BEYROUTH, EXPLOREZ UN UNIVERS DE CONTRASTES

Voyage d’études avec une extension à des villes portuaires patrimoniales.

Du 24 au 28 septembre 2019

Conception et Organisation: Ariella Masboungi, Bachir Moujaes et Laurent Lanfranchi.

Dans le cadre de la visite d’un groupe français incluant une cinquantaine d’architectes, urbanistes et autres professionnels de la ville, Jihad KIAME/OPAD se charge de présenter la ville de Beyrouth sous l’angle de deux paradoxes : 

§ Patrimoine vs. Spéculation Foncière.

§ Tissu urbain vs. Hégémonie de la Voiture.

L’itinéraire proposé met en exergue une manière de faire la ville par les initiatives quasi exclusivement privées. Celles-ci ayant comme référence un Schéma Directeur signé Ecochard, qui n’a jamais été revisité depuis sa mise en place durant les années 50. Depuis, les Autorités gèrent passivement le territoire sans audace ni innovation. De temps en temps, elles se souviennent des projets périmés et tentent de les mettre à tout prix en application. Certains quartiers résistent. Tel est le cas de Rmeil qui a réussi à empêcher la construction de la voie rapide « Fouad Boutros » qui allait éradiquer à son passage un ensemble bâti cohérent, et la démolition du Jardin des Jésuites pour y construire un parking souterrain.

Rmeil est donc un quartier résistant, qui rappelle l’urgence de redéfinir la Mobilité à Beyrouth en faveur des transports collectifs et des modes doux.

L’itinéraire intitulé « 3000m | 20 Stations, pour imaginer des situations révolues » tentait d’illustrer les grandes transformations dans le tissu urbain en s’appuyant sur une comparaison entre Beyrouth des années 40 et celui de nos jours. Les stations sélectionnées et indiquées sur l’image aérienne ci-après sont :

STATION 1 : Escalier Saint-Nicolas, ou l’Escalier de l’Art. STATION 2 : La rue Sursock. STATION 3 : Le musée Sursock. STATION 4 : La tour Ibrahim Sursock. STATION 5 : Centre Sofil. STATION 6 : L’Eglise et le Jardin Saint-Nicolas. SATION 7 : Le Palais de Bustros. STATION 8 : L’Avenue Charles Malek. STATION 9 : L’Ecole de la Sagesse. STATION 10 : Le projet de voie rapide « Fouad Boutros ». STATION 11 : L’emprise virtuelle de « Fouad Boutros ». STATION 12 : le jardin Tobaji. STATION 13 : L’ilot du CHU Saint-Georges. STATION 14 : La Rue Geitawi. STATION 15 : L’ex-domaine des Pères Jésuites. STATION 16 : le Jardin des Jésuites. STATION 17 : L’escalier Vendôme. STATION 18 : La Grande Brasserie du Levant. STATION 19 : La gare Mar Mikhael. STATION 20 : Aya Tower à la place du cinéma Vendôme.

SYNOPSIS DE LA PLAQUETTE DE DIFFUSION

« Découverte à pied des quartiers péricentraux où l’afflux des investissements privés post-guerre, associés à des densités réglementaires vertigineuses, ont fait exploser un marché immobilier ultra-libéral. Les nouvelles tours flirtent avec les demeures ottomanes, les immeubles du mandat Français ou encore les architectures modernistes d’avant-guerre, provoquant des contrastes d’échelle surprenants. Le tissu urbain est également confronté à la superposition des voies rapides sur les anciens tracés de la ville et les situations extrêmement violentes qui en découlent. Le débat est ouvert entre défenseurs d’un patrimoine architectural et urbain en voie d’extinction d’une part et adeptes d’une vision plus progressiste de la ville. Visite animée par Jihad Kiamé qui exposera les enjeux de mobilité dans une ville où l’invasion de la voiture a généré un modèle de ville atypique. »

Jihad W. KIAME | Architecte. Urbaniste. Cofondateur OPAD. Enseignant.

Titulaire d’un double master en Architecture [1996, Alba] et en Urbanisme [1998, IU Alba], Jihad Kiame dirige depuis 2010 son agence [OPAD], menant des projets à des échelles variées dans une démarche prônant la pluridisciplinarité. Pour lui, la complémentarité des contributions des professionnels de l’Aménagement, de la Ville et du Bâtiment représente le gage ultime pour des aboutissements viables.

Son parcours professionnel est façonné par maintes missions de consultation et de collaboration auprès d’Agences et Institutions locales et étrangères dont la UNDP, la Banque de l’Habitat de Bahreïn, Parsons Brinckerhoff, la Direction Générale de l’Urbanisme [Liban], France Telecom, Atelier Drummond-Paris, Team International et Consolidated Consultants Jordan.

De 2005 à fin 2008, Jihad s’associe à l’Agence Ziad AKL & Partners sur des projets de grande envergure, comme la tour résidentielle d’Ibrahim Sursock à Beyrouth dont il fut l’Architecte en Chef. La réconciliation du patrimoine architectural avec la forte densité urbaine dans un quartier historique de Beyrouth en guide la conception.

En 2009, il occupe la position de Directeur du Département d’Architecture et d’Urbanisme à Eskan Property siégeant à Manama/Bahreïn. Etudes de faisabilité, élaboration de directives de planification et de design, préparation de dossiers d’appels d’offres, gestion de projets et coordination avec les architectes conseils… figurent parmi ses responsabilités.

Mars 2011, Jihad est désigné pilote de mission au sein du Groupement Team International/Inddigo Altermodal, appelé à présenter une offre technique et financière pour l’élaboration du Plan des Déplacements Doux de Beyrouth-Ville.

En 2017, en association avec l’agence Team International, il dirige l’équipe en charge du réaménagement du front de mer, long de 5km, de la 2e Capitale du Pays, Mina/Tripoli. Le projet sponsorisé par la UNDP et en cours d’exécution, est conçu pour une nouvelle mobilité, en faveur du transport en commun et des modes doux. Une ligne de bus en site propre ainsi qu’une piste cyclable, deviennent l’armature principale de l’espace public.

Aujourd’hui, Jihad est architecte mandataire d’immeubles résidentiels et possède dans son registre des Schémas Directeurs d’Aménagement et d’Urbanisme, des maisons individuelles et des concours de design urbain retenus parmi les finalistes. S’ajoute à la liste le centre de diffusion « Dawawine » dans le quartier de Gemayzeh/Beyrouth, avec sa salle de projection dissimulée derrière des rangements de livres.

Jihad a un parcours marqué également par le milieu académique. Chargé du cours théorique « Architecture & Ville » [2004-2007], codirecteur d’un Atelier de Développement Durable en coopération avec l’Université de Genève sur le thème « Fleuve et Ville » [Publié en 2008] et membre de jurys nationaux et internationaux [Cergy-Pontoise, 2008], il dirige depuis 2010 des Projets de Fin d’Etudes à l’Ecole d’Architecture de l’Alba et des Ateliers de Projet Urbain dont certains travaux rapportent les premiers prix dans des concours internationaux [USF/2011 et APERAU-AMO/2012].

En mai 2015, il lance auprès d’un groupe d’étudiants en 5ème année d’Architecture un projet intitulé « L’AGE III DE L’ALBA », portant sur la mutation de l’Alba en campus universitaire articulé à un cluster technologique. Il sera assisté par un enseignant de l’Institut Technologique de Karlsruhe en Allemagne [Gerald Klahr/KIT] suite à une convention de collaboration signée entre les deux institutions et dont Jihad fut le médiateur.

Pour trois années consécutives, Jihad prend en charge l’Atelier Permanent en Urban Design [APUD] dans le cadre du Master en Urban design [MUD] lancé par l’Institut d’Urbanisme de l’ALBA [IUA] en 2016-2017. A partir de l’année 2019-2020, il est désigné responsable de l’Atelier de Projets d’Architecture de Fin de Licence, qu’il baptise « AR.TER. », promouvant un enseignement basé sur le rapport entre l’Architecture et le Territoire.