Avoir une nouvelle relation avec soi-même… en prenant son temps !

Certains se diront : « mais, quelle drôle d’idée que de vouloir prendre son temps dans un monde où tout n’est que rapidité, vitesse, zapping et switch permanent ! »

Dans notre société actuelle, c’est plutôt mal vu de prendre son temps, avouons-le. On se sent vite catalogué et rangé dans la case des inactifs ! D’ailleurs, nous passons notre vie à être « enfermé » dans des cases… et tout ça, pour finir dans une boîte !

Bref, prendre son temps est synonyme de passivité (pourtant n’oublions pas la Fable de La Fontaine, du lièvre et de la tortue) et d’inaction. Je prends mon temps donc je ne fais rien donc je ne sers à rien !

Même si ne rien faire, c’était déjà faire quelque chose, non ?

« Stop à la tyrannie des hyper actifs ! »

Il n’y a pas si longtemps, je participais moi-même à cette course effrénée. J’étais pleine d’entrain et le fait d’avoir la tête dans le guidon, était, bien entendu, signe de maturité !

Cette course quotidienne ne pouvait se dérouler que sur fond d’un emploi du temps (sur) chargé, de plages horaires dignes d’un PDG du CAC 40 (mais sans le même salaire !), d’une déconnexion impossible sous peine de passer à côté de l’INFO capitale et de s’entendre reprocher : « tu n’es pas au courant ? tu travailles à mi-temps maintenant ? »

Bien entendu, j’adoptais la même façon d’être dans ma vie personnelle. Pourquoi faire simple quand on peut être débordé, même le week-end ?

« Un karma sans atteindre le nirvana ! »

Métro, boulot, dodo était devenu mon credo ! J’avais de l’énergie à revendre (mais pas forcément utilisée à bon escient) et surtout des certitudes (« je vis dans une société hyper active donc je suis ! ») et de l’ambition (« plus vite, plus haut, plus forte ! »).

J’avais la naïveté de me dire que tout ce temps que je passais (gaspillais ?) à courir, partout à la fois, était forcément mon chemin vers la réussite…. Une réussite au final obtenue aux forceps et surtout sans avoir pris le temps de regarder autour de moi, ce qui se passait. Mon seul objectif était d’occuper l’espace-temps !

« Le déclic »

Et puis, un jour, avant de sombrer totalement dans le burn-out, j’ai pris le temps (pour une fois) d’écouter ma petite voix intérieure : « Arrête de sacrifier ta vie au travail, et commence à apprendre à prendre du temps pour toi. »

Je tiens à préciser que je ne suis pas devenue rentière ou riche héritière du jour au lendemain…. Certes cela aurait pu faciliter ma quête… même si je n’en suis pas intimement persuadée. Mais, cela, c’est un autre débat !

J’ai pris le temps de la réflexion car je ne voulais pas prendre ce temps à la légère. Je me suis donc lancée, non sans crainte, dans ma quête de l’apprentissage du temps.

Et j’ai commencé à me dire qu’il n’y avait rien de mal à :

-         regarder le bal des nuages dans un ciel tumultueux sans se dire « arrête de rêvasser ! » mais plutôt en positivant ce moment de contemplation que la nature m’offre,

-         prendre son temps dans un musée pour admirer l’exposition du moment sans la parcourir au pas de course pour pouvoir dire j’y étais,

-         prendre son temps pour des livres dont la lecture était toujours remise au lendemain voire au sur, sur lendemain,

-         prendre son temps pour faire quelque chose de nouveau dans sa vie professionnelle… et être fière de ce temps utilisé !

Et surtout, j’ai appris (et j’apprends toujours) à prendre du temps sans culpabiliser face à certains jugements de valeur ou commentaires acerbes… comme si prendre son temps était signe de marginalisation.

J’ai appris à re-découvrir des sensations, à ressentir des émotions, je me suis ouverte à de nouveaux horizons. Je quittais le virtuel pour revenir à des désirs profonds.

« A la recherche de mon temps perdu »

Honnêtement, il y a quelques temps de ça, je ne croyais pas qu’il serait possible de savoir s’abandonner (si facilement ?) à cette idée et d’apprivoiser le temps. L’éducation et notre société ne sont pas là pour nous faciliter cette tâche.

Je n’ai pas peur de dire que cette quête du temps donne aujourd’hui un nouveau tournant à ma vie professionnelle voire même un sursaut : le changement est en marche !

Je me donne la possibilité d’apprendre autre chose, de découvrir de nouveaux champs inexplorés et surtout de positiver cette prise de conscience pour la transformer en opportunité.

Car oui, savoir apprendre à prendre son temps est un véritable challenge en soi. Je vis une nouvelle relation à moi-même.

Il y a aussi une phase d’apprentissage « mentale » à passer afin d’intégrer pleinement que le temps que je me donne permettra demain de donner le meilleur de moi-même.

STOP à cette image d’Épinal qui pourrait être tirée du film d’« Alexandre le Bienheureux » : prendre son temps, ce n’est pas rester au lit, sans rien faire !

Non, prendre son temps c’est tout simplement :

-         apprendre à mieux se connaître,

-         donner un sens à sa vie sans avoir l’impression de la subir,

-         découvrir sa créativité et son inventivité,

-         se dire que les rêves peuvent se transformer en réalité,

-         donner plus de temps à l’essentiel, à ses amis, à sa famille…,

-         retrouver de l’énergie et regonfler ses batteries internes,

-         prendre le temps de méditer,

-         lâcher prise pour se réaliser.

« Mon passe-temps favori, c’est de laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps. » Françoise Sagan

Aujourd’hui, je suis intimement persuadée qu’apprendre à prendre du temps agit comme un propulseur vers cet inconnu parfois tellement si redouté : expérimenter, tester, essayer… bref être en mode découverte. Sortir la tête du guidon et prendre le temps de regarder autour de soi.

Apprendre à prendre son temps agit aussi comme la création d’opportunités, de rencontres, d’apprentissages, et même, en ce qui me concerne directement, la mise en lumière d’une nouvelle orientation professionnelle… comme le coaching où apprendre à prendre son temps est de rigueur.

Quel plaisir de prendre le temps d’écouter « l’humain », de l’accompagner, à son rythme, dans son cheminement vers un mieux-être, sans se comporter comme « un stressé de la vie ». Sinon, à quoi cela sert-il, de prendre du temps pour soi et d’aider l’autre à s’épanouir ?

Lorsque j’ai parlé du sujet ce post à un de mes amis, il m’a suggéré de remplacer le mot « temps » par le mot « vie » ou le verbe « vivre ».

Prendre le temps de vivre, apprendre à apprendre à vivre, aimer apprendre à mettre de la vie dans sa vie…

Les formulations diverses et variées sont à l’infini… et permettent surtout de se rendre compte que, si nous n’avons pas conscience du temps qui passe, c’est notre vie que nous perdons dans un grand tourbillon. Du coup, on oublie vite de vivre pour soi, pour ceux qui nous sont chers, pour ce qui nous passionne et ce qui nous anime.

Aujourd’hui, j’ai décidé que le temps présent était mon allié pour préparer un avenir empreint de nouveautés et de beaux changements.

Aujourd’hui, sans culpabiliser, je prends le temps de vivre et d’utiliser ce temps qui m’est donné pour porter un autre regard sur cette vie qui passe. J’ouvre les yeux pour retrouver de l’harmonie, mieux vivre le temps présent, et j’apprends aussi à dire « NON » à certaines personnes chronophages.

Je suis plus à l’écoute du monde qui m’entoure mais aussi de mes besoins personnels. Je prends le temps de recharger mes batteries et j’apprends à répondre à mes propres désirs… et pour autant, je reste active, je me révèle à moi-même et j’agis en pleine conscience.

Bref, j’ai de nouvelles envies, de nouveaux projets… et la volonté que ce temps donné et cette sérénité me permettront d’offrir le meilleur de moi-même.

Alors, êtes-vous prêts, vous aussi, à vous lancer dans cette aventure… où le chronomètre est jeté aux oubliettes ? 😊