BIENVEILLANCE : sémantique de Bisounours?
Le mot est lâché. Ou devrais je dire, le "gros mot" est lâché.
Depuis un an, j'assiste à de nombreuses manifestations professionnelles (conférences, Entreprise du Futur, Medef, CGPME...) et je note la prolifération des mots "bienveillance, entreprise libérée, inspirant, agilité" mais aussi de l'expression "Re-donner du sens".
J'en suis ravi car cela fait écho à mes propres valeurs humaines, quelles soient personnelles mais aussi professionnelles. Cette sémantique nouvelle, est, pour moi, lourde de sens. Annonce t elle, comme je le crois, un vent de changement dans les habitudes de Management ?
Je note toutefois que lorsque j'utilise ce mot "bienveillance", je sens parfois une lueur de condescendance chez certains de mes interlocuteurs, type : "Le pauvre garçon, il vit dans le monde des Bisounours !". J'obtiens parfois, lors d'échanges à bâton rompu, des remarques comme "Ah oui, c'est à la mode!". Cela me rappelle les concepts (bullshit) passés "gentillesse = faiblesse". Etre un Manager à longtemps consisté à être craint. Est ce une question de génération? Il ne me semble pas, pour avoir croisé la route de ces Managers bienveillants et inspirants.
De fait, je mesure le chemin qu'il reste à parcourir. Pour certain, il ne s'agit pas d'un changement de logiciel managérial, d'une qualité intrinsèque, d'une valeur comportementale, mais d'une tendance qui déclinera une fois son apothéose passée ! Résistance au changement?
Une autre question me turlupine; peut-on acquérir cette qualité, ou est-elle intrinsèque, une conséquence de notre vie (éducation, amour, amitié, confiance...)? Un Manager toxique peut il développer de la bienveillance simulée, par pur intérêt?
J'aime à croire que ce changement est une prise de conscience profonde qui va bouleverser notre relation au travail. J'aime à croire que les générations actuelles ne transigerons pas sur ce sujet, qu'elles en feront un préalable à toute collaboration efficace. J'aime à croire que les formations de nos futurs Managers intégreront de la philosophie, de la PNL...Mais finalement, la bienveillance n'a t elle pas comme point de départ le respect d'autrui. Gaël Chatelain, qui diffuse de nombreux posts à ce sujet, explique que cela commence par dire/écrire dans des mails "Bonjour", "Merci".
Ce sujet est fascinant. Il nous faut œuvrer dans ce sens, être exemplaires, et pour ma part, je vous laisse car je ne veux rater "l'île aux enfants" et son monde de bienveillance!
Kindness Power!
Laurent MARX
Fondateur METAMORFORM : Coaching | Formation | Bilan de Compétences | Coaching de santé
7 ansLe mise en lumière du management bienveillant et de ses bienfaits témoigne que le corps managerial hexagonal termine sa mutation. Très en retard sur d'autres pays, il annonce simplement la prise en compte du transformationnel au côté du transactionnel. En parler beaucoup (trop pour certains apparement ..) Signifie simplement qu'il va modifier durablement les mentalités. C'était un besoin pour les salariés autant qu'une nécessité pour les entreprises.
Directeur Développement implid #management de transition #recrutement
7 ansmerci
Directeur commercial et marketing
7 ansMe concernant, j'ai la conviction que cette notion de bienveillance n'est pas nouvelle mais se révèle au grand jour ... J'ai appris au fil des années à prendre du recul même si parfois le quotidien ne s'y prêté pas. Un bon manager , me semble-t-il doit s'inscrire dans une perspective de changement et d'évolution. Le malveillant peut devenir bienveillant à partir du moment ou il prend la décision de vouloir accompagner son propre changement. La difficulté est dans l'acceptation car se vouloir se changer est beaucoup plus simple que de s'accepter. Avant de vouloir manager les autres il est, de mon point de vue, important d'avoir une certaine maitrise de soi-même. Ce travail est celui d'une vie , jamais terminé...
Langage et communication
7 ansBonjour, je suis interpellé moi aussi par cette irruption de la "bienveillance", du "sens" et autres "prends soin de toi". Interpellé par ces contenus qui tournent en boucle sur Linked In, dans la veine : "Savoir dire merci est aussi un acte de management". Comme en est-on venu à ce que des rappels aussi... mièvres (je vais choquer, tant pis) puissent être considérés comme des enseignements ? Qu'est-ce qui manque tant à ceux qui les répercutent sans fin sur la toile, comme pour nous dire, nous crier : "Ah, mon soi-disant manager, tu vois !" ? Manque-t-on à ce point de reconnaissance ? D'assouvissement de ses propres ambitions qui permettraient de prouver combien on ferait mieux que les autres (mieux que mon manager, en tout cas), combien on serait plus humain, en quête de redistribution d'une vie plus juste et plus belle. Merci de votre billet sur cette "bienveillance". Je reconnais en même temps qu'elle est largement préférable à la croyance du "trop bon, trop con", qui avait cependant le mérite de la rime.