Numérique en Afrique, n'ayez pas peur !
En réponse à la tribune de Hamidou Anne (chroniqueur Le Monde Afrique , Dakar)
Cher Hamidou Anne
N’aie pas peur du Numérique !
Le Numérique, ah le numérique ! Sujet profondément d’actualité il vient bouleverser des pratiques traditionnelles, nos vies personnelles et même notre vision de la société.
Tout le monde en parle, en France, aux Etats-Unis, en Israël, au Nigeria, toutes les nations se mettent en ordre de marche pour tirer profit des formidables opportunités du numérique pour leur jeunesse, leurs entreprises.
En France s’agissant de la jeunesse, Axelle Lemaire, ancienne Secrétaire d’Etat au Numérique ne s’y est pas trompée et a compris les profondes « mutations sociétales engendrées par les nouvelles technologies » et a lancé « la grande école du numérique, qui a offert une formation à 10 000 personnes »
Sur le plan économique, tout récemment, une étude de Roland Berger (soutenue par Cap Digital et Google), faisait apparaître qu’un usage plus poussé du numérique pourrait doubler le taux de croissance des entreprises françaises, quelle que soit leur taille.
A l’heure où l’Afrique vit une véritable révolution numérique, à l’heure où l’Afrique tient une véritable opportunité de transformer sa position dans le monde, à l’heure où comme jamais la jeunesse africaine se passionne, innove, interagit avec le monde, Hamidou Anne, nous dit que le Numérique ne sert à rien ! Car oui à travers l’injonction « les influenceurs ne servent à rien : que les jeunes fassent de la politique ! », Hamidou Anne exprime non seulement sa peur du Numérique mais surtout sa peur d’un monde qui change et de l’impact des mutations technologiques dans le train-train confortable et absolument inefficace de la vie politico-économique en Afrique.
Alors que l’Afrique a la population la plus jeune du monde, alors que cette même jeunesse connait un chômage endémique à cause des politiques inefficaces depuis 60 ans, on voudrait refuser à cette jeunesse de saisir sa chance et de construire son avenir ?
Non il ne faut pas l’accepter ! La jeunesse africaine est symptomatique d’une transformation globale, elle est hyper connectée, a un accès considérable à l’information et exprime un besoin accru d’interactions pour révéler tout le potentiel qu’elle porte en elle !
Les start-up africaines battent des records de levées de fonds
La politique oui, mais alors autrement, grâce et avec le numérique !
A travers les nouveaux principes participatifs qu’il porte le numérique au lieu d’éloigner notre jeunesse de la politique leur donne une chance unique de se réapproprier la politique en s’appuyant sur une logique sociale que le numérique rend possible : le collaboratif !
Alors cher Hamidou ne voit pas le numérique par le petit bout de la lorgnette ! Les influenceurs participent d’un tout ! En générant du lien entre les personnes et en facilitant l’innovation, le numérique offre des opportunités considérables pour porter la nécessaire croissance du secteur économique africain et créer des emplois.
Ps: Très belle réussite cette 1ère édition des ADICOMDAYS ! Chapeau aux organisateurs.