Atypiques : Ensemble différents, ensemble plus grands !
L'intelligence des personnes dites "atypiques" intrigue et commence à intéresser de plus en plus.
Des gouvernements et entreprises se penchent sur la manière d'utiliser les ressources des personnes "différentes".
J'y suis moi-même sensible pour des raisons très personnelles.
Or en France, la "différence" fait encore souvent frémir et reculer d’un ou plusieurs pas.
Au mieux, elle est ignorée, et les personnes « atypiques » tentent de coller au plus près à un modèle qui ne leur ressemble absolument pas.
Au pire, elle est stigmatisée, institutionnalisée et affichée, que ce soit sous forme de quotas à respecter par l’entreprise ou autres mesures discriminantes plus ou moins discutables.
Etre atypique et devoir répondre à des attentes « neurotypiques », c’est comme être droitier et se voir contraint d’écrire de la main gauche ; ou inversement.
Les « atypiques » sont habitués à cette forme d’oppression contraignante dès l’école.
Récemment, j’animais un groupe de travail sur la question de l’atypisme dans l’entreprise, et une jeune professionnelle dyslexique a eu l’occasion de s’exprimer sur la richesse de sa « différence » neurologique.
Ce que je trouve absolument frappant, c’est la lucidité que ces personnes peuvent avoir, dès lors qu’on leur donne le champ d’exprimer leurs talents … ce qui est malheureusement tellement rare. Cette jeune femme a présenté un discours sincère, émouvant de clarté et de brillance, à l’issue duquel elle a pleuré d’émotion en exprimant : « C’est la première fois qu’on me donne l’occasion de voir que ma différence n’est pas qu’un handicap mais aussi une richesse, cela change tout dans le regard que je porte sur moi ! »
Que les choses soient claires : il ne s’agit pas de prétendre que les troubles « dys », les TSA, TDAH et autres particularités sont à prôner comme des modèles idylliques.
Mais un cerveau fonctionnant avec des traits spécifiques _ quand bien même ceux-ci seraient de prime abord handicapants _ nécessitera de s’interroger aussi sur les compétences insoupçonnées qu’il recèle en contrepartie, si l'on veut en extraire l’essence positive dans la vie courante en générale, dans l’entreprise et la vie professionnelle en particulier.
Prenons l’illustration marquante d’une récente étude effectuée en Grande Bretagne. Parmi la population, 4% des individus sont dyslexiques ; or il s’avère que 20% des chefs d’entreprise anglais … sont dyslexiques ! Difficile d’envisager cela comme une simple coïncidence. Il existe bien une corrélation entre fonctionnement « atypique » et comportement atypique, si l’on considère la gouvernance d’entreprise, par exemple, comme une spécificité courante mais toutefois marginale.
Ainsi, concernant l’autisme, la mémoire visuelle va être généralement plus développée, la mémoire auditive va être beaucoup plus grande et plus fine (de nombreux autistes possèdent « l’oreille absolue », encore faut-il le savoir car certains autistes sont non-verbaux).
Tel que le soutien Hugo Horiot, chaque année, les politiques et professionnels prétendent chercher des solutions pour « éradiquer le fléau de l’autisme ». Or des outils absolument géniaux ont été inventés par des personnes justement géniales pour répondre à leurs besoins atypiques.
Tel est le cas de Facebook, inventé par un Mark Zuckerberg lui-même absolument brillant, mais avec un TSA et les difficultés relationnelles et sociales qui l’accompagnent très souvent.
« L’informatique a été créé par les autistes, pour les autistes », a prétendu Bill Gates qui, lui-même, faisait partie du club des atypiques.
Les atypiques auront souvent été fortement marqués par des problèmes d’exclusion et de discrimination dans l’enfance. Mais il s’avère que se priver de leurs talents _ le plus souvent inconnus même par les premiers concernés_ constitue une grande perte pour la société et l’entreprise.
Je citerai les propos magnifiques d’Hugo Horiot, lui-même autiste Asperger : « Le spectre d’une ère nouvelle s’annonce. Et les acteurs de cette révolution savent qu’une société basée uniquement sur les contraintes de normalité finira inévitablement par s’étouffer dans les normes qu’elle aura elle-même créées. »
Si nous commencions à faire évoluer les mentalités en changeant déjà les nôtres, en appréhendant l’atypisme, non plus seulement pour ses limites, mais aussi pour ses qualités.
Si les « atypiques » pouvaient enfin devenir fiers de leurs particularités, plutôt que de s’épuiser à les masquer et donc limiter leur énergie créative et leurs compétences en raison de l’inquiétude consistant à s’évertuer à répondre aux normes et codes édictés et attendus.
… Et si finalement, tous, nous nous autorisions à laisser éclore l’atypique qui sommeille en chacun de nous, pour plus de diversité et finalement de tolérance ?
Pour en savoir plus concernant l'aspect professionnel et entreprise : http://www.essencedemarque.fr
Pour accompagner les enfants et jeunes atypiques à grandir en confiance et donner le meilleur de leurs talents : http://www.moncoeurdenfant.fr