beSS, joue la corde sensible
Au Campo Santo en première partie de Supertramp. ©Melina La

beSS, joue la corde sensible

Live in Campo. Un projet musical qui prend de l’envergure avec cinq musiciens qui sillonnent le département. Une histoire qui évolue et des projets en perspective. 

beSS est un groupe qui se compose de cinq musiciens, dont vous êtes aussi, Guillaume, le chanteur. Quel est le point d’origine?

Avec Matthieu Tambouriech, le guitariste, nous avions participé au festival Ida y Vuelta en faisant la première partie de Selah Sue, s’est à ce moment que nous avons rencontré Sylvain Filipon qui est devenu notre ingénieur son et la personne qui a produit les deux premiers albums. Par son intermédiaire, le groupe s’est étoffé. Il nous a présenté Patrick Felices notre bassiste, anciennement musicien de Cali. Nous nous sommes retrouvés à quatre en studio sans avoir vraiment joué ensemble mais le feeling est bien passé. Le premier album finalisé, on a enchaîné la première tournée. Pour le deuxième album Human, Patrick connaissait bien André Magail également guitariste, qui avait joué auprès de Niagara de De Palmas. André a décidé de faire la suite de la route avec nous. Clément Pernet est à la batterie, et dans l’équipe nous avons aussi Manu notre manager et Alex qui gère la lumière. C’est une équipe composée de gens talentueux. J’en suis fière! Grâce à eux, le projet existe tel que j’ai envie de l’entendre.

Vous sillonnez le département depuis quelques temps, que pensez-vous de votre évolution? 

Nous avons l’impression d’être au début de notre aventure, même si le sentiment d’avancer est là, ce qui est plutôt une bonne chose. Notre désir est de pouvoir s’exporter et toucher un public plus large. Depuis notre première date en 2011 avec Matthieu, nous avons enrichi l’équipe pour sortie notre premier album Everybody wants to have a good lifeen 2013. En 2014 nous avons eu la chance de participer à de beaux festivals, les Déferlantes, Beauregard… et partager la scène avec des grands noms tels que Pixies, Damon Albarn, Shaka Ponk, M, et Cali, puis ce soir encore dans l’espace incroyable du Campo Santo pour partager la scène avec Roger Hodgson de Supertramps qui nous semble surréaliste. Le groupe continue sa progression dans l’objectif d’évoluer plus loin, nous travaillons beaucoup pour que cela prennent de l’ampleur. La route est belle, nous sommes contents, quant à l’aventure, on ne peut pas la préméditer!

Vous n’êtes pas tous intermittents du spectacle, comme arrivez-vous à faire vivre le groupe aujourd’hui?

Matthieu et moi avons un emploi en dehors du groupe, les autres musiciens sont des professionnels. Quand nous avons beaucoup de dates, on essaie d’être disponible pour jouer. Ce n’est pas toujours évident de composer mais c’est nécessaire. Même si nous faisons de belles dates nous n’arrivons pas à gagner notre vie avec la musique car nous réinvestissons pour permettre au groupe d’avancer, et payer les musiciens qui vivent de cette profession. L’idée est de pouvoir faire évoluer le groupe un maximum … Les belles dates en locales permettent de nous exporter pour faire en sorte que le nom résonne un petit peu ailleurs. Ce n’est pas évident de franchir les portes du national. Il faut se démarquer, et rencontrer les bonnes personnes au bon moment, que des gens croient en nous et aient le feeling avec notre musique. Notre route continue tranquillement, notre objectif principal est de prendre du plaisir dans ce que nous faisons et profiter de chaque instant.

Comment travaillez-vous? Quel est votre philosophie musicale?

On s’enferme pendant une semaine pour construire et faire des recherches sonores autour de mes textes. Nous évoluons vers l’électronique en mêlant le pop rock à des sonorités l’électro, tout en gardant une approche mélancolique. Le deuxième album Humanvient de l’observation de tout ce qui m’entoure, la vie en général. Je m’imagine des histoires sur les problèmes que l’on peut rencontrer, nos doutes, nos peurs… en sachant que chaque parcours est unique et différent et où la balance se fait entre bonheur et déception. Les moments malheureux marquent, nous sommes dans une quête perpétuelle d’un bonheur impalpable… Il faut juste avoir conscience qu’il est là. Les humains sont tous reliés par les mêmes émotions qui régissent finalement nos relations. Ce, à quoi j’aspire est de pouvoir saisir une émotion et la transmettre musicalement pour toucher n’importe qui. La chanson doit me submerger!

Ce qui se passe dans le monde vous touche particulièrement?

J’habite à Sainte-Marie où nous avions un camp de réfugiés qui s’était installé pendant 6 mois. Ils étaient à 100 mètres de chez moi. Ça me questionnait… entre un sentiment d’appréhension et de compassion. Je ne pouvais pas rester avec ces interrogations alors nous y sommes allés pour faire deux concerts au mois de février. Avec mon épouse nous nous sommes investis auprès d’eux en donnant des cours de français bénévolement. Etre proche de l’Humain c’est joindre ses actes à ses paroles. Nous n’en avions pas parlé, le but était seulement de partager avec eux. La solidarité est importante.

Qu’annoncez-vous pour vos prochaines actualités?

Nous serons le 27 juillet au festival Eté 66 à Collioure. Puis le 5 août à Larockéenne des Albères, organisé à Laroque des Albères pour la première année… Une belle soirée en perspective. En ce moment nous travaillons sur de nouvelles chansons en français, une vraie nouveauté pour nous. La composition est venue directement ainsi. On va essayer de sortir un troisième album en 2018, pour le moment il est en élaboration. On est impatient de voir ce que cela va donner.


http://www.letc.fr/site/article/culture/3627


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