ATDA 2017 : un cap a été franchi
En se positionnant comme plateforme de co-construction numérique entre l’Europe et l’Afrique, les Assises de la transformation digitale en Afrique ont franchi une nouvelle étape dans la promotion du secteur en Afrique à l’occasion de sa sixième édition tenue à Bercy (25-27 octobre 2017) et Abidjan (28 novembre 2017).
C’est le fruit d’une réflexion menée depuis une décennie qui arrive à point nommé. Depuis le lancement des activités de CIO Mag en 2006, l’enjeu était clair : contribuer à la mise en place d’un écosystème numérique à la fois équitable et équilibré entre les différents acteurs. Aujourd’hui, plus que jamais, nous restons convaincus que la vitalisation et l’interaction entre les trois principaux acteurs du marché - Entreprises de Services Numériques, DSI des entreprises et des administrations publiques et Startups - permettraient d’accélérer le processus de transformation numérique en Afrique.
ESN, CIO et Startups, 3 acteurs, une seule trajectoire
Bien que les engagements des uns et des autres diffèrent selon le contexte, il n’en demeure pas moins qu’un dialogue permanent reste indéniable pour créer les conditions d’un marché numérique intégré et créateur de valeurs à l’échelle locale, sous-régionale et régionale. Soutenue par les plateformes patronales avec parfois des accointances politiques, les ESN ont déjà bénéficié d’une longueur d’avance en termes de maturité qui, disons-le, est plus avancée. Mais il n’en demeure pas que l’exiguïté des marchés domestiques, la taille des structures locales souvent de très petites entreprises ne leur permettent de faire face aux mastodontes étrangères pour adresser les commandes publiques. Les marchés publics représentent souvent plus de 70 % du marché. De ce fait, les ESN n’ont d’autres choix que de s’associer avec des groupes étrangers pour pouvoir répondre à certains appels d’offres. Quid de la valeur profitable à l’écosystème local ? Quid de la création d’emploi ? Ou encore du transfert de technologies sur des marchés où la main d’œuvre est formée et encore volatile ?
Concilier DSI et Startups
Récemment mis en place, les Clubs de DSI locaux tentent d’exister pour d’abord promouvoir l’usage du numérique dans les organisations. Puis, exister réellement par le combat de la valorisation de la fonction. Ce qui laisse peu de places à la stratégie et la planification à long terme. En créant récemment le Cio African Network, les DSI ont pris la pleine mesure des enjeux liés au numérique et de la transition sociétale qui impactera largement le continent, au-delà des organisations qu’ils s’évertuent à transformer au quotidien. Enfin, les startups ! Evoluant dans un environnement fragile, les jeunes pousses tentent de changer les choses tout en faisant face à un environnement réglementaire, économique et social très fragile. Il est important de créer les conditions de dialogue entre donneurs d’ordres et porteurs d’innovation.
En préparant les recommandations issues des attentes du numérique, les ATDA se positionnent plus que jamais comme une plateforme de dialogue entre ces trois acteurs de l’écosystème numérique africain. Prochain challenge : promouvoir l’open innovation pour faire travailler startups et grands groupes et participer au renforcement des capacités des ESN par l’identification des marchés cibles et la formation.