Vanupié, être soi par la musique !
Ida Y Vuelta. Les concerts de la grande scène, dimanche 10 seront consacrés à de beaux noms de la scène reggae française. Naâman et Vanupié seront là pour nous offrir le voyage. Vanupié est un artiste qui a construit sa carrière, seul, porté par sa passion, en jouant dans la rue ou encore le métro parisien. Après avoir partagé la scène avec des artistes bien connus comme Tiken Jah Fakoly, Shaka Ponk ou encore Mathieu Chedid… 2018 est une nouvelle étape avec la sortie de son deuxième album "Gold". Il nous confit son parcours et sa philosophie de vie.
Comment la musique a-t-elle prit place dans ta vie?
Mon père musicien a payé ses études d'ingénieur en jouant dans les bars. La musique, grâce à lui, a toujours été très présente à la maison. Faire de la musique, je ne l’envisageais pas comme une option. Mes parents avaient pourtant tenté de me dissuader, je savais que c'était un choix de vie qui pouvait être difficile, ils m'ont tout de même encouragé à pratiquer ma passion en loisir comme je le souhaitais. Je me suis donc orienté vers des études plutôt cadrées, en ayant eu un parcours classique puis j'ai travaillé dans une agence de publicité durant environ 10 ans. Dans ce monde du travail, je ne me sentais pas à ma place. J'aimais la publicité, mais ce protocole de travail, où tout le monde est un peu esclave de son patron, cela ne me correspondait pas. J'avais arrêté totalement la musique à cette époque, je pratiquais un peu le week-end. Lorsque j'ai décidé de changer de cap, je me suis immergé dans la musique complètement. J'ai rencontré des musiciens, et finalement, sans forcer les choses, j'ai retrouvé ma vraie voie.
La musique est une philosophie de vie, celle par laquelle tu transmets tes valeurs?
Quitter le monde du travail était pour moi la façon de regagner ma liberté d'être. Vivre ma vie pleinement, à mon rythme, sans entrer dans les cadres. Nous sommes tous différents, je pense alors, que se monde de rigueur ne peut pas convenir à l'ensemble. Le jour où un patron vous dits : «Tu viens quand tu veux», je suis sûr que l'énergie au travail sera totalement différente, faisant appel à notre propre responsabilité. Cadrer est un défaut de confiance. Si on laisse l'Être Humain, être réellement comme il veut, a priori, c'est le vrai potentiel qui s'exprime.
Les valeurs qui me plaisent à défendre, c'est l'honnêteté envers soi-même et envers les autres. Être au plus près de ce que nous avons dans notre cœur.
Dans mes chansons je cherche à véhiculer de la bienveillance. L'écriture est pour moi une thérapie on dit souvent que, « lorsqu'on explique aux autres on consolide notre savoir».
Est-ce qu’il t'arrive de discuter avec des personnes venues en spectateur?
La musique est pour moi un échange constant. Aller à la rencontre des personnes et échanger, c’est le principal. Je suis un grand bavard, sur scène, j'interpelle le public pour parler. J'essaie de faire en sorte que nous soyons tous dans le même état d'esprits. Jouer dans la ville, me met au cœur de la possibilité de partager. Pour autant, dans la rue, il se passe des choses très difficiles, et réussir à échanger avec les gens dans ces conditions est une épreuve accomplie. Alors, dans les festivals rien ne peut me créer de blocage. Réussir à établir une connexion avec les gens dans la rue, me permet de recréer cette connexion partout. Dans un festival, toutes les conditions sont réunies pour transmettre ma musique et mon univers, au mieux.
Il faut donc passer un casting pour jouer à la RATP, dans les métros parisiens?
Tous les six mois, effectivement. Cette boîte privée ne veut pas s'embêter avec des musiciens qui pourraient créer des problèmes de sécurité, alors des employés ont décidé de permettre aux artistes de jouer en toute tranquillité. Ils se sont battus pendant des années pour que la société accepte que les musiciens puissent se produire dans les métros. Environ 300 personnes sont prises sur 2000 demandes. Dans le principe c'est plutôt bien fait. Ils choisissent les musiciens suivant leur motivation.
Tu écris, compose et collabores aussi avec un autre artiste nommé Flox pour réaliser tes albums?
Pour moi un artiste doit être complet. Je pose mes chansons sur une mélodie de guitare. Je pré-produit chez moi. La version aboutie, je la réalise avec Flox, c'est lui qui place la batterie, les basses, qui compose toute la ligne de base de mes albums et mix l'ensemble. J'ai toujours rêvé pouvoir collaborer avec cet artiste depuis mes 20 ans. J'avais appris qu'il faisait tout, tout seul. Un jour, je l'ai contacté pour qu'il me donne des conseils, nous nous sommes tellement bien entendu, que depuis, nous travaillons ensemble sur toutes mes compositions.
Le dernier album «Gold», est la continuité du premier. C'est l'histoire de ma vie... Il y a pas mal de collaborations avec des artistes que j'apprécie. C'est un album de partage.
Tu participes dimanche 10 juin, au festival Ida y Vuelta. Es-tu déjà venu dans notre département?
Je découvre en général les lieux et les gens sur l'instant. Je tourne toujours dans des endroits qui sont en accord avec mes principes. J'apprécie de participer à des festivals qui œuvrent pour la culture et de belles causes. J'ai déjà fait un petit festival à Perpignan il y a quelques années, puis, j'ai joué plusieurs étés de suite, dans les rues de Collioure, mon meilleur ami est prof de plongé là-bas. J'aime beaucoup cette région. Je garde mon esprits nomade et libre, chaque seconde de ma vie est choisie. Participer à des événements solidaires, ou être auprès des personnes qui ont besoin d'avoir une part de rêve, c'est important. J'ai besoin de rendre le monde meilleur à mon échelle. Depuis petit, je me bats contre l'injustice. C'est mon caractère rebelle qui détermine ma voie.
Pour le public qui sera là, je leur dis: « Merci d'avance, et c'est avec une grande hâte, de passer ce moment avec vous tous!»
Vanupié a entraîné le public dans son univers paisible et vaporeux. Un instant hors du temps pour le festival Ida y Vuelta.