Bénédicte Wautelet, CCIJP "Nous accompagnons les nouveaux métiers, dans une démarche globale de digitalisation"
Nommée pour la 4e fois à la tête de la Commission de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels (CCIJP) pour représenter le collège employeur (SPQN), Bénédicte Wautelet, actuellement General Counsel au sein du Groupe Le Figaro , a également porté la robe chez Slaughter and May , durant treize années. Coutumière du lieu, elle souhaite poursuivre au sein de la commission, la défense du statut de journaliste, tout en insufflant un vent de modernisme pour accompagner la digitalisation de l’institution.
Pour cette présidence, avez-vous des sujets majeurs à porter au nom des représentants de groupes de presse ?
Cette nomination s’inscrit dans la continuité du travail entrepris au sein de la commission. Il est reflet du paritarisme auquel nous sommes attachés et s’inscrit dans le cadre de la défense du métier de journaliste. Conjointement, avec le collège employeur, celui des journalistes, et l’ensemble des syndicats représentants les journalistes et les employeurs, nous partageons des objectifs communs. Je suis impliquée sur ces questions depuis 2006, et l’idée de ce mandat est à la fois de continuer à protéger le statut de journaliste, tout en accompagnant l’évolution du métier. Nous sommes à ce titre, un très bel observatoire de la profession. Nous assistons notamment depuis quelques années à l’évolution de la répartition hommes-femmes au sein de la profession. Ce mandat s’inscrit dans une volonté de protection du statut de journaliste et dans un rôle d’accompagnement des évolutions du métier dans le temps.
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La mutation du secteur de la presse contraint les éditeurs à une profonde transformation … De quelle manière comptez-vous les accompagner dans cette évolution, notamment les rédactions en pure-players ?
Nous avons déjà commencé cette transition en attribuant des cartes aux journalistes qui exercent sur le web et les réseaux sociaux, ainsi qu’aux pure-players (Ndlr : Brut …). Le support n’est aucunement un frein à l’attribution de la carte, ce qui compte, c’est le contenu. Nous examinons la demande avec une vue d’ensemble, et c’est précisément le travail journalistique sous-jacent qui est observé, mais également la mise à jour régulière des informations, les mentions légales… Nous voyons apparaître depuis les années 2000, de nouvelles professions au sein des médias « classiques », souvent intégrées dans les rédactions. Le métier de journaliste n’étant pas réglementé, aucun diplôme n’est requis pour l’exercer. Toutefois, lorsque nous instruisons les dossiers, nous poursuivons une double exigence d’activité et de ressources.
La dématérialisation, un chantier entrepris il y a quelques années, a permis à la commission de diminuer le temps passé sur le traitement des dossiers, au profit du temps d’instruction. Quelle est la prochaine étape ?
Je suis favorable à la dématérialisation des demandes de cartes et au traitement des dossiers, qui autrefois, dans leur parcours de réception et de demandes de pièces, était long et « archaïque ». Avec la nouvelle génération de journalistes, cela serait incompréhensible qu’une institution telle que la nôtre, ne se modernise pas. De la même manière que nous accompagnons les nouveaux métiers, nous avons cette volonté de nous inscrire dans une démarche globale de digitalisation au sein de la commission. A ce jour, toutes les demandes de cartes se font en ligne, de manière totalement dématérialisée. Notre outil permet aux journalistes, mais également aux employeurs qui effectuent leurs demandes collectives, de rationaliser l’ensemble du processus, avec bien évidemment des exigences de sécurité et de protection de données personnelles. La prochaine étape concerne la refonte de notre site internet aux fins d’améliorer la communication et les interactions avec les journalistes, ainsi que les entreprises et agences de presse, dans le reflet du fonctionnement paritaire de la commission.