en Afrique à Paris, les JADN (Journées Afrique Développement Numérique) et les ATDA (Assises de la Transformation Digitale en Afrique), démontre la criticité de la demande des acteurs du secteur et lance un certain nombre de défis éminemment importants à relever.

D’une part, les JADN dont l’orientation repose sur la promotion et la mise en œuvre de "plans développements et numérique" avec comme objectif le renforcement de la place du numérique dans les politiques d’aide au développement et, d’autre part, les ATDA qui, depuis leur lancement en 2011, promeuvent l’usage et le partage des connaissances en vue de faire émerger les meilleures bonnes pratiques, combinent ainsi leurs actions pour rapprocher les acteurs africains et européens.

JADN 2016 - Centre de Conférence Pierre Mendès-France

Cette année, plus que jamais, le contexte s’y prête.

L’édition de cette année arrive juste à un mois du sommet des chefs d’Etats et de gouvernements de l’UA/UE anticipant ainsi la fin des accords ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) qui viennent à échéance en 2020. Dans le cadre de ces négociations, l’Union européenne et l’Union africaine ont inscrit dans leur agenda une meilleure redéfinition de la coopération, avec une priorité donnée au secteur numérique. Cette volonté à la fois commune et inédite de placer le numérique au cœur des accords constitue une opportunité réelle pour les acteurs du numérique pour justement inviter l’UE, via le Fonds européen de développement qui consacre plus de 30 milliards d’euros d’investissements à la coopération en Afrique, à s’orienter vers de nouveaux mécanismes de financement.

Un espoir pour l’écosystème

C’est un espoir pour tout un écosystème à la recherche de légitimité et d’ancrage dans une économie qui laisse peu de place à l’innovation et à une jeunesse qui, malgré les innombrables inhibitions, tentent d’exister. Si « innover de manière frugale » est, selon Navi Rajou, l’écrivain franco-indien, autant un choix social et philosophique qu’une opportunité économique, il n’en demeure pas moins que l’inverse s’impose à des milliers de jeunes africains qui n’ont pas d’autres alternatives que de se montrer ingénieux. Car pour la population, les entreprises, le marché des produits frugaux constitue une réponse à une demande. C’est en tous les cas, les messages que les participants aux Assises de Paris et d’Abidjan tenteront de faire passer aux décideurs politiques.

Depuis près d’une décennie, CIO Mag œuvre pour favoriser les usages dans le numérique par le partage des bonnes pratiques, une meilleure prise en compte des défis de nos entreprises et administrations, et milite en faveur de la modernisation du champ de ce développement et en particulier pour que le numérique prenne une place à part entière et importante dans le financement des projets.

C’est aussi ce discours qui a été relayé lors du Digital African Tour organisé dans une dizaine de pays africains.

IT Forum Sénégal 2017, le 20 février dernier au King Fahd Palace

La maturité des actions menées se traduira également par la création d’une alliance des CIO africains portée sur les fonts baptismaux à Dakar lors de la 7ème édition de l’IT Forum. Le Forum international des DSI de Tunisie (18-19 octobre à Hammamet devrait permettre le lancement effectif de cette alliance panafricaine tant attendue par les professionnels.

Pour contribuer à tous ces débats d’idées, CIO Mag a prévu de publier un livre blanc synthétisant ainsi les différentes contributions et recommandations issues de cette tournée africaine.

Bonne lecture !